REBILLAUD CLAUTEAUX

Née à Paris en 1983, Jeanne REBILLAUD CLAUTEAUX commence des études d’art à l’Atelier de Sèvres (Paris), et les poursuit à La Cambre (Bruxelles).
Attirée tout d’abord par le dessin et l’illustration, c’est par hasard qu’elle découvre la gravure au cours de ses études. Depuis plus de 10 ans, elle se consacre exclusivement à cette discipline, et tout particulièrement à la pointe sèche.
Après avoir vécu 8 ans au Venezuela, elle est revenue s’installer en région parisienne en 2014.

“La pointe sèche consiste à dessiner directement sur la plaque de métal, le plus souvent du cuivre, du zinc ou de l’acier, à l’aide d’une sorte de crayon en acier appelé « pointe sèche ». La technique permet un rapport direct au matériau. Il n’y a pas de distanciation entre le geste et le résultat visible, le travail n’étant pas décomposé par les étapes successives des trempages dans l’acide. L’immédiateté de ce procédé me correspond d’avantage, n’étant pas une grande adepte du côté «cuisine» de la gravure.

Par ailleurs, le geste de creuser avec la main la matière du métal n’est pas le même que celui de dessiner sur une surface lisse qu’il n’est pas besoin d’entamer, et c’est aussi cela qui me plait. De ce point de vue-là, la gravure à la pointe sèche n’est pas sans rapport avec la sculpture.”

La gravure est d’une grande exigence ; elle ne se donne pas la couleur pour séduire, ni la lumière, ni la matière. L’infinie variété des gris-noirs et des masses qu’elle sait arracher à la blancheur du papier, voilà tout son territoire. Jeanne REBILLAUD CLAUTEAUX y apporte l’immense palette des gris, avec un rendu assez particulier car elle travaille beaucoup par superposition. A force de superposition, les traits disparaissent, ce qui donne un aspect uniforme dont l’effet peut s’apparenter au lavis.
C’est ce qui explique la finesse et l’ambiance très spécifique de ces gravures : la maîtrise technique permet d’ouvrir les portes d’un univers estompé, tirant vers l’imaginaire et le fantastique, voire le fantasmagorique.

Prix Gravix 2019. Prix de l’ADAGP et médaille d’or de gravure du Salon National des Beaux-Arts 2017. Prix de la gravure et de l’estampe européennes Garches 2017. Prix Frédéric et Jean de Vernon de l’Académie des Beaux-Arts 2016. Prix Kiyoshi Hasegawa 2015. Prix Taylor du Salon d’Automne 2014.

FOMPEYRINE Baptiste

Baptiste FOMPEYRINE est un artiste jeune, foisonnant et prometteur. Il se partage entre Paris et Lyon.


Né en 1989, il a étudié la photographie et la vidéo à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, avant d’obtenir le diplôme de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (peinture, dessin, estampe). Son cursus est émaillé d’étapes internationales : à Séoul l’Université Hong-ik en section peinture traditionnelle de paysage, à Madrid la prestigieuse Casa de Velázquez, et des attaches personnelles en Italie, où il réalise ses tirages.

Peintre, dessinateur, photographe, il compose un univers imaginaire qui irrigue ses gravures. Celles-ci portent un caractère singulier, qui tient en particulier à la force et à la nuance de ses couleurs : ses œuvres dépassent ainsi les limites de l’univers traditionnel de l’estampe. Elles conduisent à un voyage onirique « au plus près du chemin de la fantaisie dans la réalité ».

Sans luxe de détail du dessin, les personnages y évoluent dans une nature aux teintes surnaturelles, peuplée d’animaux aux couleurs tout aussi extravagantes : l’artiste nous convie dans sa propre symphonie pastorale.

Cette ambiance originale et poétique rappelle la douceur des peintures de Maurice DENIS.

Pour ses eaux-fortes en couleur, le graveur utilise trois planches imprimées l’une après l’autre. Chaque planche correspond à une couleur primaire. C‘est l’addition de ces trois couleurs, dans les proportions déterminées par la gravure sur les matrices métalliques, qui génère la teinte et l’intensité de la couleur apparaissant en miroir sur le papier.

Les œuvres de Baptiste FOMPEYRINE se sont fait très tôt remarquer.
Expositions personnelles dès 2009 à la Fondation Bullukian, en 2013 à Séoul, en 2015 à la galerie de dessin contemporain Graphem à Paris, en 2019 à, la Médiathèque de Vincennes. Expositions collectives en particulier au salon Drawing Now en 2011, à la Casa de Velázquez à Madrid en 2014.

Prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts en 2012, Prix Charbonnel de la Biennale de Sarcelles en 2013, premier prix de la Biennale de l’estampe de Saint Maur en 2017, mention au prix Lacourière Bibliothèque nationale 2018, Prix Jean Asselbergs de la Fondation Taylor en 2020.

BELGARY

Mapie BELGARY est née dans une famille d’artistes et d’artisans, terreau fertile pour l’inciter à emprunter les chemins de l’école Boulle. S’appuyant sur un parcours technique de plus en plus large, elle se qualifie aujourd’hui de sculpteur, ciseleur sur bronze.

Forte de sa formation en monture en bronze, en ciselure et en tournure, elle travaille le métal en feuille, le repousse et le cisèle avec ses ciselets.

Après avoir réalisé des modèles de fonte et des prototypes pour des architectes et des concepteurs, elle se consacre désormais entièrement à la création de ses propres pièces. C’est à cet effet qu’elle fait appel à des matériaux de plus en plus divers : les œuvres en laiton ciselé vont progressivement servir de matrice au coulage de poudre de marbre, de verre, de porcelaine.

