AMADIEU

La légèreté et le mouvement, parfois presqu’aux limites de l’équilibre : les sculptures d’Isabelle RENARD AMADIEU affichent un style qui fait son originalité. Et s’associent naturellement à l’atmosphère zen de sa maison de Charente, où la lumière vient vibrer sur le feuillage d’un olivier. Souvent elles prennent aussi quelques repères dans l’univers de la danse.

L’artiste, née en 1955 à Paris, peint depuis son plus jeune âge. Elle a passé une partie de sa vie en Champagne, y associant la pratique de l’art dentaire à celle de l’art plastique. Progressivement elle est passée de la peinture et du dessin des modèles vivants à la sculpture, en y explorant de multiples voies.

Prolongement du dessin, son parcours de sculpteur a débuté par le modelage de nus académiques : si elle a ainsi signé de très belles oeuvres, la discipline de reproduction exacte du modèle a été ressentie comme un frein à la créativité. Elle ouvre alors largement le spectre des techniques et des matériaux et adopte une démarche de touche à tout : pierre, terre cuite, bois flotté et résine. Cette curiosité reste très actuelle et témoigne d’un univers artistique capable de se recomposer en permanence.

C’est l’utilisation du fil de fer associée à des bandes enduites qui lui permettra finalement d’élaborer les structures très fines nécessaires à ses créations. Leur réalisation en bronze, confiée à la fonderie d’art Paumelle dans la Marne, jumelle la densité identifiée à la matière et la perception aérienne des oeuvres.

Les sculptures d’Isabelle RENARD AMADIEU sont rarement présentées en galerie. Leur exposition a privilégié jusqu’ici des manifestations culturelles à Paris, dans l’est et le sud-est de la France et au Danemark.

LETELLIER

Ce n’est pas pour fabriquer un support que Jean-Michel LETELLIER travaille la fibre de kozo, le mûrier à papier : c’est pour en faire directement une création contemporaine en cellulose. Très peu dans le monde s’expriment de la sorte. Avec sa femme Miki NAKAMURA, l’artiste est peut-être le seul hors d’Asie à mettre au point les techniques manuelles très simples qui feront du geste de fabrication de la pâte à papier un acte créateur d’art.

Jean-Michel LETELLIER est né en 1954. Le papier n’est tout d’abord pour lui qu’un support de ses encres, dessins à la cire et pliages.
Mais ses différents séjours au Japon vont le mettre sur la voie d’un graphisme puisé dans le seul jeu de la matière. Son parcours le mène auprès de Minoru Fujimori, « Trésor national vivant » papetier dans l’île de Shikoku, puis comme lauréat à la Villa Kujoyama, l’équivalent de la Villa Medicis au Japon, et enfin dans la province d’Echizen, célèbre pour son papier traditionnel renommé depuis le 8ème siècle.

De retour en France, le destin est scellé : la feuille de papier se fera sculpture.

Quelquefois de très grand format (jusqu’à 3m50), l’essentiel de l’oeuvre est réalisé au moment de la fabrication du papier. Jouant sur la projection d’eau, l’épaisseur, la transparence, l’absence de matière, la coloration par des ocres, le papier se noue en rhizomes, des terres noires remplacent l’encre de chine, l’inclusion de ficelle lui permet les volumes.
Travail lyrique – herbes folles, graminées ou cieux chargés de lourds nuages – ou expression abstraite – le vide, l’absence de matière créent le dessin -, ces créations uniques se dévoilent aussi bien encadrées classiquement que simplement suspendues pour conserver la légèreté et la souplesse de la matière.

Jean-Michel LETELLIER vit et travaille près d’Angers, dans une ancienne fabrique d’allumettes réhabilitée.

Depuis 2001, il expose son travail dans de nombreuses galeries en France comme à l’étranger (Londres, Genève, Riga, Osaka) et dans des musées (Valence, Allemagne, Japon, Lituanie). Sa femme et lui ont participé au Festival des Jardins à Chaumont sur Loire en 2010, et été invités d’honneur de la Société Nationale des Beaux-Arts en 2018 à Paris.

