DOUANE Eric

Designer et peintre, Eric DOUANE a trouvé dans les spectacles changeant de la Baie de Somme un prétexte à asseoir sa vocation. Il n’a pas tardé à s’affranchir du paysage pour s’aventurer au-delà d’une ligne figurative. 

Les lumières et les lignes mouvantes que dessine la mer sur le sable proposent une trame forte que saisit l’artiste dans ses contemplations. Le trait d’horizon trace un repère immuable autour duquel l’eau et le ciel multiplient les variations de couleurs, d’intensité et de profondeur : ce seront les bases du tableau.

Recadrée, épurée, l’œuvre reflètera non plus un paysage mais une perception chromatique. Elle s’est mutée en abstraction à l’organisation géométrique et à la poésie intemporelle, qu’ont magnifiée MANESSIER puis DERBYSHIRE, chacun avec sa sensibilité propre.

A chaque marée, à chaque coucher de soleil les Ondes silencieuses d’Eric DOUANE trouvent une nouvelle palette.

Ancien élève de Jean-Pierre PINCEMIN, le peintre est diplômé des Beaux- Arts d’Angers. Il vit et travaille dans l’Oise.

FAU

La palette de Frédéric FAU est limitée au blanc et au noir, utilisés purs, ce qui rapproche la démarche de la calligraphie. Entre le plein et le vide, la toile déroule le jeu très réfléchi de la peinture acrylique, au mat parfois renforcé par la poudre de marbre, et de la peinture glycérophtalique, plus brillante, utilisée par les peintres en bâtiment.

Pour les galeristes de la Galerie Maznel, rejoindre le minuscule hameau où vit Frédéric FAU, a supposé d’arpenter les petites routes qui sillonnent les vallonnements du Rouergue. On essaie d’y suivre un itinéraire un peu confidentiel parmi les grands espaces ruraux qui alimentent son inspiration : la nature y est tout à la fois douce, sauvage, parfois, selon les saisons, à la limite de l’étrange.
L’artiste Frédéric FAU aime s’y perdre, armé d’un appareil photo, d’un pinceau ou d’un crayon. Il y glane des signes singuliers, l’enchevêtrement de branches, le reflet d’un étang, l’obscurité d’un ciel. De retour dans la grange atelier, ces matériaux ne serviront pas à reproduire une belle fresque figurative, mais à accrocher les lignes de force d’une composition très graphique.

Le travail de l’artiste se fait au sol, en surplomb, même pour les petits formats. Le peintre tourne autour de sa toile, sans privilégier une orientation. Le paysage y trouve son équilibre, à la limite entre figuratif et abstrait.

Né en 1977, Frédéric FAU est diplômé des Beaux-Arts de Toulouse.
Outre sa participation à des salons professionnels, il a exposé à Cordes sur Ciel, Gramat et Rodez.
Grand prix du jury 2019 FIAAC en Pouilly Fumé. 

MIROBENT

Hélène Mirobent nous surprend : peinture ou sculpture ? Peinture au vu des châssis. Mais également papier sculpté. Ce sont en effet des créations en 3 dimensions qu’elle élabore, avec une utilisation virtuose du papier comme matériau essentiel de son travail.

L’artiste conjugue la couleur, le relief et la lumière.

Dans un premier temps, elle part d’une base conceptuelle pour peindre le papier japonais à l’acrylique. C’est un processus minutieux de coloriste inspirée, qui s’attarde jusqu’à ce qu’elle obtienne en fines pellicules les harmonies voulues : la couleur construit l’oeuvre.

Seconde étape : le pli du papier, qui va structurer la création. Le papier japonais coloré est malmené, patiemment froissé, découpé, réorganisé, repeint éventuellement, puis marouflé sur toile. « Les rythmes du plissé transforment un espace savamment chaotique en un jeu formel d’ombres et de couleurs ». Plis et rides vont faire parler la matière, et trébucher les couleurs dans une cascade de nuances.

Enfin, cette architecture se donne à la lumière, qui révèle et sublime le papier. C’est un stade où l’oeuvre échappe en permanence à son auteur. « Rien n’est imposé. L’oeil contemple et – soumis aux variations de l’éclairage – l’esprit assemble, à chaque heure du jour, une histoire différente. Le frémissement de la matière interpelle l’imagination du spectateur. »

La composition qui paraissait abstraite a évolué en un long processus de reconstruction mentale, pour transmettre une sensation colorée et palpable.

