DELAHAUT

Les gravures de Sabine DELAHAUT sont présentées pour la quatrième fois à la Galerie Maznel. Les thèmes ont bien sûr évolué. Mais la maîtrise de l’art du burin y est toujours exceptionnelle, mise au service d’une expression artistique tout à la fois féministe, ironique, grinçante, surréaliste ou innovante dans le mélange des techniques.

Ses œuvres interrogent le spectateur sur l’évolution d’une société qui conduit l’individu à toujours plus d’isolement, à une incapacité à communiquer avec ses semblables, avec son environnement ou avec lui-même. Ses créations prennent vie par l’accumulation d’images hybrides tirées de la rue, de l’actualité ou de notre passé.

L’artiste associe fréquemment les animaux à son théâtre et crée des personnages mi-homme mi-bête pour mieux dénoncer les travers contemporains. L’animalité permet de montrer ce qui ne se voit ou ne se dit pas. 

Les jeux de pouvoir politique sont mis en scène dans leurs postures, dans les dérives dictatoriales qu’elles traduisent, comme dans les palabres diplomatiques qui s’y nouent.

Enfin les résidences auxquelles l’artiste est invitée viennent stimuler son imagination.
Dans une piscine désaffectée, ce sont des mondes aquatiques qui reflètent en bleu des espaces vides d’eau.
Et au milieu des pâtures des bergers en Corse, des cabanes de pierre font écho aux étoiles.


Sabine DELAHAUT est une artiste belge et vit à Paris.
Son travail a reçu de nombreux prix et distinctions. 1er Prix de la XXe Biennale de Gravure de Sarcelles (2021). Médaille d’honneur 2018 Triennale mini-print Intaglio à Kiev (Ukraine), Grand prix 2017 Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois Rivières (Canada), Prix du Public 2015 Art Hub Open print Londres, Prix de la jeune gravure 2014 Salon d’Automne de Paris.

DAUTHUILLE

Le travail de Stéphane DAUTHUILLE fait appel au dessin et à la gouache sur papier, qu’il enduit ensuite d’un mélange à chaud de paraffine et de cire, puis qu’il maroufle sur toile. Cette technique mixte confère à ses œuvres velouté et transparence

« Je suis peintre dessinateur, plutôt que peintre tout court. La ligne, le trait, la composition, les rythmes sont les éléments de base de ma pratique. Un très bon dessin ressemble à une improvisation dans un numéro de trapèze (en moins dangereux) : il se lance dans le vide, chaque trait s’accroche au précédent sans défaillance, et le dessin s’achève, le coeur battant et de crainte et de joie. Mais la plupart des bons dessins sont un mélange de fulgurance et de labeur. J’aime dans le dessin l’illusion démiurgique : un trait altère radicalement le vide sans pour autant le détruire.»

« Je cherche à conserver une voie libre, tout en voulant faire un art domestique, destiné à vivre avec. Pour moi, la peinture se navigue plus qu’elle ne se maîtrise, je bricole avec art et sans savoir-faire, ou le contraire. Je ne suis pas toujours content de moi mais je suis inlassable. Pratiquement il y a dans ce métier quelque chose qui tient du surf, dans l’importance égale de recommencer et de parfois trouver le bon fil, la belle course.»

Femmes diaphanes aux coiffes insolites, chaises vides ou carrelets colorés peuplent son univers étrange et paisible. Des jupons pastel y tournoient, empreints de la même légèreté mystérieuse.

Stéphane DAUTHUILLE est né en 1965 à Saint Malo. Il a étudié à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Rennes. Il vit en Bretagne et y travaille en pleine campagne.
Il expose depuis 2006, en France, en Belgique, aux Etats Unis et à Taïwan. Grand prix du Salon Mac 2007, prix Azart 2008.

CHAUVET

Regarder Corinne CHAUVET façonner une sculpture est un spectacle déroutant : les premières étapes du modelage semblent se contenter d’une ébauche d’un corps manifestement un peu pataud. Une phase de doute, jusqu’au moment où quelques gestes habiles viennent apporter au visage une physionomie beaucoup plus précise et où, brutalement, l’artiste fait éclore le sourire qui éclaire ses personnages : la terre a soudain pris vie sous vos yeux.

Les sculptures sont faites de terre noire ou rose cuite à moins de 1100°, et peuvent recevoir une fois cuites un engobe du Roussillon ou des transferts de terre spécialement préparés au Japon. D’autres sont en bronze.

Corinne CHAUVET est née en 1973. Licenciée en histoire de l’art, elle a fait des études d’arts plastiques en France et en Angleterre. Elle travaille dans la région d’Albi, où elle a commencé à créer des petites œuvres en terre dès son enfance.

Bien sûr l’artiste est fascinée par l’Extrême-Orient et n’en renie pas les références. Lauréate d’Ateliers d’Art de France, elle a participé en 2016 à une résidence d’artistes au Japon, à Shigaraki, célèbre pour ses céramiques, qui l’a beaucoup inspirée. De même en Birmanie et en Thaïlande elle a été marquée par les sourires de la population. L’humilité lumineuse des moines bouddhistes l’a poussée à développer le moine comme symbole de notre recherche de joie et de sérénité.

Les oeuvres privilégient l’émotion, la sérénité, l’humour et la joie, dans des attitudes captées comme des instantanés photographiques. Le spectateur se laisse vite séduire par ces fous-rires porteurs d’optimisme.

Corinne CHAUVET a reçu de nombreux prix (Gemlucart Monaco 2016, Arts du FeuMartres-Tolosane 2014, Métiers d’Art Midi-Pyrénées 2013, Artistes Français 2017). Elle a réalisé des bustes pour le musée de la médecine à Bruxelles, et une sculpture monumentale en hommage à Bourdelle pour la ville de Montauban en novembre 2019.