En japonais le mot kami signifie à la fois dieu et papier. Les Japonais correspondent avec les dieux en écrivant de petites phrases dans des papiers pliés et accrochés dans les arbres.

DENIMAL

Patricia DENIMAL est née en 1952 à Calais. Elle affiche très vite des goûts artistiques. A 5 ans elle apprend le piano, et elle sort du conservatoire à 20 ans avec un prix de musique de chambre. A 12 ans elle fonde sa 1ère troupe de théâtre. Pendant ce temps elle dessine partout, façonne des figurines avec la terre du jardin, qui se délitent dans le four de la cuisinière, et sculpte des morceaux de bougie sous son pupitre en classe.

Plus tard son choix d’étudier des langues qui n’existent plus l’entraîne jusqu’à une licence de lettres classiques. Mais elle connaît ses premières vraies expériences de céramique à 21 ans. Dès lors plus question de faire autre chose dans la vie que d’avoir les mains dans la glaise.
Elle découvre le tournage en Puisaye : le plaisir du geste lui fait presque oublier pendant 15 ans qu’elle était venue pour modeler. Potière, elle s’adonne aux glaçures à base de cendres pour le grès et la porcelaine, puis au raku.

D’enthousiasmes en détours, c’est en 1990 qu’elle replonge corps et âme dans la sculpture. Ses oeuvres sont présentes en Allemagne, Belgique, Corée du Sud, Danemark, Etats-Unis, France, Grèce, Pays-Bas, et Suisse.

Elle vit aujourd’hui dans le Gard. De sa maison vrai modèle d’écologie, au milieu des chênes verts et des pins, la vue s’étend jusqu’au Mont Ventoux.

L’artiste travaille l’argile de Puisaye, en creux « à la potière », c’est-à-dire en poussant la terre de l’intérieur, ce qui permet de mieux maîtriser les physionomies.
Elle réalise également des bronzes. Le point de départ d’une sculpture est presque toujours une tête humaine, sans vision d’ensemble de la forme finale. L’expression qui en surgit inspirera le reste de l’oeuvre.
Une fois la sculpture séchée, elle est peinte avec des engobes, généralement de porcelaine, colorées d’oxydes métalliques. Une première mise au feu entre 1050° et 1150° peut être suivie d’un enfumage lors d’une 2ème cuisson ; certaines sculptures sont cuites à 1240°, ce qui leur donne la qualité du grès. A ce régime, les oeuvres vivent sans problème à l’extérieur.

« J’ai toujours quelques difficultés à me situer moi-même dans un courant artistique. Mon humeur parfois facétieuse m’inclinerait à me définir comme sculpteur néoacadémique à tendance singulière.
J’aime relier ce que l’humain a de plus intime à une représentation parfois décalée si la nécessité s’en fait sentir, imprégnée en cela de mythes dont je ne suis pas toujours consciente. Partie d’une figuration relativement symbolique, prenant ses racines dans un imaginaire nourri de l’art de civilisations éloignées de la mienne, je me suis acheminée vers une représentation d’êtres charnels qu’on croirait connaître, si ce n’est que bien souvent la chimère les rejoint et donne un sentiment d’étrangeté.
La maturité aidant, peut-être, je m’autorise à ne plus concevoir au préalable, à ne plus dessiner, à imaginer le moins possible. Je façonne mes créatures en me laissant guider par l’expression du visage qui émerge sous la pression de mes doigts.»

WEIREY

Sa maison de Seine et Marne, pleine de couleurs exubérantes, de musique et de chansons, reflète sa démarche artistique : Chantal WEIREY veut nous apporter un peu de gaité. Et, face aux questions sur le sens philosophique de ses créations, elle ne se départit pas d’une grande discrétion, et se protège derrière des arguments techniques.

Tout au plus concède-t-elle « un rapport étroit à l’enfance, et au monde naïf. Mais pas seulement naïf. Le monde un peu doux, aux formes un peu rondes, le monde maternel. ». Si quelques œuvres s’apparentent manifestement au fantastique, la plupart de ses sculptures s’inscrivent en effet dans un monde très homogène, qu’elle qualifie de « cour de récréation ».

