CHALLIER Enrico

Docteur en sciences politiques devenu sculpteur, Enrico CHALLIER est avant tout un amoureux des arbres.
« Je pense que peu choses au monde sont plus belles qu’un arbre tout seul au sommet d’une colline. La silhouette hiératique, mais en mouvement perpétuel, d’un arbre a le pouvoir de m’émouvoir. Encore aujourd’hui, toujours. Depuis que j’étais un enfant j’ai observé, en silence, les arbres. Depuis lors, je les ai aimés de plus en plus et de cet amour profond vient le choix conscient de leur confier mon art. »

Il n’est donc pas étonnant qu’il vive à proximité immédiate des arbres, dans un petit hameau escarpé du Val Chisone à l’Ouest du Piémont italien. C’est dans ce refuge qu’il élabore ses sculptures polychromes.
« Suivre les lignes, les nœuds, les veines du bois et les harmoniser avec l’élégante sinuosité des courbes ou l’acérée tension des angles pour exalter la figure humaine, encore toujours – mais jamais assez – explorée. »

La femme est son héroïne quasi exclusive. L’écorce devient robe, jupe, chaussures rouges et vient habiller des personnages issus de ses nombreuses lectures. SHAKESPEARE, GOETHE, Pablo NERUDA, Paul ELUARD, et bien d’autres, leurs citations parsèment ses catalogues et inspirent les titres de ses œuvres.

Là où GIACOMETTI privilégierait une esthétique froide, CHALLIER s’en remet à la vitalité sacrée de l’arbre : lien physique entre terre et cosmos, « l’arbre assure la fécondité et la continuité de la vie au travers du cycle des saisons, comme la femme donne la vie et la protège. »

Il professe une vision presque mystique du geste du sculpteur : « J’ai une vision sculpturale de la vie. Ce qui est superflu tombe au sol, inutile, comme les copeaux des bois sous les coups de mon ciseau. »
L’artiste se fait philosophe. « Un vrai artiste peut dévoiler des vérités mystiques et doit professer sans cesse la recherche de la beauté, parce que la beauté seule nous sauvera.
Ne pas fermer les yeux devant la réalité mais la transformer, comme la matière des arbres est transformée dans mes sculptures. »                                                              

Enrico CHALLIER a reçu de multiples prix de sculpture en Italie.

GUILBERT Maria

Le fantastique des sculptures de Maria GUILBERT s’apparente à l’esprit de la collection Contes et légendes créée au début du 20ème siècle par la librairie Fernand NATHAN. Les 145 recueils sont toujours édités de nos jours : cette pérennité montre l’extraordinaire pouvoir des mythes, tant dans la construction de nos imaginaires que dans la transmission des règles d’une société. Sculptures comme livres, ces expressions artistiques dépassent totalement l’anecdotique.

Effectivement Maria GUILBERT a conservé de son enfance un goût profond pour les récits fantastiques. « J’ai vécu dans le nord de la Pologne jusqu’à l’âge de sept ans, près de Gdansk, entre la forêt et la mer. Mon enfance était baignée de l’imaginaire des contes nordiques, que ma mère me racontait, et de la nature que m’environnait. J’ai des souvenirs très forts de cette période et j’ai voulu en quelque sorte retrouver ce paysage d’enfance lorsque je suis venue m’installer en France.  

Le conte de Peau d’âne par exemple a beaucoup marqué mon imaginaire et a été à l’origine de plusieurs tableaux et sculptures. L’association mythique entre l’humain et l’animal qu’il induit semble surgie de la nuit des temps : le personnage se drape d’une peau de bête et en devient une sorte d’incarnation. Ce lien entre l’homme, l’animal et plus largement la nature est le fil conducteur de mon travail. Plus généralement, les récits mythologiques et les fables m’intéressent pour le pouvoir inépuisable de suggestion qui leur est propre, pour leur puissance imaginaire et poétique. »  

La robe-cage n’est pas un piège mais l’artiste laisse à chaque œuvre son mystère. Ses femmes silencieuses aux paupières baissées proposent de cerner le symbole qu’elles cachent dans la pudeur d’un conte, ou de traduire l’éloquence du rêve qui les habite.

Maria GUILBERT est diplômée des Arts plastiques de Strasbourg. Sculpteur, elle est également connue pour ses peintures.

