JADE

La sculptrice JADE sculpte chaque visage, d’une précision fine qui porte une émotion, celle que l’artiste lui a inculquée dans un acte de création intense. Ce processus l’absorbe complètement. « Je suis en quelque sorte dans la matière, comme en méditation. Ce sont mes gestes qui donnent naissance à l’image mentale très précise que j’ai dans la tête. »

Chacun aussi ouvre les portes d’un conte ou d’une légende. C’est le rôle confié à la coiffe, et au manteau qui enveloppe le corps. La surface du grès est entaillée plus ou moins profondément, l’étoffe est estampée, un sceau laisse des marques légères. Ces indices amorceront pour nous l’histoire à poursuivre, douce ou mélancolique, de ces héroïnes un peu mystérieuses.

Le grès est façonné avec rapidité et sans armature, dans une approche spontanée et globale. « Je travaille dans la masse par ajout et retrait de matière, Une fois ma pièce construite, je la vide pour laisser une épaisseur de 1 à 2 centimètres. Ma pièce va sécher lentement pendant plusieurs semaines avant une première cuisson. »

Puis les graphismes peuvent recevoir des oxydes appliqués au pinceau et essuyés, des jus de porcelaine ou des émaux à la cendre, que la seconde cuisson révèlera.

JADE est née en 1974. Elle habite actuellement au bord du lac Léman, dans une ancienne maison de charron qui abrite son atelier.

Ses œuvres, exposées dès ses études en arts graphiques, sont présentes en France et en Suisse. L’artiste a été en 2008 lauréate du concours Jeunes talents d’Atelier d’art de France pour Maison et Objet. Elle est sociétaire de la Fondation Taylor.

DOL

DOL, un artiste qui semble accumuler les contradictions. Son nom a pour origine le nom de la ville de Dole, d’où est originaire sa famille. Mais foin du Jura, il vit à Bruxelles.

Quant à ses sculptures elles sont les créations d’un artiste qui se décrit plus comme un illustrateur qu’un sculpteur.

Le dessin est la clé de ces contradictions apparentes.

Né en France en 1963, DOL est venu faire ses études de dessin en Belgique, royaume incontesté de la bande dessinée. C’est ainsi qu’il s’est établi en Belgique, comme dessinateur de BD, puis comme illustrateur dans plusieurs secteurs d’activité.

Mais bientôt s’est fait jour le souhait de donner plus de réalité au dessin, de s’affranchir de l’œuvre en 2 dimensions. C’est ainsi que la sculpture de fil de métal s’est progressivement imposée : le fil de métal dans l’espace a remplacé le trait du crayon sur la feuille de papier. Et les hachures de remplissage du dessin sont devenues les fils qui font le volume de la sculpture.

Sculpture, illustration, dessin, les œuvres de DOL sont tout cela à la fois. Elles disent la beauté du monde animalier, et en soulignent à la fois l’énergie et la fragilité par la grâce des tourbillons et de la transparence des fils de métal.

Ce travail très original s’avère particulièrement long : chaque fil d’aluminium peint est positionné sur un squelette en fil d’acier, puis attaché aux autres par des mini-fils de cuivre.

L’artiste admire les illustrations de l’américain Bernie Wrightson, et les peintures animalières de Franz Marc, figure marquante du groupe expressionniste allemand Der Blaue Reiter.

Présenté à la Galerie Maznel en Baie de Somme, DOL a aussi exposé en galerie à Bruxelles, Mons et Lyon, et dans de nombreux salons animaliers.
Prix coup de Cœur du jury du Salon Animal art 2021 de Bruxelles.
Médaille de bronze du Salon international de peinture et sculpture 2023 de Vittel.

BENONY

« de 2 »

La faune fantaisiste de Véronique BÉNONY doit sa personnalité à des dons qui seraient ceux d’une costumière et d’une psychologue.

Moutons, béliers, chevaux, perroquets, lapins, poissons ou personnages du cirque bénéficient en effet d’une attention quasi haute couture : l’artiste fait pour chacun d’eux le choix du motif, découpe dans l’argile les pièces du patron avant de les assembler puis poser boutons et autres finitions. Quelques lignes exprimeront le mouvement, et la texture de la terre suggérera la peau, le pelage ou les écailles.