De nombreux croquis préalables, avec des dessins de face, précèdent la réalisation des sculptures en terre. Celles-ci font appel à des techniques variées, boule, colombin, plaque et estampage, souvent associées. Après un temps de séchage très long et double cuisson, les sculptures reçoivent émaux, engobes ou patines, puis des cires colorées, en couches successives pour un rendu soutenu et satiné.

Tout au long de ce processus, le choix des formes et des couleurs privilégie l’humour et la simplicité. Naissent ainsi des personnages aux têtes rondes et plates, à mi-chemin entre silhouettes de Keith Haring et emoticons de nos smartphones.
Mais en complément de ces références contemporaines, on trouve des similitudes étonnantes avec la statuette d’Ain Ghazal (Jordanie), vieille de 9000 ans, la plus vieille œuvre du Louvre, objet venu du fond des âges, avant l’invention de la terre cuite.

Chantal WEIREY est née en Algérie, qu’elle quitte à 7 ans ; de cette enfance elle gardera des souvenirs très forts et chaleureux. Sa passion pour le dessin la conduit à l’Académie Charpentier de Paris ; elle y exécute de très nombreux fusains. Puis à l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, où elle se spécialise en céramique, avant de devenir la collaboratrice de Jacques BLIN. Elle crée enfin son propre atelier et se consacre parallèlement à l’enseignement du dessin.

L’artiste a participé au mouvement Figuration critique, qui s’oppose aux diktats officiels favorisant un art conceptuel au mépris du figuratif. Elle est sociétaire du Salon d’Automne de Paris. Elle a reçu le prix de la Fondation Taylor en 2020.

WANG

Suo Yuan WANG est né en 1978 en Chine. Formé à l’incrustation de diamant pour la joaillerie, il commence à travailler à l’usine de diamant de Shanghai. S’il bifurque rapidement vers le graphisme publicitaire puis le design d’art décoratif, cette expérience lui donnera une dextérité précieuse dont on retrouve la marque dans ses gravures.

C’est en 2002 qu’il part en France pour prolonger ses études d’art. Mention très bien pour son diplôme de gravure aux Beaux-Arts de Versailles. Et les années de gravure s’enchaînent depuis une douzaine d’années ; l’artiste, peintre et graveur, vit et travaille toujours à Paris.

Illustrant la signification des deux caractères qui composent le prénom Suo Yuan, respectivement exploration et source, l’oeuvre de l’artiste recèle un questionnement philosophique, une exploration des sources de la vie qui irrigue son expression artistique.

« L’inspiration jaillit d’un point, d’un trait d’encre, d’une goutte d’huile associée aux pigments minéraux, d’un papier artisanal, d’une feuille ou d’une écorce ». Dans la série des Lunes Noires, au centre du cercle, symbole de l’infini, le dessin s’appuie sur un point. De là il se développe, trait après trait comme on compose des mots, lettre après lettre, jusqu’à ce que la plaque métallique soit complètement remplie par ces écrits. Et l’image de la plaque précédente devient le point de départ de la suivante.

Tout aussi complexes, les « Penglai », du nom d’une île qui fait partie des terres d’immortalité du taoisme, déroulent un seul trait ininterrompu sur toute la gravure. Tour de force encore enrichi dans les « Red Line » en intégrant à l’oeuvre un fil de coton rouge qui joint deux graphismes jouant du positif et du négatif.

Suo Yuan WANG a déjà reçu de nombreux prix : 1er prix de la Biennale Miniprint de Dreux et prix de la société des Auteurs Dans les Arts Graphiques et Plastiques en 2016, prix de la Jeune Gravure du Salon d’Automne 2015, mention d’honneur Carmen Arozena à Madrid et prix du Salon des Beaux-Arts de Garches en 2011, distinction Gravix en 2007, 2011 et 2017.

Ses eaux-fortes épurées et rigoureuses ont été exposées en Californie, au Canada, en Chine, en Corée du Sud, en Espagne, en France, en Italie, au Portugal et en Roumanie.