L’inspiration d’Hélène Mirobent privilégie les territoires, l’univers végétal, les traces de mémoire, les écritures. Le thème dirige le travail du peintre, soit coloré comme la nature, soit obscur avec des nuances de couleurs.

Sa réflexion sur les naufrages de la mémoire convoque une palette de plus en plus sombre, où la réapparition des souvenirs irradie des trous de lumière et saisit des émotions fugitives. « C’est en plongeant dans les ténèbres que j’y ai découvert la lumière. Le visible dialogue avec l’invisible : c’est en peignant mon papier en noir qu’il a pris toutes les nuances de l’ombre. Et c’est alors que petit à petit cette quête sur les traces du souvenir est devenue simple présence, présence d’une empreinte lumineuse. Des ténèbres jaillit la lumière et de la lumière surgissent les couleurs » dit-elle comme en écho à Pierre Soulages.

L’artiste, née en 1961, vit en région parisienne, où elle enseigne les arts plastiques. Formée aux Arts décoratifs ENSAD, aux Arts appliqués ESAA Duperré, elle est membre de la Fondation Taylor. Prix Maxime Juan / Taylor 2013, Yves Klein / Fontenay aux Roses 2015, Coup de coeur des artistes / Fontenay aux Roses 2019 et Aralya / RDV d’art 2020.

Son travail original et raffiné s’apparente pour partie aux œuvres de Jackson Pollock, que viendrait transcender relief et lumière, « dans une approche de la lumière qui veut dire enfin quelque chose ».

DESVAUX

Olivier DESVAUX est un peintre de la lumière. Ses toiles irradient et portent le ressenti intime de leur auteur, en dépassant les apparences immédiates et les précisions descriptives.
Sa facture impressionniste concourt à rendre compte d’une ambiance, généralement optimiste, et met en scène l’éclat de ses couleurs.

Il voue une admiration à Corot, Millet, Monet, Sorolla, mais aussi Rembrandt ou Titien. 

Son approche est contemplative. Il prend le temps de s’approprier les paysages, les scènes urbaines, les sujets de société, les architectures. Il s’isole avec son sujet pour en capter ce qui le fascine.

Sur le vif, il peint une petite ébauche à l’huile ou à la gouache : ces repères lui serviront de guide lorsque, de retour à l’atelier, il prendra du recul pour élaborer une peinture à l’huile de plus grand format tout en retrouvant les tons précis de ses premières perceptions.

Il part toujours d’un fond coloré en fonction du sujet. Il installe ensuite très légèrement la composition avec un jus ton sur ton, avant de passer à la couleur. 

Le peintre a voyagé dans le monde entier avec son chevalet, Maroc, Californie, Norvège, Normandie, Andalousie, Saint Pierre et Miquelon… Toujours en immersion, que ce soit pendant un mois au lac Baïkal comme le raconte Sylvain TESSON dans l’un de ses livres, avec le ballet de l’Opéra Garnier pendant une saison, ou encore à bord de l’Astrolabe vers les Iles Eparses, l’un des districts des Terres australes et antarctiques françaises. Il nous livre aujourd’hui des toiles exclusives de Ault, dont l’ambiance et les lumières l’ont séduit, et des scènes d’intérieur, en prolongement de ses nombreuses illustrations de livres pour la jeunesse.

Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, il a été nommé peintre officiel de la Marine en 2018.

Accessit de la Fondation Noufflard / Fondation de France 2012 et 2014, premier prix Paliss’art 2015, prix Maignan / Fondation Taylor 2017.

Travaux de commande pour le décorateur Jacques GARCIA, pour la médiathèque du Tréport et pour le centre multi-accueil de Grand Couronne.

Expositions multiples en France et au Japon.

Olivier DESVAUX est né en 1982. Il habite dans la campagne normande, au bord de la Seine dont les reflets changeants sont pour lui une source permanente d’inspiration.

CITRON

Les bâtons de pastel sont formés de pigments et d’une charge, craie, plâtre ou kaolin, le tout lié par une colle. Ils offrent une gamme très étendue de couleurs : la collection de Thierry CITRON en compte ainsi environ 600.