Elle vit et travaille dans le Lubéron. 

ROSAZ Diane

Admiratrice du peintre Egon Schiele, maître de l’expressionisme de l’Europe du nord au début du XX e siècle, Diane ROSAZ se revendique du mouvement expressionniste figuratif.

La femme est son sujet de prédilection. L’expérience de l’artiste dans l’art de la danse l’incite à privilégier les visages, les mains et les pieds qui expriment avec force le caractère du sujet.

Sa technique consiste à apporter à la toile de fond des touches successives pour donner une impression de mouvement. A la base, un dessin au fusain qui restera visible. Ensuite du gesso mêlé à l’acrylique, parfois un collage ou du pastel. Les couleurs passées confèrent à l’ensemble une douceur qui vient apaiser sans l’affadir cet expressionisme contemporain.

Durant toute sa jeunesse, Diane ROSAZ a suivi des cours d’art. C’est aux Beaux-Arts de Caracas (Venezuela) qu’elle étudie le dessin anatomique au fusain et à la peinture, ainsi que la sculpture en modelage.

Pendant 25 années, elle a exposé sa peinture dans les nombreux pays où elle a résidé : Vénézuela, Nigeria, Afrique du sud, Norvège, Etats-Unis (Texas). Elle vit et travaille actuellement en région parisienne.

SEGALAS Rémi

Les toiles de Rémi SEGALAS jouent sur la transparence : transparence des dessins, transparence des couleurs, les superpositions donnent vie aux mouvements. Et l’atmosphère à la fois légère et brumeuse laisse planer comme un mystère dont la clé n’est pas fournie mais dont on cherche une interprétation.

A y regarder de plus près, ces œuvres semblent s’apparenter à des fresques. Transparence toujours, la peinture paraît en effet comme projetée sur un mur dont on distingue les imperfections.

Le dessin se veut académique. Il rend compte de façon réaliste de la morphologie, captée au long de plusieurs séances de croquis sur modèle humain vivant ou d’observations de chevaux au travail en centre équestre.

Le rendu donne la perception originale d’une empreinte. Le peintre utilise pour cela une technique qui consiste à poser différents enduits acryliques, puis à les travailler pour les transformer telle une surface minérale brute. Celle-ci accueille un dessin à l’encre léger et transparent.

Lumières et mouvements naissent du mélange original de ces techniques.

Rémi SEGALAS est diplômé de l’école d’Arts graphiques de Blois et de la section design textile des Beaux Arts de Toulouse. Distingué au Salon des artistes français en 2022, à l’Académie européenne des arts France 2024, il a reçu en 2024 le prix spécial du Salon du dessin et de la peinture à l’eau.

L’artiste vit et travaille en région Parisienne, tout en vouant un fort attachement au Béarn.

DOUANE Eric

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Designer et peintre, Eric DOUANE a trouvé dans les spectacles changeant de la Baie de Somme un prétexte à asseoir sa vocation. Il n’a pas tardé à s’affranchir du paysage pour s’aventurer au-delà d’une ligne figurative. 

Les lumières et les lignes mouvantes que dessine la mer sur le sable proposent une trame forte que saisit l’artiste dans ses contemplations. Le trait d’horizon trace un repère immuable autour duquel l’eau et le ciel multiplient les variations de couleurs, d’intensité et de profondeur : ce seront les bases du tableau.

Recadrée, épurée, l’œuvre reflètera non plus un paysage mais une perception chromatique. Elle s’est mutée en abstraction à l’organisation géométrique et à la poésie intemporelle, qu’ont magnifiée MANESSIER puis DERBYSHIRE, chacun avec sa sensibilité propre.

A chaque marée, à chaque coucher de soleil les Ondes silencieuses d’Eric DOUANE trouvent une nouvelle palette.

Ancien élève de Jean-Pierre PINCEMIN, le peintre est diplômé des Beaux- Arts d’Angers. Il vit et travaille dans l’Oise.

REBILLAUD CLAUTEAUX

Née à Paris en 1983, Jeanne REBILLAUD CLAUTEAUX commence des études d’art à l’Atelier de Sèvres (Paris), et les poursuit à La Cambre (Bruxelles).
Attirée tout d’abord par le dessin et l’illustration, c’est par hasard qu’elle découvre la gravure au cours de ses études. Depuis plus de 10 ans, elle se consacre exclusivement à cette discipline, et tout particulièrement à la pointe sèche.
Après avoir vécu 8 ans au Venezuela, elle est revenue s’installer en région parisienne en 2014.

