CITRON

Les bâtons de pastel sont formés de pigments et d’une charge, craie, plâtre ou kaolin, le tout lié par une colle. Ils offrent une gamme très étendue de couleurs : la collection de Thierry CITRON en compte ainsi environ 600.

Mais il n’est pas possible de mélanger les couleurs sur une palette : il faut appliquer directement le ton juste sur le support. Beauté et difficulté de cette technique : savoir anticiper car il est très difficile de revenir en arrière. 

Reste à superposer une nouvelle couche après avoir soigneusement fixé la précédente à l’aide d’un fixatif. C’est grâce à ce processus subtil et astreignant qu’apparaîtra la nature opalescente du pastel, translucide comme la porcelaine, entre la transparence et l’opacité. 

Autodidacte, Thierry CITRON expose depuis plus de 40 ans. Médaille d’Or du Salon des artistes français 1991, médaille d’argent de la Ville de Paris, prix ArtCité au Salon d’automne 2013, prix Art en Perche 2019. Il est considéré comme l’une des références de cet art.

Sa facture simplifie à l’extrême les plans et les perspectives, les ombres et les lumières. Rare parmi les pastellistes, son expression mêle l’abstraction et la figuration. 

Les pastels sont créés sur papier vergé contrecollé sur carton.

Ténor talentueux, fin connaisseur de Bach, la musique s’infiltre naturellement dans ses thèmes, de même que l’ambiance sereine de sa campagne du Gâtinais, aux confins de l’Ile de France. La galerie MAZNEL l’accueille pour la seconde fois.

BELGARY

Mapie BELGARY est née dans une famille d’artistes et d’artisans, terreau fertile pour l’inciter à emprunter les chemins de l’école Boulle. S’appuyant sur un parcours technique de plus en plus large, elle se qualifie aujourd’hui de sculpteur, ciseleur sur bronze.

Forte de sa formation en monture en bronze, en ciselure et en tournure, elle travaille le métal en feuille, le repousse et le cisèle avec ses ciselets.

Après avoir réalisé des modèles de fonte et des prototypes pour des architectes et des concepteurs, elle se consacre désormais entièrement à la création de ses propres pièces. C’est à cet effet qu’elle fait appel à des matériaux de plus en plus divers : les œuvres en laiton ciselé vont progressivement servir de matrice au coulage de poudre de marbre, de verre, de porcelaine.

Ses recherches actuelles la conduisent à réaliser des oeuvres en papier estampé. La pâte de velin de pur coton est coulée dans une forme puis couchée sur un feutre ; elle est ensuite pressée sous une presse hydraulique, conservant l’épaisseur de bas-reliefs initialement fait en bronze ciselé, et leur sobriété raffinée.

Installée en Normandie et en Ile de France, Mapie BELGARY continue ainsi à innover tout en prolongeant les gestes traditionnels de la ciselure. Inspirés du styliste Issey MIYAKE et du peintre Aurélie NEMOURS, ses graphismes s’appuient sur le rythme et la répétition de géométries simples, dont les saillies accrochent la lumière. L’artiste a été distinguée par la médaille de Bronze du Jury invité au Salon National des Beaux Arts 2019.

GILLOEN

Née en 1971, Anne-Sophie GILLOEN vit dans le nord de la France près de la frontière belge. Son atelier occupe une ancienne petite ferme perdue dans la campagne flamande piquée d’arbres ; un chat acrobate y circule avec une désinvolture étonnante entre des personnages en grès, ancrés au sol par leur  généreuse corpulence.

Le travail de la « terre » a toujours fait partie de sa vie : dès son enfance, entre elle et la terre s’est nouée une relation à la fois tendre et tendue. Elle aime l’argile, son contact, son odeur, sa souplesse mais aussi ses exigences.

Son parcours a progressivement évolué de l’action culturelle, avec un épisode  marionnettes, à la sculpture, laissant à l’autodidacte le temps de se former, encore maintenant, auprès d’innombrables potiers.  Elle expose régulièrement en galeries, participe à des marchés, salons et festivals de céramique, en France, en Belgique, aux Etats Unis, aux Pays-Bas.

“L’argile est très vite devenue pour moi un moyen de raconter. J’aime les histoires, les histoires contées, les histoires jouées, les histoires dessinées. Immédiatement elles suscitent en moi des images et des sensations elles-mêmes nourries par mon imagination. Ainsi l’expression figurative s’est-elle imposée au fil de mes créations.

La lenteur du modelage aux colombins, les formes rondes et douces qui s’en dégagent, les textures du grès, les couleurs pastel et mates de l’engobe sont autant d’atouts pour suggérer et donner à celui qui regarde les débuts de son histoire. C’est pour ça que j’aime les personnages modelés, pour leur capacité à raconter sans mots et parfois à nous submerger d’émotions. Ils rappellent qu’il faut parfois raconter et s’écouter pour mieux goûter la vie.”

