THIBAUD

« La peinture de Claude A. THIBAUD est complexe, pleine de sous-entendus, ouverte à de nombreuses interprétations, énigmatique. Mais les toiles, se complétant les unes les autres, finissent par créer un univers qui, dans sa globalité, possède une vraie harmonie et forme un monde très cohérent, dans sa palette et dans ses constructions. » (Art Majeur)

Les personnages évoluent souvent dans le vide. Ils ont un aspect pâle, commun à tous, pas de tête très expressive, pas d’âge évident qui les distinguerait les uns des autres, mais un regard insistant. Ils sont pour la plupart nus. Bref des personnages anonymes dans un univers anonyme.
Neutralité que viennent acérer des postures déformées et des contours fantomatiques qui s’affranchissent des règles anatomiques.
Le temps semble s’être provisoirement arrêté.
L’artiste ne fait pas dans la séduction facile : aucun décor pour meubler le silence ou au mieux les murmures que semblent véhiculer ses tableaux. Juste un jeu d’aplats de couleurs où le noir mystérieux tient souvent une place importante : un metteur en scène épris de minimalisme pour une pièce de théâtre d’avant-garde n’aurait pas fait mieux.

Il faut aller au-delà de ces apparences peu engageantes. Car il se déroule sur ces toiles un scenario inachevé : le geste figé, le costume vague, l’environnement sans référence attendent que le spectateur s’empare de la scène pour devenir réalisateur.
Ces spectres n’en sont pas, ils portent le blanc du pantomime ou même un masque pour ne pas se laisser deviner. Des acteurs sans partition mais pas sans répertoire.
Dépassez les apparences car ils dansent, ils font de la gymnastique, ils vont aux bains-douches, ils mènent leurs troupeaux, ils s’enlacent.
La question n’est pas celle de leur beauté, même si les mariés en noeud papillon et voilette irradient presque. C’est celle du mouvement que vous allez leur accorder : cette humanité plutôt déstructurée voire poignante – que ce soit par la vieillesse, la maladie ou la pauvreté – est capable d’être aérienne, pour peu qu’on lui donne foi.

Claude A. THIBAUD est né en 1948 en France puis a fait ses études aux Etats Unis, où il a étudié les Beaux-Arts à New York. Il est membre du mouvement Figuration Critique et son style exprime un univers à la Francis BACON.
L’artiste peint lentement, guère plus d’une toile par mois. Il expose en France et parfois à Pékin.
Il vit et travaille en plein causse au sud de Cahors.