Ces costumes de grès ne reflètent pas un simple choix décoratif, ils soulignent également l’attitude et le caractère de l’animal. A l’inverse, ainsi habillés, et en deuxième lecture, ils laissent peut-être percer la caricature de comportements humains qui n’échappera à personne….

Les sculptures sont réalisées en grès noir ou blanc légèrement chamotté. Les pièces sont montées à la plaque, préalablement décorée d’empreintes avant l’assemblage. Après une première cuisson, le biscuit reçoit des engobes ou un léger émail, qui accentuera le contraste entre parties mates et brillantes.

Derrière ces céramiques souriantes se cache un savoir-faire qui s’est constitué progressivement et de façon très volontaire, auprès de François D’ORGLANDE aux Beaux-Arts d’Angers, puis des céramistes Alain VIENNEY pour le raku, Robert LAWARRE à Vallauris pour le jeu des motifs, Andreas HINDER en Italie et Dany JUNG pour l’art animalier, Kato HIROSHIGUE au Japon.

La céramiste est née en 1962. Elle vit à Angers. Ses œuvres ont été présentées dans de multiples salons, en galerie à Paris et au Musée de la faïence et de la céramique de Malicorne. 

BORIS Claire

Claire BORIS règne sur un peuple de personnages anonymes en mouvement. Les silhouettes longilignes, coiffées d’un chapeau qui est devenu sa marque de fabrique, paraissent familières. Inspirées de la marche, du vent, de la lecture, du voyage, elles reprennent la simplicité et l’épure de l‘univers de Giacometti, de Modigliani ou de Folon.

Cette foule silencieuse est rassemblée dans son atelier en lisière des bois, dans la belle campagne du Loiret. Elle impressionne par le nombre et la taille souvent humaine de ces sujets sans visage ni regard. Et pourtant, par leur présence et leur posture, ils interpellent et ils s’expriment.

C’est aux Beaux Arts de Paris que Claire BORIS, également licenciée d’arts plastiques, a découvert et adopté définitivement la technique du ciment. Une technique difficile, lente et très physique, à force de manipuler des charges de 50 kilos.

La panoplie comprend des matériaux bruts, métal, ciment, sables, eau et quelques outils, pinces, tenailles, marteaux.

Deux mois d’efforts seront nécessaires pour que la sculpture soit achevée. 

Les mélanges sont uniques et les sables de Loire apportent leurs nuances de couleur à chaque oeuvre. Puis la tonalité du ciment évoluera avec le temps, en particulier lorsque ces sculptures très solides seront installées à l’extérieur.

Claire BORIS est née en 1969. Ses oeuvres, exposées en France et en Europe, ont fait l’objet de plusieurs commandes publiques monumentales.

Prix des Artistes Orléanais 1998. Médaille d’Or de l’Académie Européenne des Arts 2006. Prix du Conseil Général du Loiret et Médaille de l’Ecole de la Loire 2007. Prix de Sculpture de la Société Nationale des Beaux-Arts 2008. Médaille de l’Académie des Arts, Sciences et Lettres 2019.

MANSOT David

Les enfants guident le monde. Ebéniste de formation, architecte d’intérieur de profession, David MANSOT, en pleine réflexion existentielle, se lance un jour dans la construction d’un château miniature, destiné à abriter les figurines de ses 2 garçons. Si les commanditaires sont ravis, l’auteur improvisé s’interroge sur le plaisir qu’il a pris à concevoir et réaliser un tel chef d’œuvre.
Il décide donc d’étendre son empire immobilier en réduction, histoire de satisfaire quelques temps ses dons de concepteur, de manuel, de collectionneur et de rêveur.
L’affaire aurait pu en rester à ce stade embryonnaire si des admirateurs n’avaient pas insisté pour montrer ces créations. Expositions à Lyon, en Suisse, interview sur France Culture. Et le rêveur devint artiste-cabaniste.
David MANSOT est né en 1972. Il vit niché au-dessus de la vallée dans une vieille maison d’altitude des monts du Beaujolais : une adresse presque impossible à dénicher, comme si les rêves n’étaient pas référencés sur les GPS.
Une cabane s’appuie sur un projet fouillé, qui peut trouver sa traduction en dessin aquarellé. Elle s’élève sur des murs de carton-plume. Elle mobilise également les découvertes innombrables qu’accumule l’artiste, toujours à l’affût de matériaux les plus divers, dont on ne soupçonnerait pas qu’ils puissent se voir détournés de leur fonction de base pour participer à une démarche architecturale.
Mais, au-delà de ces considérations matérielles, la matière première de ces œuvres est l’imagination. Il ne faut pas voir le moindre concept de maquette dans ces formes biscornues, dont émanent des ambiances bizarres, charmantes ou poétiques. La maison de bois de la forêt, la baraque de fête foraine, le phare ouvrent leur porte sur une histoire fantastique que chacun ne pourra s’empêcher de se raconter : il faut savoir assumer ce retour en arrière quasi régressif sur nos innocences d’enfant, que nous avons laissées s’enfouir dans un quotidien qui manque parfois de merveilleux.
Une forme de sagesse se cache dans ces songes candides. « Je sais déjà, par expérience, que les bois nourrissent les poètes et que les cabanes de berger abritent les philosophes » (Don Quichotte de Miguel Cervantes).

