TARTIERE

Les œuvres de Brigitte TARTIÈRE ne ressemblent à aucune autre. Elles propulsent un monde abstrait plein de poésie : calme monochrome, pointillisme multicolore ou relief gaufré, son univers paraît détourner la mosaïque ou la dentelle vers des lunes mystérieuses, des poussières d’étoiles ou des jaillissements de bulles.

Et lorsque vous résistez à leur pouvoir évocateur, vous n’avez pas pour autant décrypté leur secret basique : l’artiste perce le papier. 

Elle peut aussi attaquer la toile, la soie, le bois, le zinc ou le cuivre. Mais c’est le papier, sous de multiples formes, le papier d’Arches, qui est le mieux capable de la faire entrer « en turbulences ». C’est une bien curieuse passion : chaque feuille lui est unique, par sa texture, son épaisseur, son tonus, qui vont susciter une création. 

Brigitte TARTIÈRE détourne l’aiguille du couturier ou l’ébauchoir en buis du sculpteur pour travailler la face avant ou arrière du papier. Ainsi armée, elle pique, elle coupe, elle grave. Sous les pics répétés, la surface du papier vibre, résonne. La plasticienne écoute sans se lasser les « points-sons » frappés par milliers. Et elle compte, elle compte jusqu’au bout : 13740 piquages pour son œuvre « Murmures d’eau ». La feuille peu à peu se transforme, vêtue de stigmates. Elle se module, ondule ; de plane, elle devient presque sculpturale. 

A la lisière de Paris, l’atelier de Brigitte TARTIÈRE cache une délicieuse petite cour fleurie à l’ambiance méditerranéenne. Comme un hommage à Rabat, où elle est née en 1953, et où elle a reçu à 4 ans et demi le prix de piquage de la classe de 12ème : vocation hors norme et précoce ! 

L’artiste est diplômée de l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art.

Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections publiques et fonds d’art contemporain. Elles illustrent quelques extraordinaires livres d’artiste. Elles ont été présentées dans des expositions et salons en particulier en France, en Corée et au Japon.