Mais il n’est pas possible de mélanger les couleurs sur une palette : il faut appliquer directement le ton juste sur le support. Beauté et difficulté de cette technique : savoir anticiper car il est très difficile de revenir en arrière. 

Reste à superposer une nouvelle couche après avoir soigneusement fixé la précédente à l’aide d’un fixatif. C’est grâce à ce processus subtil et astreignant qu’apparaîtra la nature opalescente du pastel, translucide comme la porcelaine, entre la transparence et l’opacité. 

Autodidacte, Thierry CITRON expose depuis plus de 40 ans. Médaille d’Or du Salon des artistes français 1991, médaille d’argent de la Ville de Paris, prix ArtCité au Salon d’automne 2013, prix Art en Perche 2019. Il est considéré comme l’une des références de cet art.

Sa facture simplifie à l’extrême les plans et les perspectives, les ombres et les lumières. Rare parmi les pastellistes, son expression mêle l’abstraction et la figuration. 

Les pastels sont créés sur papier vergé contrecollé sur carton.

Ténor talentueux, fin connaisseur de Bach, la musique s’infiltre naturellement dans ses thèmes, de même que l’ambiance sereine de sa campagne du Gâtinais, aux confins de l’Ile de France. La galerie MAZNEL l’accueille pour la seconde fois.

DAUTHUILLE

Le travail de Stéphane DAUTHUILLE fait appel au dessin et à la gouache sur papier, qu’il enduit ensuite d’un mélange à chaud de paraffine et de cire, puis qu’il maroufle sur toile. Cette technique mixte confère à ses œuvres velouté et transparence

« Je suis peintre dessinateur, plutôt que peintre tout court. La ligne, le trait, la composition, les rythmes sont les éléments de base de ma pratique. Un très bon dessin ressemble à une improvisation dans un numéro de trapèze (en moins dangereux) : il se lance dans le vide, chaque trait s’accroche au précédent sans défaillance, et le dessin s’achève, le coeur battant et de crainte et de joie. Mais la plupart des bons dessins sont un mélange de fulgurance et de labeur. J’aime dans le dessin l’illusion démiurgique : un trait altère radicalement le vide sans pour autant le détruire.»

« Je cherche à conserver une voie libre, tout en voulant faire un art domestique, destiné à vivre avec. Pour moi, la peinture se navigue plus qu’elle ne se maîtrise, je bricole avec art et sans savoir-faire, ou le contraire. Je ne suis pas toujours content de moi mais je suis inlassable. Pratiquement il y a dans ce métier quelque chose qui tient du surf, dans l’importance égale de recommencer et de parfois trouver le bon fil, la belle course.»

Femmes diaphanes aux coiffes insolites, chaises vides ou carrelets colorés peuplent son univers étrange et paisible. Des jupons pastel y tournoient, empreints de la même légèreté mystérieuse.

Stéphane DAUTHUILLE est né en 1965 à Saint Malo. Il a étudié à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Rennes. Il vit en Bretagne et y travaille en pleine campagne.
Il expose depuis 2006, en France, en Belgique, aux Etats Unis et à Taïwan. Grand prix du Salon Mac 2007, prix Azart 2008.

TERRA

« Pourquoi la sensibilité serait-elle l’apanage des femmes ? » s’étonne Béatrice Terra. L’homme au sens masculin du terme est son sujet de prédilection : il l’émeut par sa sensibilité. Le thème rompt avec l’expression traditionnelle, où le héros apparaît triomphant, guerrier, viril, voire machiste ou dominateur. C’est l’homme fragile, avec ses contradictions, ses hésitations, ses timidités, mais aussi ses ridicules que son ironie peut souligner, non sans tendresse.

Car ce trait au graphite ou au pastel à l’huile n’est pas assassin. De cette palette limitée et franche sourd l’émotion. Et l’on est finalement profondément touché par ces personnages vacillants, qui oscillent ou tâtonnent, silhouettes déroutantes et tragicomiques. C’est une peinture très expressive, où la vie affleure avec humour, authentique, gribouillée et humble.