JOUAN Sophie

Figer l’éphémère comme un arrêt sur image, telle est l’ambition de Sophie JOUAN au travers de ses sculptures. Et ce n’est pas un hasard si un salon lui a attribué le Prix du mouvement : avec l’équilibre, c’est en effet l’élément majeur de ses compositions.

Proche de la démarche dite doctement du “déstructuralisme figuratif”, elle fabrique des êtres insolites : les frontières avec l’imaginaire se distordent et soulignent le proche et l’étrange de ces situations de la vie de tous les jours.
Ce ne sont pas des scènes anecdotiques : pas de vêtement, pas de chevelure, pas de couleur, presque pas d’accessoire. L’œuvre s’attache à l’essentiel, c’est-à-dire la fragilité de la vie, la furtivité d’un instant. Elle révèle l’œil d’un conteur, qui décrit la course folle d’une vie sur le fil, tout à la fois dérisoire et acharnée à vivre le moment présent.
Au fond l’artiste se joue de l’aspect précaire des postures de ses personnages. Elle livre non sans humour une certaine philosophie, susceptible de modifier notre vision trop cartésienne pour capter la poésie de l’existence.

Peu importe donc le matériau, sa modestie originale évite de supplanter l’idée : le métal s’allie à la pâte à papier, à la terre ou au plâtre.
“Je crée le corps de l’intérieur, j’assemble, je soude, je sculpte, je casse, je colmate, je cherche encore, je perds pied, puis retrouve la trace, un court instant d’une émotion transparente mais existante.
Associant l’acier soudé et la pâte à papier, j’accumule la matière par couches successives.
La patine vient se poser comme une peau …teintes de rouille ou vert de gris, ce sont les couleurs du temps qui passe…”

Sophie JOUAN est née en 1975. Diplômée des Beaux-Arts, elle vit et travaille dans les Yvelines, et se consacre à la sculpture depuis l’âge de 16 ans.
Partie de la sculpture sur pierre, elle a finalement choisi le métal, pour sa légèreté. GIACOMETTI et Germaine RICHIER, artiste moins connue et élève de BOURDELLE, ont représenté des références au début de son apprentissage.

Prix APAM Salon du Chesnay 2008, prix Artistes dans la ville Versailles 2009, prix du Théâtre Le Vésinet 2009, prix de sculpture Fontenay le Fleuri 2011.

COURLIVANT

En littérature, le thème évoque « Les cavaliers » de Kessel.
En céramique de la Chine ancienne, ce sont les statuettes équestres vieilles de 2000 ans des dynasties Han et Tang.
Car les sculptures de Sandra Courlivant font vivre un univers mongol que nous identifions aussitôt, porteur d’images fortes, de bruits, de couleurs, de chevauchées enthousiastes et téméraires, de coursiers fougueux.

Depuis son plus jeune âge, l’artiste est bien sûr « passionnée par les chevaux, leur élégance malgré leur masse et leur puissance, la simplicité et la poésie de la relation qui peut s’instaurer au quotidien avec eux ».
Un séjour en Mongolie a ouvert cette passion sur un monde nomade à la culture originale, rude, sans doute menacée. Elle s’est attachée aux enfants lancés dans la course mythique du Naadam, aux cavaliers ne faisant qu’un avec leur monture, aux danseurs, aux musiciens, aux bergers.

