GALLOIS

Roubaix n’a pas perdu son caractère d’ancienne cité industrielle, mais elle fait peau neuve, entre maisons de maître et filatures de coton réhabilitées. La superbe piscine art déco s’est métamorphosée en un musée emblématique. Et l’ancien tissage Craye devenu La manufacture est un musée vivant où retentit quotidiennement le bruit des métiers mécaniques.

Virginie GALLOIS assume cet héritage : au coeur de la ville son atelier témoigne des possibilités de reconversion urbaine, et ses oeuvres évoquent la beauté des riches collections de textiles roubaisiens.

L’artiste est née en 1965 à Lille, où elle a suivi un cursus universitaire d’arts plastiques. Ses activités de plasticienne l’impliquent aujourd’hui auprès de publics multiples, pour des créations visuelles de commande, des performances artistiques ou des projets d’animation culturelle complexes pouvant intégrer photo et video. 

Peinture acrylique et encre sur papier, toile ou bois, sa pratique privilégie avec éloquence la couleur. Cercles rouges, plages jaunes et des nuances presque illimitées entre le bleu et le vert.

A première vue abstrait, son travail pictural s’attache en fait à évoquer des lieux qui, tout en étant imaginaires, ont un rapport direct avec le paysage.

“J’entrelace des lignes pour évoquer l’une des activités les plus anciennes de l’humanité, le tissage. Je peins des espaces graphiques et picturaux. Microcosmes à la fois chaotiques et organisés, ces « paysages » s’expriment dans la multitude, la profusion. Je décris un monde métaphorique qui semble provenir de l’infiniment petit.”

Les titres des œuvres, répétés et numérotés, illustrent cette approche. A côté des “paysages sédimentaires” ou “entrelacés” s’accumulent les ”œckoumènes” : ce vocable grec renvoyait à la terra cognita, la terre connue ; puis il s’élargit à l’ensemble des milieux habités par l’être humain.