L’artiste n’a jamais de modèle. Elle puise son inspiration au hasard de l’ambiance d’un lieu, d’une scène, de l’attitude d’un personnage, de l’expression d’un visage ou de la profondeur d’un regard perdu. Elle se souvient de sa perception fugace et se laisse guider. Ses gros pinceaux de bâtiment, très chargés en acrylique, caressent les personnages avec affection. Elle les couvre et les recouvre. Sous les grattages et au milieu des déchirures, issu d’un geste nerveux, rapide et large, le personnage émerge.

Béatrice TERRA est née en 1972. Faute de pouvoir s’inscrire aux Beaux-Arts, elle entame une carrière de communication publicitaire, tout en peignant en autodidacte. Puis elle s’installe dans le sud de la France où elle commence à donner des cours d’expression plastique et multiplie en parallèle les expositions. En 2007 elle retourne dans la région stéphanoise et ouvre son atelier. Elle vit et travaille à Montbrison dans la Loire.
Ses œuvres trouvent un large écho en France, en Belgique, en Suisse, en Espagne et à Monaco.
Sérieux, s’abstenir. Mais pas sérieux, y regarder à deux fois…

RIGAIL

C’est dans une très belle campagne proche du Loing, en Seine et Marne, que Jean Baptiste RIGAIL crée les collages et les encres foisonnants et précis qui lui ont valu en 2020 le prix Univers des arts et la médaille d’argent de la Ville de Paris.

Né en 1956, il se plaît, enfant, dans le monde imaginaire de ses histoires dessinées, puis dans celui des objets décalés qu’il détourne de leur fonction initiale. Il suit des études de graphologie mais se consacre bientôt au modelage sur argile : son attirance pour les matières se poursuivra lorsqu’il s’oriente finalement vers la peinture, en autodidacte.

Les matières servent en effet sa création : de support le papier évolue en acteur, le sable devient docile et cohabite avec l’encre, la gouache et l’aquarelle. Avec des pages de dictionnaires ou de partitions il façonne un matériau neuf : les fragments extraits sont froissés et collés en une couche rigide, le papier est plissé, raidi et rendu brillant.
Ses scènes de groupe, où les personnages fourmillent et font masse, font appel à une palette de base concise : noirs et blancs, à l’unisson des pages imprimées, rouges sombres, jaunes et ocres intenses teintant les sables ou fondus en une laque à l’éclat moiré.
A l’inverse les portraits individuels affichent une profusion de couleurs comme pour marquer, à la façon d’Arlequin, les différentes facettes des influences qui nous façonnent.

La précision du dessin renforcée par le noir rappelle le travail du miniaturiste. Les cadrages serrés parfois eux-mêmes recadrés par une nouvelle frise évoquent les compositions de Pierre ALECHINSKY.

Tous différents mais si proches en réalité : pour l’artiste, l’homme est asexué, multiple et répétitif à la fois. Dans le chaos tranquille des peintures de Jean Baptiste RIGAIL, les détails s’emmêlent et les portraits solitaires innombrables s’enchevêtrent pour donner naissance au thème principal. Les multitudes de visages sillonnent la toile dans des positions alambiquées, dans un univers placé sous le signe des addictions, des musiques, de la convivialité qui cache la solitude. Et la mosaïque de ces marionnettes dit à la fois l’uniformité et la singularité de notre humanité, sur un fond d’humour parfois noir.

POPOVA

Elle est russe, elle est mariée à un poète italien avec lequel elle vit en Allemagne, ses peintures sont exposées en Malaisie, aux Pays-Bas, à Taïwan et, de nouveau, à Saint Valery sur Somme : qui a dit que l’art n’était pas mondial ? 

Galya POPOVA a toujours su qu’elle voulait être artiste. Née à Moscou en 1978, elle a fréquenté les écoles d’art dès son plus jeune âge. En faisant preuve d’aptitudes telles qu’à 6 ans elles lui ouvraient les portes d’un atelier pour adultes. Mais en Russie comme ailleurs le talent ne suffit pas pour faire vivre un peintre débutant.
En 1998, elle est diplômée de l’Institut d’Art Académique de Moscou pour l’option théâtre et décoration. Et en 2005 de l’Université de Service de Moscou pour les dessins de vêtements. Elle accumule alors un certain nombre d’emplois en tant qu’illustratrice pour des revues ou dessinatrice de mode, expériences dont les sujétions et les contraintes commerciales sont vécues comme des freins à sa sensibilité. 

