La sculptrice JADE sculpte chaque visage, d’une précision fine qui porte une émotion, celle que l’artiste lui a inculquée dans un acte de création intense. Ce processus l’absorbe complètement. « Je suis en quelque sorte dans la matière, comme en méditation. Ce sont mes gestes qui donnent naissance à l’image mentale très précise que j’ai dans la tête. »
Chacun aussi ouvre les portes d’un conte ou d’une légende. C’est le rôle confié à la coiffe, et au manteau qui enveloppe le corps. La surface du grès est entaillée plus ou moins profondément, l’étoffe est estampée, un sceau laisse des marques légères. Ces indices amorceront pour nous l’histoire à poursuivre, douce ou mélancolique, de ces héroïnes un peu mystérieuses.
Le grès est façonné avec rapidité et sans armature, dans une approche spontanée et globale. « Je travaille dans la masse par ajout et retrait de matière, Une fois ma pièce construite, je la vide pour laisser une épaisseur de 1 à 2 centimètres. Ma pièce va sécher lentement pendant plusieurs semaines avant une première cuisson. »
Puis les graphismes peuvent recevoir des oxydes appliqués au pinceau et essuyés, des jus de porcelaine ou des émaux à la cendre, que la seconde cuisson révèlera.
JADE est née en 1974. Elle habite actuellement au bord du lac Léman, dans une ancienne maison de charron qui abrite son atelier.
Ses œuvres, exposées dès ses études en arts graphiques, sont présentes en France et en Suisse. L’artiste a été en 2008 lauréate du concours Jeunes talents d’Atelier d’art de France pour Maison et Objet. Elle est sociétaire de la Fondation Taylor.