Dans la vraie vie “les êtres un peu bizarres dans leurs postures, dans leurs corps se révèlent souvent d’une extraordinaire gentillesse. Et leurs anomalies physiques disent beaucoup de choses : leurs défauts, s’ils sont bien regardés, peuvent être magnifiés et devenir beaux”. Anne-Sophie GILLOEN observe les petites choses de la vie en léger décalé. C’est dans ce décalage que la poésie peut naître.

GALBIATI

Les religions sans le dogme : les sculptures de Davide GALBIATI ne sont pas des œuvres religieuses, mais elles portent une très forte spiritualité, qui irrigue tout le travail de cet artiste mystique.

Pour le sculpteur certains hommes de bien portent en eux une part d’universalité, un esprit qui, au-delà du corps, va perdurer dans l’univers, une sagesse universelle qui traverse le temps en reliant passé et futur. C’est cette aura que Davide GALBIATI symbolise par une graine ou une coiffe dorées.

Pour lui l’homme sur le chemin de la vie s’apparente à celui qui plantait des arbres de GIONO. Et tel l’arbre qui déploie ses feuilles pour capter la lumière, l’homme est ainsi sculpté car c’est  un être qui se déploie pour capter autre chose qui va au-delà de lui.

L’artiste rejoint l’expression artistique de toutes les civilisations du monde et de toutes les époques : égyptiens, maïas, aztèques, africains, chrétiens, indouistes, tous ont ennobli, par le nemès, la coiffe, l’auréole ou le turban, ce crâne qui semble capter quelque chose venant d’ailleurs. La graine révèle et transmet l’énergie sacrée présente en chaque être : tel est le sens de ses mains de bronze.

Fort de ses études de sculpture, d’anatomie artistique et des références des grands maîtres italiens, Davide GALBIATI privilégie le calme hiératique de la sculpture égyptienne. Il souligne que la simplicité est la plus grande des sophistications, et qu’avec quelques traits et une grande sensibilité elle révèle l’âme d’un personnage.

Par rapport à la noblesse du bois ou du bronze, le choix du béton voire de la résine est une démarche plus contemporaine. Le béton a séduit le sculpteur par sa texture, par la gestuelle du modelage où il retrouve la fraîcheur de l’argile, par ses surfaces lisses et ses porosités aléatoires. Mais Davide GALBIATI aime par-dessus-tout la neutralité de ce matériau humble. « Le béton est en attente d’une âme, c’est un sanctuaire qu’on peut charger. Il suit la volonté de l’artiste. »

Davide GALBIATI est italien. Il habite dans le sud de la France, dans le Vaucluse.

Prix Puvis de Chavannes et médaille d’or du Salon des Beaux- Arts Paris 2016, prix Saturarte Genova 2009, prix Contemporary Art Novara 2008, prix Premio Arte Mondadori Milano 2007.

Ses œuvres sont présentes dans des collections privées en Europe et aux Etats-Unis. Il expose en France et en Angleterre, et pour la seconde fois à la Galerie MAZNEL. 

DELAHAUT

Belge née en 1973, Sabine DELAHAUT est diplômée d’arts plastiques de l’Institut des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège. Elle a également suivi des formations multiples de techniques d’impressions artistiques, couture, modélisme et ensemblier-décorateur, dont on trouve l’écho dans ses créations.

Elle vit depuis 2006 à Paris, où elle pratique la gravure en taille douce et le dessin.

Les oeuvres actuelles sont réalisées avec un mélange de techniques – la roulette sur cuivre, le burin, la pointe sèche – rehaussées à l’aquarelle.

Sa maîtrise très confirmée se conjugue avec une grande sensibilité artistique, puisée à de multiples sources, EL GRECO, DURER, MEMLING, HOLBEIN, Paul KLEE, Max ERNST, Louise BOURGEOIS, Kiki SMITH, Vija CELMINS, Luc TUYMANS, Michael BORREMANS, ou Edward HOPPER.

Sabine DELAHAUT vient d’écrire un nouveau chapitre de son art en réinterprétant le Guernica de PICASSO.

“J’en emprunte les figures dramatiques pour les insérer ou les superposer à mes compositions où se côtoient et dialoguent différentes esthétiques, cultures et époques, traçant un parallèle entre la tragédie vécue par les habitants de Guernica, celle de ma famille durant la seconde guerre mondiale, et celle des victimes des génocides passés et actuels. A la manière d’un puzzle, j’imbrique entre elles les silhouettes humaines et animales, témoins impuissants de l’histoire. L’utilisation du noir et blanc simultanément à la couleur inscrit ces événement traumatiques dans l’intemporalité. Les graphismes colorés de PICASSO se superposent à mes compositions en noir et blanc également rehaussées à l’aquarelle.”

