DOUANE Eric

Designer et peintre, Eric DOUANE a trouvé dans les spectacles changeant de la Baie de Somme un prétexte à asseoir sa vocation. Il n’a pas tardé à s’affranchir du paysage pour s’aventurer au-delà d’une ligne figurative. 

Les lumières et les lignes mouvantes que dessine la mer sur le sable proposent une trame forte que saisit l’artiste dans ses contemplations. Le trait d’horizon trace un repère immuable autour duquel l’eau et le ciel multiplient les variations de couleurs, d’intensité et de profondeur : ce seront les bases du tableau.

Recadrée, épurée, l’œuvre reflètera non plus un paysage mais une perception chromatique. Elle s’est mutée en abstraction à l’organisation géométrique et à la poésie intemporelle, qu’ont magnifiée MANESSIER puis DERBYSHIRE, chacun avec sa sensibilité propre.

A chaque marée, à chaque coucher de soleil les Ondes silencieuses d’Eric DOUANE trouvent une nouvelle palette.

Ancien élève de Jean-Pierre PINCEMIN, le peintre est diplômé des Beaux- Arts d’Angers. Il vit et travaille dans l’Oise.

REBILLAUD CLAUTEAUX

Née à Paris en 1983, Jeanne REBILLAUD CLAUTEAUX commence des études d’art à l’Atelier de Sèvres (Paris), et les poursuit à La Cambre (Bruxelles).
Attirée tout d’abord par le dessin et l’illustration, c’est par hasard qu’elle découvre la gravure au cours de ses études. Depuis plus de 10 ans, elle se consacre exclusivement à cette discipline, et tout particulièrement à la pointe sèche.
Après avoir vécu 8 ans au Venezuela, elle est revenue s’installer en région parisienne en 2014.

“La pointe sèche consiste à dessiner directement sur la plaque de métal, le plus souvent du cuivre, du zinc ou de l’acier, à l’aide d’une sorte de crayon en acier appelé « pointe sèche ». La technique permet un rapport direct au matériau. Il n’y a pas de distanciation entre le geste et le résultat visible, le travail n’étant pas décomposé par les étapes successives des trempages dans l’acide. L’immédiateté de ce procédé me correspond d’avantage, n’étant pas une grande adepte du côté «cuisine» de la gravure.

Par ailleurs, le geste de creuser avec la main la matière du métal n’est pas le même que celui de dessiner sur une surface lisse qu’il n’est pas besoin d’entamer, et c’est aussi cela qui me plait. De ce point de vue-là, la gravure à la pointe sèche n’est pas sans rapport avec la sculpture.”

La gravure est d’une grande exigence ; elle ne se donne pas la couleur pour séduire, ni la lumière, ni la matière. L’infinie variété des gris-noirs et des masses qu’elle sait arracher à la blancheur du papier, voilà tout son territoire. Jeanne REBILLAUD CLAUTEAUX y apporte l’immense palette des gris, avec un rendu assez particulier car elle travaille beaucoup par superposition. A force de superposition, les traits disparaissent, ce qui donne un aspect uniforme dont l’effet peut s’apparenter au lavis.
C’est ce qui explique la finesse et l’ambiance très spécifique de ces gravures : la maîtrise technique permet d’ouvrir les portes d’un univers estompé, tirant vers l’imaginaire et le fantastique, voire le fantasmagorique.

Prix Gravix 2019. Prix de l’ADAGP et médaille d’or de gravure du Salon National des Beaux-Arts 2017. Prix de la gravure et de l’estampe européennes Garches 2017. Prix Frédéric et Jean de Vernon de l’Académie des Beaux-Arts 2016. Prix Kiyoshi Hasegawa 2015. Prix Taylor du Salon d’Automne 2014.

KRAML Claudia

Les animaux de Claudia KRAML ne constituent pas une ménagerie de petits personnages décoratifs. Leur existence revendique en fait une ambition beaucoup plus grande : celle de faire comprendre que notre humanité peut avoir besoin de compassion.

Sous les traits très humains d’un lapin, d’un âne, d’un chat, d’un chien, d’un hippocampe, d’un renard, d’un oiseau, d’une licorne, d’un tatou, d’une tortue, d’un poisson, bref de n’importe qui auquel nous ne sommes pas habitués, se cache en fait un individu cabossé ou qui accepterait un peu d’aide. Ses yeux regardent avec nostalgie et espoir vers un monde meilleur. Et c’est pourquoi nous accordons sans détour quelque empathie à ces compagnons étranges, mais qui pourraient nous ressembler.