VON WREDE

Le Carré blanc sur fond blanc de MALEVITCH, les géométries aux couleurs primaires de MONDRIAN, les fragmentations issues des pixels, les motifs de l’Opéra Bastille ont souligné la présence du carré dans l’art contemporain. De même Elisabeth von WREDE s’est emparée de cette forme parfaite, qui anime l’ensemble de ses créations.

Dans chacune des toiles, le carré blanc, multiplié avec précision en multiples innombrables passés au couteau, vient masquer pour mieux révéler.
Masquer les couleurs à l’huile, pour en faire éclater les vibrations, sur des surfaces comprimées où elles se concentrent. Masquer jusqu’aux mots accumulés sur les toiles de la précédente série des Secrets, pour ne dévoiler que quelques repères du message.

Jouer de ces milliers de particules élémentaires qui rythment et accrochent la lumière, tels les volets d’une façade méditerranéenne. Provoquer une certaine frustration de celui qui cherche à deviner ce qui est caché derrière ces persiennes.


L’artiste nous livre des compositions très lumineuses et fortement structurées, de plus en plus vastes. Les couches successives qui éclateront en couleurs représentent une démarche en énergie et en rondeurs ; à l’opposé la mise en place des carrés blancs est le fruit d’une élaboration patiente, toute en douceur.  
Sa troisième exposition à la Galerie MAZNEL présente quelques sculptures qui mettent en œuvre les mêmes principes esthétiques : dans un univers de transparence les suspensions de papier aériennes et colorées semblent échappées de ses tableaux.

Elisabeth von WREDE est née en Allemagne en 1968. Sa famille côtoie des artistes qui l’influenceront : Heinz MACK pour les effets de lumière sur des écrans transparents, Günther UECKER pour ses recherches cinétiques.
Durant plusieurs années elle étudie et découvre la peinture auprès de l’artiste japonais Keiji UEMATSU, qui explore l’opposition entre nature et architecture.
Arrivée en France, elle multiplie les formations comme la reliure d’art ou la peinture sur cuir auprès d’artistes tels la hongroise Sün EVRARD et le français Florent ROUSSEAU. Cette proximité se traduira par l’apparition de mots dans ses toiles.
Elle suit une formation auprès de Thibault DE RÉIMPRÉ, proche de l’abstraction lyrique, qui inspirera ses futures fenêtres multicolores.
Puis elle choisit de se consacrer pleinement à la peinture. Après avoir vécu longtemps en Touraine, c’est désormais dans le Luberon qu’elle crée les œuvres exposées dans ses galeries françaises et belges.

La Fondation Vuitton expose une de ses toiles au Bon Marché à Paris, une autre a été sélectionnée pour le magasin de Hong Kong. Quant aux sculptures, elles ont fait l’objet de commandes publiques par les villes de Tours et de Saint Cyr sur Loire.

VERGER

LA FONTAINE en son temps a joué des métaphores animales : chacun sait décrypter ses fables. IONESCO a eu recours à un stratagème identique dans l’une de ses pièces : l’écrivain y transforme petit à petit en animal tous les habitants d’une ville pour y dénoncer la montée des totalitarismes.  De même Sophie VERGER met en scène des animaux et leur attribue des sentiments humains. « C’est ce qui rend mon travail intéressant. J’essaie de proposer des œuvres humanisées qui racontent des histoires, et qui permettent différents degrés de lecture selon notre approche à l’art ».

« Ce thème animalier peut fournir des voies à explorer sur les plans esthétiques, symboliques, affectifs, érotiques. Je cherche juste le point d’équilibre où l’animal existe par lui-même et je me sers de ses particularités anatomiques pour évoquer une situation. Une sculpture peut en cacher une autre… 

Mes premiers rhinocéros, par moment déprimés, la corne affaissée, regardent le ciel avec leur cavalière et font découvrir l’éros aux petites filles. Les défenses de l’éléphant de mer qui emprisonnent sa femelle sont une belle image du sort réservé à quelques femmes. Une trompe qui pousse ou retient un éléphanteau parle des rapports enfants – parents et les rondeurs de l’hippopotame suggèrent une vénus préhistorique. La girafe exprime les femmes aux longs cous cerclés d’anneaux, anneaux qui représentent la pression sociale exercée sur elles, mais les rendent aussi dominantes et triomphantes. »

C’est en fait un art faussement animalier ; il ne s’agit pas ici de décrire un animal mais bien de transposer un comportement humain.

