LEVIGOUREUX Odile

« Architecte, peintre, graveur, céramiste, sculpteur, ses multiples talents dénotent une insatiable curiosité. Le caractère protéiforme de son œuvre l’a parfois fait qualifier par la presse de “polytechnicienne” au sens premier du terme. » (d’après Gilbert LASCAULT)

Formée à l’art du vitrail à l’Ecole Supérieure des Métiers d’Art à Paris, l’artiste a expérimenté le vitrail, la tapisserie, le feutre, le papier, avant de se consacrer depuis 20 ans au modelage. Avec l’argile rouge de Beauvais, peinte ou rehaussée de cuivre ou d’or, engobée de porcelaine, elle va créer des bas-reliefs majestueux, des gradins aux choreutes chantants, des cohortes de silhouettes égarées, des processions d’âmes, des chaconnes tourbillonnantes inspirées des danses des 17ème et 18ème siècles qui leur ont donné leur nom.


La nature est omniprésente dans les arborescences sculpturales qu’elle nous livre aujourd’hui. Feuilles, fruits, entrelacs, tout un monde se côtoie, des tiges de berce placées en hauteur comme des chandeliers, des fleurs entre lesquelles se cache parfois un ou plusieurs visages. La terre est recouverte d’émaux chatoyants rehaussés de feuilles d’or

L’inspiration baroque sous-tend toutes les œuvres d’Odile LEVIGOUREUX. Elle fait écho aux œuvres de Couperin, Buxtehude ou Bach qui résonnent, entre autres, dans son atelier.
C’est un univers affranchi des limites entre religieux et profane : “Tant de chefs d’œuvre en architecture, en sculpture, en peinture ont existé grâce aux croyances, magies, superstitions… Les anges, pour moi, ne sont pas des figures qui expriment la gloire de Dieu, ils sont des personnages poétiques, qui s’envolent grâce à la musique.” 

L’artiste, née en 1945, habite et travaille près de Dieppe. 
Ses sculptures foisonnantes sont présentes dans de nombreuses collections publiques et font l’objet d’expositions dans des lieux prestigieux, ; elles seront présentées en 2022 au Musée de la piscine à Roubaix. Prix 2019 de la Fondation Bruckner au concours international de céramique de Carouge (Suisse).

Sans influence de courants dominants à la mode, ses créations sont pétries d’histoire de l’art tout en s’inscrivant dans une démarche actuelle, avec la même ouverture déterminée que celle d’une céramiste contemporaine comme Daphné CORREGAN. L’inspiration étonnamment diversifiée d’Odile LEVIGOUREUX a ainsi bâti un univers baroque revisité.

BONTE

Déambuler en pensée dans les structures aériennes d’Isabelle BONTE, c’est l’invitation de la Galerie Maznel à Saint-Valery-sur-Somme.

Structure de son travail, le fil de fer est en acier recuit, brun au reflet bleuté. Nerveux et tendre à la fois, il se plie ou impose une direction que l’artiste suit avec curiosité. Pas de soudure, le fil est ligaturé. Il s’allie au plâtre, à la céramique ou à la tarlatane, une étoffe de coton à tissage ajouré et apprêté, utilisée pour les patrons en couture. La tarlatane teinte se transforme en cloisons discrètes ouvertes au vent. « Brun du fil, café de tarlatane, blanc de nuage. Le fil structure la fragilité, la tarlatane la révèle »

Et la lumière vient redéfinir la matière en révélant ombres et esquisses en lévitation. « Ne pas tout dire, créer l’essentiel et suggérer le reste. »


Partie de la gravure, il lui reste ces traits délicats dessinés sur le mur par l’ombre portée des œuvres.

Ses architectures sont modestes, des abris tout simples, des formes épurées. L’artiste avance ainsi sur les interrogations d’un monde qui se cherche : comment habiter autrement le paysage, quels rapports entretenir avec notre environnement, quels seront les nouveaux motifs du monde de demain.

 
Isabelle BONTE est diplômée des Beaux- Arts de Toulouse puis des Arts Décoratifs à Paris. Elle travaille en région parisienne.

Ses œuvres ont été exposées en Ile de France, à Lyon, à Nice, au Japon, en Grèce et en Suisse. La Galerie MAZNEL l’accueille pour la troisième fois.

JURGA

Née en 1977 en Lituanie sous domination russe, dans un pays qui arrachera sa liberté en créant une chaîne humaine chantante, JURGA est une artiste engagée, pour la liberté, pour le climat, pour le vivant, pour la femme, pour la fraternité.

Son originalité tient à son regard sur le monde, à la fois grave et léger, comme le Petit Prince de Saint-Exupéry. Son inspiration se réfère aux contes de fées, aux personnages de bande dessinée, aux films d’animation de son époque. Chez JURGA, les doudous sont vivants, les animaux sont nos compagnons, la lune est une amie.

Cet univers magique est exprimé avec dextérité par un travail de la terre qui ne s’encombre pas de détails mais insiste sur la posture et le regard. Le spectateur entre immédiatement en résonance avec le sujet, retrouvant lui-même son regard d’enfant.

Le bronze, fondu le plus souvent à la fonderie BARTHELEMY ART de Crest, est rehaussé de patines de couleur pour un aspect plus vivant.

JURGA a su fédérer autour d’elle, par l’intermédiaire des réseaux sociaux, une foule d’admirateurs et d’admiratrices qui partagent sa vision du monde et sa conception d’un art populaire et porteur de sens.

Artiste permanente de la Galerie MAZNEL depuis son ouverture en 2012, JURGA a réalisé une sculpture monumentale pour la ville de Saint-Valery-sur-Somme, à découvrir devant l’Entrepôt des sels.