Une proximité de cœur que signe le nom de son atelier : Urga. L’urga est une longue perche que les cavaliers mongols utilisent pour rassembler leurs troupeaux. C’est aussi l’ancien nom de la capitale de la Mongolie.
L’atelier Urga est un petit bout de Mongolie planté dans un village du Maine et Loire. « Mon inspiration prend corps dans le mouvement ou l’expression d’une émotion. A partir de là je réalise plusieurs croquis qui me soutiendront dans la trame générale de la sculpture. Je ne cherche pas la certitude académique dans le modelage mais plutôt l’harmonie de chacun, l’énergie qui transpire de l’être et de l’animal. Mon intention est de ne pas figer ; l’argile transmet l’ampleur ou la retenue du geste ».
Si une scène peut se décliner en série dans un processus de maturation du geste ou des formes, chaque sculpture est unique, cuite à 1100° et patinée à froid au lavis acrylique ou à l’huile.

Sandra Courlivant est née en 1973. Après une formation d’Arts appliqués elle débute sa carrière en réalisant des décors et fresques murales pendant 10 ans. Puis elle revient à sa passion et se forme en autodidacte pour se consacrer à la sculpture équine en argile.

Témoins de liens toujours actifs avec le peuple mongol, ses œuvres sont présentées aujourd’hui dans plusieurs galeries en France et à l’étranger. Elles illustrent le proverbe local : « Un homme sans son cheval est comme un oiseau sans ailes. »

GILLOEN

Née en 1971, Anne-Sophie GILLOEN vit dans le nord de la France près de la frontière belge. Son atelier occupe une ancienne petite ferme perdue dans la campagne flamande piquée d’arbres ; un chat acrobate y circule avec une désinvolture étonnante entre des personnages en grès, ancrés au sol par leur  généreuse corpulence.

Le travail de la « terre » a toujours fait partie de sa vie : dès son enfance, entre elle et la terre s’est nouée une relation à la fois tendre et tendue. Elle aime l’argile, son contact, son odeur, sa souplesse mais aussi ses exigences.

Son parcours a progressivement évolué de l’action culturelle, avec un épisode  marionnettes, à la sculpture, laissant à l’autodidacte le temps de se former, encore maintenant, auprès d’innombrables potiers.  Elle expose régulièrement en galeries, participe à des marchés, salons et festivals de céramique, en France, en Belgique, aux Etats Unis, aux Pays-Bas.

“L’argile est très vite devenue pour moi un moyen de raconter. J’aime les histoires, les histoires contées, les histoires jouées, les histoires dessinées. Immédiatement elles suscitent en moi des images et des sensations elles-mêmes nourries par mon imagination. Ainsi l’expression figurative s’est-elle imposée au fil de mes créations.

La lenteur du modelage aux colombins, les formes rondes et douces qui s’en dégagent, les textures du grès, les couleurs pastel et mates de l’engobe sont autant d’atouts pour suggérer et donner à celui qui regarde les débuts de son histoire. C’est pour ça que j’aime les personnages modelés, pour leur capacité à raconter sans mots et parfois à nous submerger d’émotions. Ils rappellent qu’il faut parfois raconter et s’écouter pour mieux goûter la vie.”

Dans la vraie vie “les êtres un peu bizarres dans leurs postures, dans leurs corps se révèlent souvent d’une extraordinaire gentillesse. Et leurs anomalies physiques disent beaucoup de choses : leurs défauts, s’ils sont bien regardés, peuvent être magnifiés et devenir beaux”. Anne-Sophie GILLOEN observe les petites choses de la vie en léger décalé. C’est dans ce décalage que la poésie peut naître.

GALBIATI

Au pied des Dolomites, dans le Tyrol italien, la tradition du travail du bois se perpétue depuis le XVIe siècle. C’est là que Davide GALBIATI, né en 1976 près de Milan, s’est formé pendant 4 ans à la sculpture et a absorbé les références de grands maîtres, Medardo ROSSO, Giacomo MANZU, Henry MOORE, Alberto GIACOMETTI.

Mais c’est en lui-même que l’artiste a trouvé la grammaire de son œuvre : le désir de révéler l’énergie sacrée présente en chaque être.