Sophie VERGER est née en 1953. Elle vit et travaille en Picardie. Sur la lancée d’une vocation artistique précoce, elle s’est formée à l’école Nissim de Camondo et aux Beaux-Arts. Elle a découvert la sculpture lors d’ateliers au Musée Bourdelle, et poursuivi dans cette voie avec les encouragements d’Etienne MARTIN.

Ses sculptures en grès et en bronze ont acquis progressivement une notoriété européenne. Elles sont présentes dans des collections particulières en Allemagne, Belgique, Pays bas, Royaume Uni, Suisse, USA. Commandes de municipalités, expositions à caractère muséal (Musée Pompon, Musée de Berck, La Sorbonne) et en galeries se succèdent depuis 30 ans.

VARILLON

Hortense VARILLON, née en 1967, a tout d’abord mené une carrière dans la logique de sa formation juridique et commerciale. C’était sans compter avec sa passion de photographe, qu’elle porte en elle depuis toujours et qui a fini par prendre le dessus. Le temps n’a pas été perdu pour autant : elle a accumulé des milliers de clichés, argentiques, diapositives, numériques et dispose ainsi d’une immense base de données visuelles, qui constitue une source inépuisable d’inspiration.

Si la photo est le support technique de son écriture comme pour d’autres la terre ou la peinture, sa démarche est celle d’une création de nouveaux sujets sous forme de collages photographiques.
La photo de départ et les fragments qu’elle sélectionne, découpe ou détoure, puis colle ou assemble sont bien le reflet d’une réalité tangible. Mais l’association de ces images, prises en des temps, des lieux et des circonstances sans rapport entre eux, nous font plonger dans un monde totalement irréel. Les échelles sont bouleversées, les notions d’équilibre ne sont plus respectées, les corps multipliés volent ou plongent, les objets les plus solides se dédoublent et leurs frontières deviennent incertaines.

L’univers vu par Hortense VARILLON apparaît ainsi mâtiné d’humour surréaliste. Il ne faut pas s’étonner de voir des bicyclettes, une partition ou un smartphone trouver une nouvelle vocation comme horloge, cour de récréation ou jungle..

Peu de couleurs dans ces oeuvres essentiellement en noir et blanc, proches du dessin, car, dans une ultime étape, c’est la lumière qui va être mise à contribution pour leur apporter un dédoublement ambigu. Les compositions sont en effet imprimées sur du plexiglas, décalé de  quelques millimètres du fond du cadre en dibond blanc : un éclairage naturel ou artificiel projette la composition sur le dibond, et confère à l’ensemble une troisième dimension réelle, contredisant celle, conventionnelle et fictive, de la perspective classique.

Les visuels déroutants d’Hortense VARILLON, aériens, poétiques ou simplement esthétiques, ont été présentés dans des salons et galeries, essentiellement en région parisienne. Prix du public Rencontres de Saint Céneri 2018.

VAN HOEY

Ann VAN HOEY, née en Belgique en 1956, a fait des études d’ingénieur commercial et débuté comme représentante en meubles. A l’âge de 25 ans elle entre à l’IKA, l’école d’artisanat d’art de Malines, et y est séduite sur le champ par l’argile. Mais ses activités professionnelles et familiales aidant, ce n’est qu’à la cinquantaine qu’elle obtient enfin son diplôme et commence à travailler à temps plein à son atelier.

Cette préparation lente lui a toutefois permis de mener ses propres recherches et d’accumuler d’innombrables enseignements auprès de potiers de très haut niveau, à Liège, à Saint Amand de Puisaye, à Brasschaat, à Haarlem, à Vallauris, puis de découvrir au Japon l’origami, l’art du pliage. Patience et longueur de temps, le talent exceptionnel de l’artiste est prêt à exploser : elle va devenir en moins de 10 ans l’une des références internationales dans le monde de la céramique.