Ils sourient, parfois un peu tristement mais avec la volonté de continuer, ils ont peut-être perdu la mémoire ou le sommeil, ils ont manifestement un grain de folie : chacun de nous leur invente un brin d’histoire où l’on pourrait se retrouver, la marque d’une rupture ou la confrontation avec un sort trop dur.

A bien y réfléchir, il y a beaucoup de subtilité dans le reflet que nous présentent ces frères de terre cuite. Il n’y a pas de violence face à ses personnages. Ils sont inaptes à faire mal, mais semblent être très aptes à être blessés. C’est un peu de partage et de courage que leur humour nous promet.

Claudia KRAML est allemande et vit dans la belle région du Jura souabe.

Après avoir exercé comme infirmière en hôpital et côtoyé de près des patients en grande fragilité, elle se tourne définitivement vers l’art. Elle est diplômée pour la peinture et la céramique de l’école des Beaux-Arts de Nürtingen.

Elle travaille l’argile blanche montée en creux et émaillée.

Ses créations à la fois expressionnistes et poétiques ont été exposées en Allemagne et en Norvège. 

DELAHOUX Myriam

Myriam DELAHOUX prend plaisir à défier la matière : elle réussit à insérer le métal dans la terre pour traduire le mouvement de ses chevaux ou de ses couples. 

C’est une provocation technique puisque la terre se contracte alors que le métal se dilate à la chaleur.  Son arme de fabrique est un treillis métallique qu’elle soude pour bâtir une structure porteuse. La terre est ensuite placée sur le treillis et cuite à 1200° au four.

Les patines sont passées sur les pièces encore fraîches, au pinceau, par trempage ou pulvérisation. Des terres différentes superposées viendront enrichir les couleurs.

La terre appliquée au métal lui fait comme une peau, et ce mariage inattendu autorise de grandes œuvres élancées, pleines de légèreté et d’énergie.

L’artiste met le même acharnement en utilisant tous les matériaux, terre, métal comme bronze, papier, tissu ou sable ; elle ne s’interdit pas non plus la peinture et la gravure. 

Caché dans une belle rue de l’ouest parisien, un vieux portail à l’équilibre instable abrite son atelier-laboratoire. Dans cette ancienne fabrique de tôle un fouillis d’innombrables restes de matériaux stimule son inspiration.

Myriam DELAHOUX a suivi une formation de céramiste aux Arts appliqués Duperré. Sculpteur autodidacte, elle a bénéficié des recherches de l’inventeur Michel MOGLIA pour mettre au point ses techniques non conformistes.

Ses œuvres ont été présentées en France, Belgique, Allemagne et en Espagne. 

ADAM Mathieu

Mathieu ADAM parle de papier sculpté, qui correspond au devenir d’une grande planche de papier lorsqu’elle passe entre ses mains. Ou même de « papier scalpé », terme dont le sens n’est pas immédiatement accessible : pourtant, effectivement les œuvres qu’il crée sont le produit d’une découpe pratiquée au scalpel. Dans le nom de chaque œuvre on retrouve d’ailleurs le nombre impressionnant de lames utilisées.


Ainsi traitée avec lenteur et minutie, la feuille de papier de départ se transforme en fins lambeaux, tiges, branches ou feuilles, qui s’organisent en suivant un relief naturel. Et à l’abri de son coffret de plexi, le matériau plat métamorphosé en arabesques donne naissance à une sculpture presque végétale. Les jeux de lumière et d’ombre la feront vibrer et varier au fil de la journée.

 
L’artiste se plait à jouer de la logique botanique. L’évolution qu’il conduit semble en effet suivre un cheminement en sens inverse : de l’arbre qui devient papier, le papier redevient végétal. Amoureux depuis toujours du papier, pour sa souplesse, sa porosité, sa force, il lui invente ces nouvelles et multiples possibilités plastiques.

Diplômé des Beaux-Arts de Bruxelles, Mathieu ADAM vit en région parisienne. Ses œuvres ont été exposées à Paris, Lille, Londres et Bruxelles.