En sculptant le bois Davide GALBIATI se nourrit de l’espace imaginaire de l’arbre. 
Il cherche dans sa forme les figures qui l’habitent : la colonne, le chapiteau, l’homme debout. Il sculpte le parfum de l’arbre équarri, encore vivant, il retrouve le souvenir de ses racines, de ses ramifications et de ses fruits. Avec les ciseaux et les gouges il affronte sa forme ronde et verticale. Et il joue du feu pour souligner les rides du bois.


Par rapport à la noblesse du bois, le choix du béton est une démarche plus contemporaine. Il perturbe les collectionneurs, intrigués par ces sculptures dont ils n’identifient pas immédiatement la nature, cachée par des patines bleues ou noires.

Le béton a séduit le sculpteur par sa texture, par la gestuelle du modelage où il retrouve la fraîcheur de l’argile, par ses surfaces lisses et ses porosités aléatoires. Mais Davide GALBIATI aime par-dessus-tout la neutralité de ce matériau humble.
« C’est tout l’opposé du bois qui est un matériau très vivant. Le béton est en attente d’une âme, c’est un sanctuaire qu’on peut charger. Il suit la volonté de l’artiste.»

Métamorphoser le gris béton en noble pierre : tout se joue dans le mélange complexe des matières, les proportions, la température, l’hydratation, le temps de prise. Y parvenir en lui donnant forme d’âme, c’est civiliser cette matière érigée en tours qui ont remplacé arbres et forêts.

Epoques, cultures, religions et légendes donnent de multiples clés pour interpréter les attitudes des personnages. Les plastiques hiératiques font écho à l’égypte et à la grèce antiques. Les visages sereins coiffés d’auréoles, les grandes aubes, les mains faisant le geste liturgique de l’offrande évoquent les fresques de Giotto. Prière, crainte, attention, contemplation, pensée, abandon, leur méditation témoigne d’une spiritualité mystique. 

Davide GALBIATI habite dans le sud de la France, dans le Vaucluse.

Prix Puvis de Chavannes Salon des Beaux Arts Paris 2016, prix Saturarte Genova 2009, prix Contemporary Art Novara 2008, prix Premio Arte Mondadori Milano 2007.

Ses oeuvres ont été exposées en Angleterre, en Belgique, en France et en Italie. Une grande Naiade, créée pour le 1er musée subaquatique de France, sera immergée courant 2020 dans l’anse des Catalans à Marseille.

CHAUVET

Regarder Corinne CHAUVET façonner une sculpture est un spectacle déroutant : les premières étapes du modelage semblent se contenter d’une ébauche d’un corps manifestement un peu pataud. Une phase de doute, jusqu’au moment où quelques gestes habiles viennent apporter au visage une physionomie beaucoup plus précise et où, brutalement, l’artiste fait éclore le sourire qui éclaire ses personnages : la terre a soudain pris vie sous vos yeux.

Les sculptures sont faites de terre noire ou rose cuite à moins de 1100°, et peuvent recevoir une fois cuites un engobe du Roussillon ou des transferts de terre spécialement préparés au Japon. D’autres sont en bronze.

Corinne CHAUVET est née en 1973. Licenciée en histoire de l’art, elle a fait des études d’arts plastiques en France et en Angleterre. Elle travaille dans la région d’Albi, où elle a commencé à créer des petites œuvres en terre dès son enfance.

Bien sûr l’artiste est fascinée par l’Extrême-Orient et n’en renie pas les références. Lauréate d’Ateliers d’Art de France, elle a participé en 2016 à une résidence d’artistes au Japon, à Shigaraki, célèbre pour ses céramiques, qui l’a beaucoup inspirée. De même en Birmanie et en Thaïlande elle a été marquée par les sourires de la population. L’humilité lumineuse des moines bouddhistes l’a poussée à développer le moine comme symbole de notre recherche de joie et de sérénité.

Les oeuvres privilégient l’émotion, la sérénité, l’humour et la joie, dans des attitudes captées comme des instantanés photographiques. Le spectateur se laisse vite séduire par ces fous-rires porteurs d’optimisme.

Corinne CHAUVET a reçu de nombreux prix (Gemlucart Monaco 2016, Arts du FeuMartres-Tolosane 2014, Métiers d’Art Midi-Pyrénées 2013, Artistes Français 2017). Elle a réalisé des bustes pour le musée de la médecine à Bruxelles, et une sculpture monumentale en hommage à Bourdelle pour la ville de Montauban en novembre 2019.