JOSSE

Antoine JOSSE revendique l’influence d’Alberto GIACOMETTI et de Jean-Michel FOLON.
Les personnages filiformes qui hantent certains tableaux ou sculptures évoquent en effet l’homme qui marche du premier ; et l’ambiance à la limite du fantastique constituerait un terreau propice à l’évolution en apesanteur de bonshommes au petit chapeau du second.

Mais l’artiste privilégie le paysage, qui tient dans ses tableaux un rôle majeur. La mise en scène dépouillée y met en particulier trois éléments en vedette : l’arbre, le sillon et le ciel.
L’arbre, souvent solitaire, soutient une frondaison ample, qui assoit son caractère de repère, de protecteur ou de résistant perdu.
Le sillon profond creuse une terre qui s’étend, déserte voire désolée, à perte de vue.
Au-dessus, le ciel n’est pas limpide. Il charrie de lourds nuages. Il évoque la menace d’une tempête qui se lève, ou l’espoir incertain des fragments de ciel bleu qui laissent penser pouvoir échapper au tumulte. 

Quelle que soit la taille de l’œuvre, ces trois acteurs contribuent à un sentiment d’espace et d’isolement : il y souffle un grand air de liberté, et de destin individuel, dans un monde où chacun doit trouver sa voie ou son rêve.
Les dessins du sol alignés côte à côte, le décor strict, le jeu des perspectives, les dimensions infinies confèrent aux créations d’Antoine JOSSE une dimension de jardin zen où s’échafaude une réflexion philosophique.

Sur la base d’un croquis, l’artiste utilise la mine de plomb, quelques crayons de couleurs et des encres. Sa palette se limite au noir, au rouge, au gris, ponctuée parfois d’exceptions bleues ou vertes. Cette économie de moyens et d’effets est caractéristique de l’atmosphère de ces œuvres, réalisées sur bois enduit.

Antoine JOSSE est né en 1970. Il habite et travaille en Normandie.
Il expose depuis une vingtaine d’années, essentiellement en France mais aussi en Angleterre, en Belgique, au Chili, aux Etats Unis, au Luxembourg et en Suisse.