MAJEON

La femme, thème majeur de MAJÉON. L’artiste ne se revendique pas comme une militante de la cause des femmes mais comme une femme qui prend soin d’autres femmes, s’interrogeant sur la place des transmissions familiales et des modifications dues à leur environnement.

Un engagement qu’elle a assumé comme infirmière puéricultrice, puis comme une artiste qui ne limite pas ses interventions aux murs de son atelier. On la retrouve ainsi collant des œuvres au détour d’une rue populaire, réalisant une fresque dans un centre hospitalier ou participant à un festival de street art.

Les toiles sélectionnées sont fidèles à cette démarche. L’univers végétal, l’art déco et l’architecture urbaine constituent le cadre très graphique dans lequel évoluent les héroïnes.

Le travail de dessin à l’encre, en noir et blanc, joue des échelles et des rapports entre vide et plein, la symbolique met en scène des touches de doré pour la chaleur et la lumière, des feuilles de palmier pour le cœur.

Née en 1979, MAJÉON habite dans la région de Montpellier. L’artiste, dont la signature évoque une station de métro en Corée du Sud, est inspirée en partie par l’Asie. Elle a été initiée aux techniques du dessin et à la peinture à l’huile auprès du peintre japonais Taka UCHIYAMA, puis de la plasticienne Nicole CHESNY à Montpellier.

Outre ses réalisations extérieures, ses œuvres ont été exposées en galerie à Sète et à Montpellier.

JADE

La sculptrice JADE sculpte chaque visage, d’une précision fine qui porte une émotion, celle que l’artiste lui a inculquée dans un acte de création intense. Ce processus l’absorbe complètement. « Je suis en quelque sorte dans la matière, comme en méditation. Ce sont mes gestes qui donnent naissance à l’image mentale très précise que j’ai dans la tête. »

Chacun aussi ouvre les portes d’un conte ou d’une légende. C’est le rôle confié à la coiffe, et au manteau qui enveloppe le corps. La surface du grès est entaillée plus ou moins profondément, l’étoffe est estampée, un sceau laisse des marques légères. Ces indices amorceront pour nous l’histoire à poursuivre, douce ou mélancolique, de ces héroïnes un peu mystérieuses.

Le grès est façonné avec rapidité et sans armature, dans une approche spontanée et globale. « Je travaille dans la masse par ajout et retrait de matière, Une fois ma pièce construite, je la vide pour laisser une épaisseur de 1 à 2 centimètres. Ma pièce va sécher lentement pendant plusieurs semaines avant une première cuisson. »

Puis les graphismes peuvent recevoir des oxydes appliqués au pinceau et essuyés, des jus de porcelaine ou des émaux à la cendre, que la seconde cuisson révèlera.

JADE est née en 1974. Elle habite actuellement au bord du lac Léman, dans une ancienne maison de charron qui abrite son atelier.

Ses œuvres, exposées dès ses études en arts graphiques, sont présentes en France et en Suisse. L’artiste a été en 2008 lauréate du concours Jeunes talents d’Atelier d’art de France pour Maison et Objet. Elle est sociétaire de la Fondation Taylor.

FAU

La palette de Frédéric FAU est limitée au blanc et au noir, utilisés purs, ce qui rapproche la démarche de la calligraphie. Entre le plein et le vide, la toile déroule le jeu très réfléchi de la peinture acrylique, au mat parfois renforcé par la poudre de marbre, et de la peinture glycérophtalique, plus brillante, utilisée par les peintres en bâtiment.

Pour les galeristes de la Galerie Maznel, rejoindre le minuscule hameau où vit Frédéric FAU, a supposé d’arpenter les petites routes qui sillonnent les vallonnements du Rouergue. On essaie d’y suivre un itinéraire un peu confidentiel parmi les grands espaces ruraux qui alimentent son inspiration : la nature y est tout à la fois douce, sauvage, parfois, selon les saisons, à la limite de l’étrange.
L’artiste Frédéric FAU aime s’y perdre, armé d’un appareil photo, d’un pinceau ou d’un crayon. Il y glane des signes singuliers, l’enchevêtrement de branches, le reflet d’un étang, l’obscurité d’un ciel. De retour dans la grange atelier, ces matériaux ne serviront pas à reproduire une belle fresque figurative, mais à accrocher les lignes de force d’une composition très graphique.

