REBILLAUD Jeanne

La gravure à la pointe sèche consiste à dessiner directement sur la plaque de métal, le plus souvent du cuivre, du zinc ou de l’acier, à l’aide d’une sorte de crayon en acier, carbure, céramique ou diamant, nommé « pointe sèche ».

C’est ce qu’on appelle une estampe en taille directe, réalisée sans recours aux acides.

Contrairement au dessin, cette gravure creuse le métal, dans un geste qui n’est pas sans évoquer la sculpture.

Graver, dit Jeanne REBILLAUD, signifie temps long et solitude. Elle déclare aimer cet isolement comme elle aime la contrainte d’avoir à finir ce que l’on a commencé : « on ne peut pas chiffonner un cuivre et le jeter comme une feuille de papier, il faut aller jusqu’au bout. »

L’artiste ne donne pas de titre à ses gravures, ce qui lui paraîtrait réducteur.

Elle propose un univers estompé, tirant vers l’imaginaire et le fantastique. De drôles de personnages un peu patauds, un peu acrobates, jetés sur le papier sans décor, rejoignent les contes de Charles Perrault et de Marcel Aymé, l’esthétique du cinéma burlesque et les ombres du muet.

 
Jeanne REBILLAUD a suivi des études d’art à l’Atelier de Sèvres et à La Cambre en Belgique. Attirée par le dessin et l’illustration, elle se consacre exclusivement à la pointe sèche. Elle vit en région parisienne.

Ses œuvres sont présentes à la galerie pour la seconde fois.

Dès ses débuts elles ont reçu de nombreux prix. Entre autres, prix Kiyoshi Hasegawa Fondation Taylor 2014, prix Frédéric et Jean de Vernon de l’Académie des Beaux-Arts 2016, prix de l’estampe et de la gravure européenne de Garches 2017, prix Gravix Fondation Taylor 2019, Mention spéciale au concours Lacourière, BNF Paris 2023, Prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts 2024.

DELAHAUT

Les gravures de Sabine DELAHAUT sont présentées pour la quatrième fois à la Galerie Maznel. Les thèmes ont bien sûr évolué. Mais la maîtrise de l’art du burin y est toujours exceptionnelle, mise au service d’une expression artistique tout à la fois féministe, ironique, grinçante, surréaliste ou innovante dans le mélange des techniques.

Ses œuvres interrogent le spectateur sur l’évolution d’une société qui conduit l’individu à toujours plus d’isolement, à une incapacité à communiquer avec ses semblables, avec son environnement ou avec lui-même. Ses créations prennent vie par l’accumulation d’images hybrides tirées de la rue, de l’actualité ou de notre passé.

L’artiste associe fréquemment les animaux à son théâtre et crée des personnages mi-homme mi-bête pour mieux dénoncer les travers contemporains. L’animalité permet de montrer ce qui ne se voit ou ne se dit pas. 

Les jeux de pouvoir politique sont mis en scène dans leurs postures, dans les dérives dictatoriales qu’elles traduisent, comme dans les palabres diplomatiques qui s’y nouent.

Enfin les résidences auxquelles l’artiste est invitée viennent stimuler son imagination.
Dans une piscine désaffectée, ce sont des mondes aquatiques qui reflètent en bleu des espaces vides d’eau.
Et au milieu des pâtures des bergers en Corse, des cabanes de pierre font écho aux étoiles.


Sabine DELAHAUT est une artiste belge et vit à Paris.
Son travail a reçu de nombreux prix et distinctions. 1er Prix de la XXe Biennale de Gravure de Sarcelles (2021). Médaille d’honneur 2018 Triennale mini-print Intaglio à Kiev (Ukraine), Grand prix 2017 Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois Rivières (Canada), Prix du Public 2015 Art Hub Open print Londres, Prix de la jeune gravure 2014 Salon d’Automne de Paris.

WANG

Suo Yuan WANG a été formé au sertissage de diamant pour la joaillerie, puis commence à travailler à l’usine de diamant de Shanghai. Cette expérience lui donnera une dextérité précieuse dont on retrouve la marque dans ses œuvres. 

Né à Shangaï, c’est en 2002 qu’il part en France pour prolonger ses études d’art, au cours desquelles il se forme avec brio à la gravure. L’artiste, peintre et graveur, vit et travaille toujours à Paris.

Illustrant la signification des deux caractères qui composent le prénom Suo Yuan, respectivement exploration et source, l’œuvre de l’artiste recèle un questionnement philosophique, une exploration des sources de la vie qui irrigue son expression artistique. 

« En m’inspirant des éléments qui composent notre univers – l’eau, le feu, le bois, la terre, les métaux –, ou des phénomènes que sont l’ombre et la lumière, c’est par le point, la ligne et le plan, que j’évoque ce qui l’attache au monde sensible. Ces signes reconstituent un espace imaginaire particulier au cœur de mon travail, qui me transporte loin des banalités du quotidien.» 

« Dans mon travail, je voudrais, d’une certaine manière, retrouver également la minutie et la fantaisie de la joaillerie ». Cette intelligence de la main et de l’esprit s’illustre dans ses petits formats, eaux-fortes avec passage de couleur argent appliqué au rouleau, rehaut d’aquarelle, pigment lapis lazuli, et feuille d’or pur.

L’artiste ne se donne pas de limite dans l’exploration de nouveaux territoires artistiques : la gravure sur bois en tryptique « Inner landscape », ou la peinture encres, pigment et aquarelle  « Propagation 2020#1 » témoignent de sa virtuosité.

Suo Yuan WANG a déjà reçu de nombreux prix :Mention d’Honneur – Awagami International Miniature Print Exhibition 2017 (Japon), 1er prix de la Biennale Miniprint de Dreux et prix de la société des Auteurs Dans les Arts Graphiques et Plastiques en 2016, mention d’honneur Carmen Arozena à Madrid et prix du Salon des Beaux-Arts de Garches en 2011, finaliste Gravix successives en 2007, 2011 et 2017. 

Des œuvres à la fois épurées, rigoureuses et foisonnantes, qui ont été exposées non seulement en France et en Chine mais aussi au Canada, aux Etats Unis, en Espagne, en Italie au Portugal, en Roumanie et en Corée du Sud.