Le terme « sigillée » vient du latin sigillum, qui signifie le sceau, caractéristique des poteries gallo-romaines marquées par les cachets significatifs de cette période historique. La production de ces poteries est devenue pour les archéologues la marque de reconnaissance de tout l’empire romain.
Dans la céramique contemporaine, on désigne par « terres sigillées » des pièces qui sont préalablement polies puis recouvertes avant la cuisson, selon la technique ancienne des gallo-romains, d’un engobe très délicat réalisé par décantation des particules les plus fines d’argile. C’est cet engobe qui va vitrifier à la cuisson et de ce fait rendre utilitaires les poteries sans qu’elles reçoivent de revêtement vitreux.
Ici s’arrête le parallèle gallo-romain. Les Romains visaient la production d’une vaisselle haut de gamme la plus homogène possible. Les céramistes contemporains, à la suite de Pierre BAYLE et Jean-Paul AZAÏS, donnent à cette technique ancestrale et écologique un souffle de modernité et de diversité tout autre.
Le matériau est ordinaire, une terre ramassée un peu n’importe où ; le four est très simple, généralement à bois et peu gourmand en énergie. Mais cette base modeste, associée à un façonnage particulièrement méticuleux, est sublimée grâce aux recherches sur la cuisson au bois basse température (moins de 1100°) et une gestion subtile des atmosphères de cuisson, jouant sur les contacts au cours de l’enfournement. Au prix d’un résultat toujours aléatoire, la superposition de plusieurs couches ou voiles d’argiles révèlera une variété de couleurs naturelles étonnante.
Progressivement les nouvelles œuvres sigillées, marquées d’une expertise de plus en plus avancée, se libèrent de l’influence de techniques plus codifiées, telles les craquelures du raku.
Maxime DEFER, né en 1979, a suivi un cursus d’ébéniste avant de devenir céramiste comme son père. Depuis une quinzaine d’années, il exerce dans son atelier, blotti dans la campagne au sud de la Lorraine, un art qui fait le lien entre ses passions pour les fouilles archéologiques et pour la nature.
Il intervient au musée de la Cour d’Or de Metz.
Ses créations sont présentes dans les grandes manifestations de potiers en France.