La conception de costumes de ballet et la création de couvertures de livres vont lui donner son indépendance et elle peut commencer à exposer ses toiles en 2007. A Moscou d’abord, puis aussi en Italie, et bientôt aux Pays-Bas, au Danemark, en Belgique, à Taïwan, en Malaisie, et à Berlin pour une première exposition personnelle en Allemagne en 2016.
« Peindre, créer, sentir les couleurs, les formes, tout cela fait partie de moi, désormais je ne pourrais imaginer faire quoi que ce soit d’autre. » 

Les peintures à l‘huile de Galya POPOVA sont exclusivement figuratives. Ses nombreux portraits de jeunes traduisent une ambiance paisible mais parfois énigmatique. Un décor limité apporte quelques éléments d’interprétation ; ils permettent d’inventer l’une des histoires que peut évoquer l’œuvre.
Pour chaque tableau l’artiste utilise une palette assez monochrome. Les nuances et les profondeurs en sont particulièrement subtiles. Elles concourent fortement à l’atmosphère qui se dégage de la composition et en signent la poésie de façon manifeste.
« Mon mari est un poète. Nous parlons souvent ensemble de notre travail, et de la poésie qui existe dans nos vies à droite et à gauche, en permanence et sans avoir à s’exprimer délibérément. » 

LEVIGOUREUX Daniel

Au cours de nos nombreux voyages de galeristes, il nous arrive souvent de découvrir un paysage et de le qualifier de « levigoureux ». L’artiste excusera peut-être cette formulation très personnelle. Elle signifie que nous sommes séduits par un site à première vue banal mais dont les tons, la géométrie, l’harmonie recèlent un équilibre et une beauté qui portent une émotion, que nous n’aurions pas perçue sans avoir appris à lire les tableaux de Daniel LEVIGOUREUX.

“On reconnaît les lieux et on les regarde comme si on ne les avait jamais vraiment vus. (…)

De sa formation à l’art du vitrail il a conservé le goût de la « couleur-lumière », le jaune des champs de colza, le bleu du ciel et celui de la mer. (…) Il en extrait l’essence, une forme géométrique issue de l’abstraction pratiquée à ses débuts, qu’il transfigure par la lumière.

De la radicalité des plans savamment agencés à partir d’une horizontalité qui s’élargit pour suggérer l’espace, résulte une esthétique singulière. Celle d’une vision pure et sereine. Une certaine idée du bonheur.“  Lydia Harambourg La gazette de l’Hôtel Drouot 2016

Je ne prends pas de sujet grandiose ou chatoyant. Je revendique que le sujet soit ordinaire, banal, quotidien. A l’écoute de ce qui s’offre au regard – et que beaucoup de gens trouveraient sans intérêt. Je n’ai aucune idée préconçue d’une interprétation qui serait personnelle. Il ne s’agit pas d’émouvoir ou d’étonner : simplement dire. Avec le minimum de moyens.  Me contenter de regarder. Vraiment regarder. “

“Je me veux plutôt constructeur d’une peinture qui soit organisée ; la géométrie ne me fait pas peur, je suis issu de la construction « abstraite » de la peinture. Cette tradition, je la revendique à égalité avec la tradition « sur le motif » : comprendre, le crayon à la main. La rencontre des deux : faire tenir ensemble l’attention au réel et la construction de la peinture ! Bien sûr, il s’agit de faire de la peinture. Disons : une construction pérenne. Pour employer de grands mots : au delà de Mondrian, tenter de faire aussi solide qu’une peinture de Piero della Francesca. Il ne s’agit pas « de la ramener » avec des excès de type expressionniste. Pas de flouté, pas de bigarrure, pas de déformation, pas de matière picturale, pas de gestes, pas de traits… Atteindre un style aussi effacé que possible. Evoquer beaucoup en montrant peu. Parce que dire peu, c’est dire l’essentiel. “

L’artiste, né en 1945, a été longtemps enseignant à l’école supérieure d’art et de design d’Amiens. Il vit près de Dieppe, d’où il part, l’œil aux aguets, au volant de sa camionnette-atelier.

“La peinture de LEVIGOUREUX transforme ce que nous prétendons abusivement connaître en approche poétique graduée de l’infini. “  Luis Porquet 2018