Tout en prolongeant ses thèmes précédents, l’artiste y communique avec une force indéniable, dans la veine du tableau du maître catalan, chef d’oeuvre devenu symbole de la dénonciation de la violence et de la guerre. L’un de ses dessins a eu l’honneur d’une reproduction en affichage dans le métro de Bilbao.

Grand prix 2017 biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois Rivières (Canada), Médaille d’honneur 2018 triennale mini-print Intaglio à Kiev (Ukraine), Prix du Public 2015 Art Hub Open print Londres, prix de la jeune gravure Salon d’Automne 2014 de Paris, prix du jury Salon Art M’ 2012 de Montmagny, prix du Conseil Général Salon des Arts 2011 de Maisons-Laffitte.

DAUTHUILLE

Le travail de Stéphane DAUTHUILLE fait appel au dessin et à la gouache sur papier, qu’il enduit ensuite d’un mélange à chaud de paraffine et de cire, puis qu’il maroufle sur toile. Cette technique mixte confère à ses œuvres velouté et transparence

« Je suis peintre dessinateur, plutôt que peintre tout court. La ligne, le trait, la composition, les rythmes sont les éléments de base de ma pratique. Un très bon dessin ressemble à une improvisation dans un numéro de trapèze (en moins dangereux) : il se lance dans le vide, chaque trait s’accroche au précédent sans défaillance, et le dessin s’achève, le coeur battant et de crainte et de joie. Mais la plupart des bons dessins sont un mélange de fulgurance et de labeur. J’aime dans le dessin l’illusion démiurgique : un trait altère radicalement le vide sans pour autant le détruire.»

« Je cherche à conserver une voie libre, tout en voulant faire un art domestique, destiné à vivre avec. Pour moi, la peinture se navigue plus qu’elle ne se maîtrise, je bricole avec art et sans savoir-faire, ou le contraire. Je ne suis pas toujours content de moi mais je suis inlassable. Pratiquement il y a dans ce métier quelque chose qui tient du surf, dans l’importance égale de recommencer et de parfois trouver le bon fil, la belle course.»

Femmes diaphanes aux coiffes insolites, chaises vides ou carrelets colorés peuplent son univers étrange et paisible. Des jupons pastel y tournoient, empreints de la même légèreté mystérieuse.

Stéphane DAUTHUILLE est né en 1965 à Saint Malo. Il a étudié à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Rennes. Il vit en Bretagne et y travaille en pleine campagne.
Il expose depuis 2006, en France, en Belgique, aux Etats Unis et à Taïwan. Grand prix du Salon Mac 2007, prix Azart 2008.

CHAUVET

Regarder Corinne CHAUVET façonner une sculpture est un spectacle déroutant : les premières étapes du modelage semblent se contenter d’une ébauche d’un corps manifestement un peu pataud. Une phase de doute, jusqu’au moment où quelques gestes habiles viennent apporter au visage une physionomie beaucoup plus précise et où, brutalement, l’artiste fait éclore le sourire qui éclaire ses personnages : la terre a soudain pris vie sous vos yeux.

Les sculptures sont faites de terre noire ou rose cuite à moins de 1100°, et peuvent recevoir une fois cuites un engobe du Roussillon ou des transferts de terre spécialement préparés au Japon. D’autres sont en bronze.

Corinne CHAUVET est née en 1973. Licenciée en histoire de l’art, elle a fait des études d’arts plastiques en France et en Angleterre. Elle travaille dans la région d’Albi, où elle a commencé à créer des petites œuvres en terre dès son enfance.

Bien sûr l’artiste est fascinée par l’Extrême-Orient et n’en renie pas les références. Lauréate d’Ateliers d’Art de France, elle a participé en 2016 à une résidence d’artistes au Japon, à Shigaraki, célèbre pour ses céramiques, qui l’a beaucoup inspirée. De même en Birmanie et en Thaïlande elle a été marquée par les sourires de la population. L’humilité lumineuse des moines bouddhistes l’a poussée à développer le moine comme symbole de notre recherche de joie et de sérénité.

Les oeuvres privilégient l’émotion, la sérénité, l’humour et la joie, dans des attitudes captées comme des instantanés photographiques. Le spectateur se laisse vite séduire par ces fous-rires porteurs d’optimisme.

Corinne CHAUVET a reçu de nombreux prix (Gemlucart Monaco 2016, Arts du FeuMartres-Tolosane 2014, Métiers d’Art Midi-Pyrénées 2013, Artistes Français 2017). Elle a réalisé des bustes pour le musée de la médecine à Bruxelles, et une sculpture monumentale en hommage à Bourdelle pour la ville de Montauban en novembre 2019.