Au centre du tronc est le bois dur, celui que recherchent l’industrie et l’artisanat. Pour les botanistes, le bois est enveloppé par 2 couches minces : l’aubier, vers le centre du tronc, qui conduit la sève montante jusqu’aux feuilles, et le liber, qui véhicule la sève descendante. Autour de cet ensemble l’écorce est la partie externe du tronc.
L’aubier et le liber du mûrier kozo constituent une fibre qui est blanchie et bouillie pour fabriquer le papier en Asie depuis 2000 ans. Contrairement à son mari Jean- Michel LETELLIER qui bat la fibre pour la transformer en pâte à papier, Miki NAKAMURA l’étire simplement – si l’on peut dire – sur des formes qu’elle a préalablement façonnées. La technique évoque le jeu où les enfants retirent la chair des feuilles tombées des arbres pour ne laisser que les nervures ; mais elle demande une grande minutie
Ses sculptures, réalisées en tirage limité à 8 exemplaires, puisent leur inspiration dans la nature. Elles sont une invitation à en contempler la beauté fragile, témoin d’un monde de légèreté diaphane, en apesanteur à la croisée de l’Orient et de l’Occident. Coquillages, méduses, coraux, ou créations sur un thème minéral, végétal ou onirique, ces oeuvres magnifient blancheur et matière ; elles captent la lumière pour révéler les reliefs et les transparences.
Miki NAKAMURA est née en 1974 à Hiroshima au Japon. Attirée depuis toujours par le monde de l’art, elle obtient son diplôme des Beaux-Arts d’Osaka en 1997.
Sa spécialisation en architecture-lumière la conduit à étudier les potentialités du papier. C’est pourquoi pendant 3 ans elle va travailler dans un atelier spécialisé dans la fabrication du papier à Shikoku, puis à Hang Zhou, berceau historique du papier.
Elle rencontre ainsi Jean-Michel LETELLIER, venu se former sur le travail du papier au Japon. Et bientôt les voilà en France, où ils vont se marier et devenir progressivement un couple qui fait référence pour cet art du papier hors du commun.
Les 2 artistes, basés près d’Angers, exposent très souvent ensemble depuis 2005. Au-delà de la France et du Japon, leur participations multiples en Allemagne, Angleterre, Belgique, Bulgarie, Corée du Sud, Lettonie, Lituanie, Maroc ou Pologne ont véhiculé un peu de douceur et de légèreté… dans notre monde souvent empreint de brutalité.
La poésie de Miki NAKAMURA éclaire la philosophie du passage du temps : quand la sève n’est plus il reste la structure de l’essentiel.