En 2007, Ann VAN HOEY est distinguée par Design Vlanderen. En 2008 elle est sélectionnée pour la Biennale de Vallauris et reçoit le label Henry Van de Velde, la distinction de qualité la plus prestigieuse en Belgique. En 2009 la médaille de bronze de la Biennale Mondiale d’Icheon lui est attribuée en Corée, et le premier prix de la Biennale Internationale de Kapfenberg en Autriche. En 2010, elle remporte le prix de l’International Design Competition de Courtrai. En 2011 elle est récompensée à l’International Ceramics Competition de Mino au Japon et obtient le premier prix du Parcours Carougeois à Genève. En 2012 elle est retenue pour le SOFA à New York et remporte l’Emerging Artist Peoples Choice Contest à Taiwan. En 2013 elle reçoit la médaille d’argent de la Biennale Internationale de Cheongju en Corée. En 2014, une mention spéciale lui est décernée à la Biennale Open to Art à Milan en Italie.

« Minimalisme et sensualité », « less is more », les articles de presse consacrent la fascination de l’artiste pour la pureté géomètrique. « Etude Géométrique », sa série de 5 bols saluée à Vallauris, l’a rendue célèbre : formes angulaires et sphériques n’y font plus qu’un, au sein d’un même volume. Les formes épurées, faites d’une texture absolument parfaite, sans aucun grumeau ni bosse aplatie, privilégient la couleur naturelle de l’argile, brune, rouge ou blanche, monochrome. Dans sa volonté de perfection, l’artiste n’ajoute pas d’émail de couleur mais ose passer certaines formes à la peinture pour carrosserie, noire, blanche, orange ou rouge Ferrari.

Les oeuvres d’Ann VAN HOEY sont présentes dans de nombreuses collections publiques en Belgique, Allemagne, Suisse, Irlande, Croatie, Etats Unis, Taiwan, Corée du sud, Japon, Chine..

TERRA

« Pourquoi la sensibilité serait-elle l’apanage des femmes ? » s’étonne Béatrice Terra. L’homme au sens masculin du terme est son sujet de prédilection : il l’émeut par sa sensibilité. Le thème rompt avec l’expression traditionnelle, où le héros apparaît triomphant, guerrier, viril, voire machiste ou dominateur. C’est l’homme fragile, avec ses contradictions, ses hésitations, ses timidités, mais aussi ses ridicules que son ironie peut souligner, non sans tendresse.

Car ce trait au graphite ou au pastel à l’huile n’est pas assassin. De cette palette limitée et franche sourd l’émotion. Et l’on est finalement profondément touché par ces personnages vacillants, qui oscillent ou tâtonnent, silhouettes déroutantes et tragicomiques. C’est une peinture très expressive, où la vie affleure avec humour, authentique, gribouillée et humble.

L’artiste n’a jamais de modèle. Elle puise son inspiration au hasard de l’ambiance d’un lieu, d’une scène, de l’attitude d’un personnage, de l’expression d’un visage ou de la profondeur d’un regard perdu. Elle se souvient de sa perception fugace et se laisse guider. Ses gros pinceaux de bâtiment, très chargés en acrylique, caressent les personnages avec affection. Elle les couvre et les recouvre. Sous les grattages et au milieu des déchirures, issu d’un geste nerveux, rapide et large, le personnage émerge.

Béatrice TERRA est née en 1972. Faute de pouvoir s’inscrire aux Beaux-Arts, elle entame une carrière de communication publicitaire, tout en peignant en autodidacte. Puis elle s’installe dans le sud de la France où elle commence à donner des cours d’expression plastique et multiplie en parallèle les expositions. En 2007 elle retourne dans la région stéphanoise et ouvre son atelier. Elle vit et travaille à Montbrison dans la Loire.
Ses œuvres trouvent un large écho en France, en Belgique, en Suisse, en Espagne et à Monaco.
Sérieux, s’abstenir. Mais pas sérieux, y regarder à deux fois…