“La pointe sèche consiste à dessiner directement sur la plaque de métal, le plus souvent du cuivre, du zinc ou de l’acier, à l’aide d’une sorte de crayon en acier appelé « pointe sèche ». La technique permet un rapport direct au matériau. Il n’y a pas de distanciation entre le geste et le résultat visible, le travail n’étant pas décomposé par les étapes successives des trempages dans l’acide. L’immédiateté de ce procédé me correspond d’avantage, n’étant pas une grande adepte du côté «cuisine» de la gravure.

Par ailleurs, le geste de creuser avec la main la matière du métal n’est pas le même que celui de dessiner sur une surface lisse qu’il n’est pas besoin d’entamer, et c’est aussi cela qui me plait. De ce point de vue-là, la gravure à la pointe sèche n’est pas sans rapport avec la sculpture.”

La gravure est d’une grande exigence ; elle ne se donne pas la couleur pour séduire, ni la lumière, ni la matière. L’infinie variété des gris-noirs et des masses qu’elle sait arracher à la blancheur du papier, voilà tout son territoire. Jeanne REBILLAUD CLAUTEAUX y apporte l’immense palette des gris, avec un rendu assez particulier car elle travaille beaucoup par superposition. A force de superposition, les traits disparaissent, ce qui donne un aspect uniforme dont l’effet peut s’apparenter au lavis.
C’est ce qui explique la finesse et l’ambiance très spécifique de ces gravures : la maîtrise technique permet d’ouvrir les portes d’un univers estompé, tirant vers l’imaginaire et le fantastique, voire le fantasmagorique.

Prix Gravix 2019. Prix de l’ADAGP et médaille d’or de gravure du Salon National des Beaux-Arts 2017. Prix de la gravure et de l’estampe européennes Garches 2017. Prix Frédéric et Jean de Vernon de l’Académie des Beaux-Arts 2016. Prix Kiyoshi Hasegawa 2015. Prix Taylor du Salon d’Automne 2014.

KRAML Claudia

Les animaux de Claudia KRAML ne constituent pas une ménagerie de petits personnages décoratifs. Leur existence revendique en fait une ambition beaucoup plus grande : celle de faire comprendre que notre humanité peut avoir besoin de compassion.

Sous les traits très humains d’un lapin, d’un âne, d’un chat, d’un chien, d’un hippocampe, d’un renard, d’un oiseau, d’une licorne, d’un tatou, d’une tortue, d’un poisson, bref de n’importe qui auquel nous ne sommes pas habitués, se cache en fait un individu cabossé ou qui accepterait un peu d’aide. Ses yeux regardent avec nostalgie et espoir vers un monde meilleur. Et c’est pourquoi nous accordons sans détour quelque empathie à ces compagnons étranges, mais qui pourraient nous ressembler.

Ils sourient, parfois un peu tristement mais avec la volonté de continuer, ils ont peut-être perdu la mémoire ou le sommeil, ils ont manifestement un grain de folie : chacun de nous leur invente un brin d’histoire où l’on pourrait se retrouver, la marque d’une rupture ou la confrontation avec un sort trop dur.

A bien y réfléchir, il y a beaucoup de subtilité dans le reflet que nous présentent ces frères de terre cuite. Il n’y a pas de violence face à ses personnages. Ils sont inaptes à faire mal, mais semblent être très aptes à être blessés. C’est un peu de partage et de courage que leur humour nous promet.

Claudia KRAML est allemande et vit dans la belle région du Jura souabe.

Après avoir exercé comme infirmière en hôpital et côtoyé de près des patients en grande fragilité, elle se tourne définitivement vers l’art. Elle est diplômée pour la peinture et la céramique de l’école des Beaux-Arts de Nürtingen.

Elle travaille l’argile blanche montée en creux et émaillée.

Ses créations à la fois expressionnistes et poétiques ont été exposées en Allemagne et en Norvège. 

