Au pied des Dolomites, dans le Tyrol italien, la tradition du travail du bois se perpétue depuis le XVIe siècle. C’est là que Davide GALBIATI, né en 1976 près de Milan, s’est formé pendant 4 ans à la sculpture et a absorbé les références de grands maîtres, Medardo ROSSO, Giacomo MANZU, Henry MOORE, Alberto GIACOMETTI.
Mais c’est en lui-même que l’artiste a trouvé la grammaire de son œuvre : le désir de révéler l’énergie sacrée présente en chaque être.
En sculptant le bois Davide GALBIATI se nourrit de l’espace imaginaire de l’arbre. Il cherche dans sa forme les figures qui l’habitent : la colonne, le chapiteau, l’homme debout. Il sculpte le parfum de l’arbre équarri, encore vivant, il retrouve le souvenir de ses racines, de ses ramifications et de ses fruits. Avec les ciseaux et les gouges il affronte sa forme ronde et verticale. Et il joue du feu pour souligner les rides du bois.
Par rapport à la noblesse du
bois, le choix du béton est une démarche plus contemporaine. Il perturbe les collectionneurs,
intrigués par ces sculptures dont ils n’identifient pas immédiatement la
nature, cachée par des patines bleues ou noires.
Le béton a séduit le sculpteur par sa texture, par la gestuelle du
modelage où il retrouve la fraîcheur de l’argile, par ses surfaces lisses et
ses porosités aléatoires. Mais Davide GALBIATI aime par-dessus-tout la
neutralité de ce matériau humble.
« C’est tout l’opposé du bois qui est un matériau très vivant. Le
béton est en attente d’une âme, c’est un sanctuaire qu’on peut charger. Il suit
la volonté de l’artiste.»
Métamorphoser le gris béton en noble pierre : tout se joue dans le mélange complexe des matières, les proportions, la température, l’hydratation, le temps de prise. Y parvenir en lui donnant forme d’âme, c’est civiliser cette matière érigée en tours qui ont remplacé arbres et forêts.
Epoques, cultures, religions et légendes donnent de multiples clés pour interpréter les attitudes des personnages. Les plastiques hiératiques font écho à l’égypte et à la grèce antiques. Les visages sereins coiffés d’auréoles, les grandes aubes, les mains faisant le geste liturgique de l’offrande évoquent les fresques de Giotto. Prière, crainte, attention, contemplation, pensée, abandon, leur méditation témoigne d’une spiritualité mystique.
Davide GALBIATI habite dans le sud de la France, dans le Vaucluse.
Prix Puvis de Chavannes Salon des Beaux Arts Paris 2016, prix Saturarte Genova 2009, prix Contemporary Art Novara 2008, prix Premio Arte Mondadori Milano 2007.
Ses oeuvres ont été exposées en Angleterre, en Belgique, en France et en Italie. Une grande Naiade, créée pour le 1er musée subaquatique de France, sera immergée courant 2020 dans l’anse des Catalans à Marseille.