Le monde de Magalie BUCHER a le parfum des jours ordinaires d’antan. Mises en scène à l’ancienne, sans référence de temps ou d’espace, perspectives simplifiées, couleurs tendres à peine fanées, poses un peu empruntées comme dans les vieilles photographies.
L’option est délibérée : ne pas s’en remettre aux canons internationaux du mode de vie livré en ligne, et mettre en exergue la banalité quotidienne qui puise aussi ses racines dans le passé.
Cette expression artistique lance un pont au-dessus des décennies, comme pour donner la main au dessinateur Joseph PINCHON, le père amiénois de Bécassine, le précurseur de la bande dessinée moderne. Les similitudes avec la bande dessinée se prolongent : les créations de Magalie BUCHER n’hésitent pas à convoquer toutes sortes d’animaux dans des cohabitations en décalage, et leurs thèmes se déclinent en séries.
« Je pense toujours à mes tableaux. Je n’ai jamais l’esprit libre. Avant de commencer une série, j’y réfléchis pendant plusieurs mois. Et au moment de commencer une toile, je gamberge. Je commence par dessiner, directement sur la toile, au fusain. Je n’aime pas réussir mon trait du premier coup. »
Magalie BUCHER a toujours dessiné. Diplômée d’école d’art, elle n’a pas toujours été peintre. Mais le dessin a toujours été pour elle une passion. La qualité de son trait, proche de la ligne claire, ainsi que la sophistication de ses couleurs sont caractéristiques de son travail, qu’on assimilerait à tort à un art naïf.
Une fois le dessin fixé débute en effet un travail de peinture complexe, superposant les bleus, les jaunes et les rouges qui vont définir les chairs, continuant par couches successives d’acrylique, pratiquement sans dilution. La finition met en œuvre la peinture à l’huile, le pastel, la poudre de marbre, et différents ponçages.
L’artiste est née en 1971. Elle vit et travaille à Tours. Ses œuvres, exposées surtout dans l’Ouest de la France, sont présentées pour la seconde fois à la Galerie MAZNEL.