ADAM Mathieu

Mathieu ADAM parle de papier sculpté, qui correspond au devenir d’une grande planche de papier lorsqu’elle passe entre ses mains. Ou même de « papier scalpé », terme dont le sens n’est pas immédiatement accessible : pourtant, effectivement les œuvres qu’il crée sont le produit d’une découpe pratiquée au scalpel. Dans le nom de chaque œuvre on retrouve d’ailleurs le nombre impressionnant de lames utilisées.


Ainsi traitée avec lenteur et minutie, la feuille de papier de départ se transforme en fins lambeaux, tiges, branches ou feuilles, qui s’organisent en suivant un relief naturel. Et à l’abri de son coffret de plexi, le matériau plat métamorphosé en arabesques donne naissance à une sculpture presque végétale. Les jeux de lumière et d’ombre la feront vibrer et varier au fil de la journée.

 
L’artiste se plait à jouer de la logique botanique. L’évolution qu’il conduit semble en effet suivre un cheminement en sens inverse : de l’arbre qui devient papier, le papier redevient végétal. Amoureux depuis toujours du papier, pour sa souplesse, sa porosité, sa force, il lui invente ces nouvelles et multiples possibilités plastiques.

Diplômé des Beaux-Arts de Bruxelles, Mathieu ADAM vit en région parisienne. Ses œuvres ont été exposées à Paris, Lille, Londres et Bruxelles.

MAJEON

La femme, thème majeur de MAJÉON. L’artiste ne se revendique pas comme une militante de la cause des femmes mais comme une femme qui prend soin d’autres femmes, s’interrogeant sur la place des transmissions familiales et des modifications dues à leur environnement.

Un engagement qu’elle a assumé comme infirmière puéricultrice, puis comme une artiste qui ne limite pas ses interventions aux murs de son atelier. On la retrouve ainsi collant des œuvres au détour d’une rue populaire, réalisant une fresque dans un centre hospitalier ou participant à un festival de street art.

Les toiles sélectionnées sont fidèles à cette démarche. L’univers végétal, l’art déco et l’architecture urbaine constituent le cadre très graphique dans lequel évoluent les héroïnes.

Le travail de dessin à l’encre, en noir et blanc, joue des échelles et des rapports entre vide et plein, la symbolique met en scène des touches de doré pour la chaleur et la lumière, des feuilles de palmier pour le cœur.

Née en 1979, MAJÉON habite dans la région de Montpellier. L’artiste, dont la signature évoque une station de métro en Corée du Sud, est inspirée en partie par l’Asie. Elle a été initiée aux techniques du dessin et à la peinture à l’huile auprès du peintre japonais Taka UCHIYAMA, puis de la plasticienne Nicole CHESNY à Montpellier.

Outre ses réalisations extérieures, ses œuvres ont été exposées en galerie à Sète et à Montpellier.

JADE

La sculptrice JADE sculpte chaque visage, d’une précision fine qui porte une émotion, celle que l’artiste lui a inculquée dans un acte de création intense. Ce processus l’absorbe complètement. « Je suis en quelque sorte dans la matière, comme en méditation. Ce sont mes gestes qui donnent naissance à l’image mentale très précise que j’ai dans la tête. »

Chacun aussi ouvre les portes d’un conte ou d’une légende. C’est le rôle confié à la coiffe, et au manteau qui enveloppe le corps. La surface du grès est entaillée plus ou moins profondément, l’étoffe est estampée, un sceau laisse des marques légères. Ces indices amorceront pour nous l’histoire à poursuivre, douce ou mélancolique, de ces héroïnes un peu mystérieuses.

Le grès est façonné avec rapidité et sans armature, dans une approche spontanée et globale. « Je travaille dans la masse par ajout et retrait de matière, Une fois ma pièce construite, je la vide pour laisser une épaisseur de 1 à 2 centimètres. Ma pièce va sécher lentement pendant plusieurs semaines avant une première cuisson. »

Puis les graphismes peuvent recevoir des oxydes appliqués au pinceau et essuyés, des jus de porcelaine ou des émaux à la cendre, que la seconde cuisson révèlera.

JADE est née en 1974. Elle habite actuellement au bord du lac Léman, dans une ancienne maison de charron qui abrite son atelier.

Ses œuvres, exposées dès ses études en arts graphiques, sont présentes en France et en Suisse. L’artiste a été en 2008 lauréate du concours Jeunes talents d’Atelier d’art de France pour Maison et Objet. Elle est sociétaire de la Fondation Taylor.