Le travail de l’artiste se fait au sol, en surplomb, même pour les petits formats. Le peintre tourne autour de sa toile, sans privilégier une orientation. Le paysage y trouve son équilibre, à la limite entre figuratif et abstrait.

Né en 1977, Frédéric FAU est diplômé des Beaux-Arts de Toulouse.
Outre sa participation à des salons professionnels, il a exposé à Cordes sur Ciel, Gramat et Rodez.
Grand prix du jury 2019 FIAAC en Pouilly Fumé. 

DOL

DOL, un artiste qui semble accumuler les contradictions. Son nom a pour origine le nom de la ville de Dole, d’où est originaire sa famille. Mais foin du Jura, il vit à Bruxelles.

Quant à ses sculptures elles sont les créations d’un artiste qui se décrit plus comme un illustrateur qu’un sculpteur.

Le dessin est la clé de ces contradictions apparentes.

Né en France en 1963, DOL est venu faire ses études de dessin en Belgique, royaume incontesté de la bande dessinée. C’est ainsi qu’il s’est établi en Belgique, comme dessinateur de BD, puis comme illustrateur dans plusieurs secteurs d’activité.

Mais bientôt s’est fait jour le souhait de donner plus de réalité au dessin, de s’affranchir de l’œuvre en 2 dimensions. C’est ainsi que la sculpture de fil de métal s’est progressivement imposée : le fil de métal dans l’espace a remplacé le trait du crayon sur la feuille de papier. Et les hachures de remplissage du dessin sont devenues les fils qui font le volume de la sculpture.

Sculpture, illustration, dessin, les œuvres de DOL sont tout cela à la fois. Elles disent la beauté du monde animalier, et en soulignent à la fois l’énergie et la fragilité par la grâce des tourbillons et de la transparence des fils de métal.

Ce travail très original s’avère particulièrement long : chaque fil d’aluminium peint est positionné sur un squelette en fil d’acier, puis attaché aux autres par des mini-fils de cuivre.

L’artiste admire les illustrations de l’américain Bernie Wrightson, et les peintures animalières de Franz Marc, figure marquante du groupe expressionniste allemand Der Blaue Reiter.

Présenté à la Galerie Maznel en Baie de Somme, DOL a aussi exposé en galerie à Bruxelles, Mons et Lyon, et dans de nombreux salons animaliers.
Prix coup de Cœur du jury du Salon Animal art 2021 de Bruxelles.
Médaille de bronze du Salon international de peinture et sculpture 2023 de Vittel.

BENONY

La faune fantaisiste de Véronique BÉNONY doit sa personnalité à des dons qui seraient ceux d’une costumière et d’une psychologue.

Moutons, béliers, chevaux, perroquets, lapins, poissons ou personnages du cirque bénéficient en effet d’une attention quasi haute couture : l’artiste fait pour chacun d’eux le choix du motif, découpe dans l’argile les pièces du patron avant de les assembler puis poser boutons et autres finitions. Quelques lignes exprimeront le mouvement, et la texture de la terre suggérera la peau, le pelage ou les écailles.

Ces costumes de grès ne reflètent pas un simple choix décoratif, ils soulignent également l’attitude et le caractère de l’animal. A l’inverse, ainsi habillés, et en deuxième lecture, ils laissent peut-être percer la caricature de comportements humains qui n’échappera à personne….

Les sculptures sont réalisées en grès noir ou blanc légèrement chamotté. Les pièces sont montées à la plaque, préalablement décorée d’empreintes avant l’assemblage. Après une première cuisson, le biscuit reçoit des engobes ou un léger émail, qui accentuera le contraste entre parties mates et brillantes.

Derrière ces céramiques souriantes se cache un savoir-faire qui s’est constitué progressivement et de façon très volontaire, auprès de François D’ORGLANDE aux Beaux-Arts d’Angers, puis des céramistes Alain VIENNEY pour le raku, Robert LAWARRE à Vallauris pour le jeu des motifs, Andreas HINDER en Italie et Dany JUNG pour l’art animalier, Kato HIROSHIGUE au Japon.

La céramiste est née en 1962. Elle vit à Angers. Ses œuvres ont été présentées dans de multiples salons, en galerie à Paris et au Musée de la faïence et de la céramique de Malicorne.