Ses recherches actuelles la conduisent à réaliser des oeuvres en papier estampé. La pâte de velin de pur coton est coulée dans une forme puis couchée sur un feutre ; elle est ensuite pressée sous une presse hydraulique, conservant l’épaisseur de bas-reliefs initialement fait en bronze ciselé, et leur sobriété raffinée.

Installée en Normandie et en Ile de France, Mapie BELGARY continue ainsi à innover tout en prolongeant les gestes traditionnels de la ciselure. Inspirés du styliste Issey MIYAKE et du peintre Aurélie NEMOURS, ses graphismes s’appuient sur le rythme et la répétition de géométries simples, dont les saillies accrochent la lumière. L’artiste a été distinguée par la médaille de Bronze du Jury invité au Salon National des Beaux Arts 2019.

DELAHAUT

Belge née en 1973, Sabine DELAHAUT est diplômée d’arts plastiques de l’Institut des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège. Elle a également suivi des formations multiples de techniques d’impressions artistiques, couture, modélisme et ensemblier-décorateur, dont on trouve l’écho dans ses créations.

Elle vit depuis 2006 à Paris, où elle pratique la gravure en taille douce et le dessin.

Les oeuvres actuelles sont réalisées avec un mélange de techniques – la roulette sur cuivre, le burin, la pointe sèche – rehaussées à l’aquarelle.

Sa maîtrise très confirmée se conjugue avec une grande sensibilité artistique, puisée à de multiples sources, EL GRECO, DURER, MEMLING, HOLBEIN, Paul KLEE, Max ERNST, Louise BOURGEOIS, Kiki SMITH, Vija CELMINS, Luc TUYMANS, Michael BORREMANS, ou Edward HOPPER.

Sabine DELAHAUT vient d’écrire un nouveau chapitre de son art en réinterprétant le Guernica de PICASSO.

“J’en emprunte les figures dramatiques pour les insérer ou les superposer à mes compositions où se côtoient et dialoguent différentes esthétiques, cultures et époques, traçant un parallèle entre la tragédie vécue par les habitants de Guernica, celle de ma famille durant la seconde guerre mondiale, et celle des victimes des génocides passés et actuels. A la manière d’un puzzle, j’imbrique entre elles les silhouettes humaines et animales, témoins impuissants de l’histoire. L’utilisation du noir et blanc simultanément à la couleur inscrit ces événement traumatiques dans l’intemporalité. Les graphismes colorés de PICASSO se superposent à mes compositions en noir et blanc également rehaussées à l’aquarelle.”

Tout en prolongeant ses thèmes précédents, l’artiste y communique avec une force indéniable, dans la veine du tableau du maître catalan, chef d’oeuvre devenu symbole de la dénonciation de la violence et de la guerre. L’un de ses dessins a eu l’honneur d’une reproduction en affichage dans le métro de Bilbao.

Grand prix 2017 biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois Rivières (Canada), Médaille d’honneur 2018 triennale mini-print Intaglio à Kiev (Ukraine), Prix du Public 2015 Art Hub Open print Londres, prix de la jeune gravure Salon d’Automne 2014 de Paris, prix du jury Salon Art M’ 2012 de Montmagny, prix du Conseil Général Salon des Arts 2011 de Maisons-Laffitte.

WANG

Suo Yuan WANG a été formé au sertissage de diamant pour la joaillerie, puis commence à travailler à l’usine de diamant de Shanghai. Cette expérience lui donnera une dextérité précieuse dont on retrouve la marque dans ses œuvres. 

Né à Shangaï, c’est en 2002 qu’il part en France pour prolonger ses études d’art, au cours desquelles il se forme avec brio à la gravure. L’artiste, peintre et graveur, vit et travaille toujours à Paris.

Illustrant la signification des deux caractères qui composent le prénom Suo Yuan, respectivement exploration et source, l’œuvre de l’artiste recèle un questionnement philosophique, une exploration des sources de la vie qui irrigue son expression artistique. 

« En m’inspirant des éléments qui composent notre univers – l’eau, le feu, le bois, la terre, les métaux –, ou des phénomènes que sont l’ombre et la lumière, c’est par le point, la ligne et le plan, que j’évoque ce qui l’attache au monde sensible. Ces signes reconstituent un espace imaginaire particulier au cœur de mon travail, qui me transporte loin des banalités du quotidien.» 

« Dans mon travail, je voudrais, d’une certaine manière, retrouver également la minutie et la fantaisie de la joaillerie ». Cette intelligence de la main et de l’esprit s’illustre dans ses petits formats, eaux-fortes avec passage de couleur argent appliqué au rouleau, rehaut d’aquarelle, pigment lapis lazuli, et feuille d’or pur.

L’artiste ne se donne pas de limite dans l’exploration de nouveaux territoires artistiques : la gravure sur bois en tryptique « Inner landscape », ou la peinture encres, pigment et aquarelle  « Propagation 2020#1 » témoignent de sa virtuosité.

Suo Yuan WANG a déjà reçu de nombreux prix :Mention d’Honneur – Awagami International Miniature Print Exhibition 2017 (Japon), 1er prix de la Biennale Miniprint de Dreux et prix de la société des Auteurs Dans les Arts Graphiques et Plastiques en 2016, mention d’honneur Carmen Arozena à Madrid et prix du Salon des Beaux-Arts de Garches en 2011, finaliste Gravix successives en 2007, 2011 et 2017. 

Des œuvres à la fois épurées, rigoureuses et foisonnantes, qui ont été exposées non seulement en France et en Chine mais aussi au Canada, aux Etats Unis, en Espagne, en Italie au Portugal, en Roumanie et en Corée du Sud.