PhilipKa

Comment décrypter ces photos de PhilipKa :

Les fleurs viennent de Normandie, où l’artiste les a cultivées ou cueillies, tout en citant Montaigne : “Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs”.

Les bouquets sont de sa composition.

Le thème n’est pas reconnu comme ”nature morte”, terme que l’artiste récuse pour privilégier l’appellation anglaise de “still life” ou “vie silencieuse”, une vision qui souligne la présence latente du vivant dans l’inanimé, aussi perçue comme une forme de calme introspectif, d’arrêt du mouvement, voire de méditation… Il immortalise la ”merveille de la nature, belle, fragile, flamboyante et éphémère”. Une façon de montrer qu’il y a de la beauté en toute chose et de partager cet optimisme.

Le style est présenté comme clair-obscur ou “ténébrisme en fleurs”. PhilipKa se plaît à jouer avec les lumières et les ombres : les volumes qui se détachent en pleine lumière sur les ténèbres qui les environnent rappellent en effet le ténébrisme du Caravage.

Les influences sont multiples. Ces portraits de fleurs s’inspirent bien sûr des natures mortes et des portraits des maîtres flamands et italiens. Mais ils assument leur modernité, au carrefour des pays qui ont façonné l’artiste :  le Togo paternel, pour la sensualité et le mouvement, la Russie maternelle, pour la poésie et la finesse, et, pour la légèreté, la France où l’artiste a fini par s’établir, tout d’abord comme juriste puis comme photographe professionnel.

Les photos sont généralement tirées en 3 exemplaires pour les plus grands formats (1m x 1.5m et plus) et en 7 pour les autres.

Les œuvres de PhilipKa ont été présentées en France et aux Etats Unis.
Son grand bouquet carré a remporté le premier prix du concours « Blooming » Cherrydeck Creators Awards.

Nell

Le monde de Nell semble fait de contrastes. Opposition entre matériau et inspiration. Dissonance entre parcours et terroir d’élection. Jusqu’à son nom, sans rapport avec son accent plutôt méridional.

L’artiste travaille l’acier. Mesurer, couper, plier, percer, souder, meuler : la construction d’un squelette solide et rigide. Autour de cette base dure, elle torture et façonne des tiges de métal à l’étau, élaborant la chair et la peau qu’elle viendra texturer et unifier. Le sculpteur peut enfin s’approcher de son but, une illusion de légèreté, un mouvement, un envol. Le matériau s’est effacé devant l’art du modelage, l’œuvre va éclore dès que le mouvement sera juste. 
La recherche du corps en équilibre, en mouvement, devient Jumping girl, La rebelle et le vent, Le coureur, Equilibriste, Spinning game… Ou bien elle s’approprie la musique ou la danse avec Violoncelliste ou Singing in the rain, inspiré de ses filles dansant sous la pluie.

Trouver l’endroit où Nell vit et travaille suppose une certaine patience. Les petites routes du causse du Quercy ont leurs secrets, qui protègent un terroir attachant et préservé, entre chênes et murs de pierres sèches.
Les repères du parcours de Nell sont éloignés de cette terre où elle est née : une formation à la ‘Norwich School of Fine Arts’ au Royaume Uni, suivie de cinq années d’études à ‘l’Accademia di Belle Arti’ de Bologne en Italie et d’une année à l’école des Arts d’Athènes, puis une maîtrise en sculpture à la ‘New York Studio School’.


Ce cursus d’exception s’est prolongé en expositions multiples en France, au Portugal, aux Etats Unis.

Si une dizaine de communes lui ont passé commande de sculptures monumentales, chacune de ces œuvres, tant aériennes que pérennes, est née dans cet atelier blotti entre Lot et Dordogne.

BRUANT Inès

Les créatures d’Ines BRUANT évoluent entre un monde animalier évident et un univers artistique où le trait impose sa loi.

L’observation attentive de la faune guide son inspiration, en distinguant des postures qui éclairent la personnalité de l’animal que l’œuvre mettra en scène.

En s’appuyant sur ces traits de caractère, le modelage de la terre étire les lignes de force de la sculpture et fait apparaître la beauté épurée du sujet. Les reliefs jouent avec la lumière et font vibrer les formes, dans un dessin particulièrement juste, qui sait au besoin assumer des composantes rêvées.

La démarche est suffisamment aboutie pour que l’œuvre se satisfasse d’une livrée monochrome, blanche ou noire la plupart du temps.

Ce n’est qu’en prolongeant sa pratique que l’artiste commence à utiliser la couleur, qui vient renforcer la perception qu’elle nous livre. Elle peut alors avoir recours à une palette large de teintes primaires, qui confère à la composition une élégance sophistiquée.

Ines BRUANT modèle depuis son plus jeune âge. Le grès est sa matière de prédilection, roux, blanc ou noir, légèrement chamotté.

Elle s’exprime également par le dessin. Enrichi d’encre, de feutre, d’aquarelle ou de gouache, il commence par une ligne : celle-ci va progressivement s’embellir de formes, de points, et de couleurs qui confèrent leur pouvoir évocateur à ces abstractions, conçues comme symboles du chemin de l’existence.


Ines BRUANT vit à la campagne en Bourgogne. Autodidacte, elle a forgé son savoir-faire technique auprès de nombreux céramistes.

Prix Deyrolle du Salon national des beaux-arts 2023. Médaille d’argent Salon Orangerie du Sénat 2022. Prix de sculpture Fondation Taylor 2022. Médaille d’argent Maison culture du Japon du Salon national des beaux-arts 2021. Médaille de bronze et médaille d’argent jury invité Salon national des beaux-arts 2019.

REVEST Christian

Le style dépouillé de Christian REVEST se concentre sur le dessin, la couleur et la mise en scène. Son regard sur les espaces industriels portuaires exalte ces beautés à la fois vides et gigantesques, où le monde du travail a forgé des sites grandioses. 

Son approche picturale est paradoxale : entre dessin et peinture, entre gris et couleurs, entre détail technique et esquisse. Les œuvres laissent une vaste place au blanc du papier, marouflé sur toile. Le choix d’un support en papier, lisse et sans grain, tient à la passion de Christian REVEST pour le dessin, dessin d’architecture et industriel, qui sous-tend son travail.

Les cargos immenses aux couleurs éclatantes émergent d’un environnement de grisailles métalliques, fait de lignes et de constructions graphiques au crayon, à la pierre noire ou à l’encre. L’artiste utilise pour la couleur des crayons, des encres, de l’aquarelle, mais surtout de la gouache, qu’il mélange à de la colle pour accentuer son aspect mat et velouté.

Originaire de La Ciotat, Christian REVEST habite en Provence, non loin de la Camargue où sa passion pour les oiseaux rejoint ses talents d’aquarelliste.

Son expérience de plus de 20 ans comme peintre de toiles de théâtre et décorateur sur de nombreux films (Jean de Florette, Camille Claudel, L’amant, L’ange) lui a donné le goût des grands formats. Il a travaillé pour des noms à l’affiche de la scène française (Jérôme SAVARY, Marcel MARECHAL) et dans des théâtres célèbres (Odéon Marseille, Chaillot, Opéra Marseille, Théâtre de la Criée).

Artiste-peintre des ports, il a cédé de temps à autre à l’attrait du large, que ce soit en résidence sur la goélette Tara, destinée à la recherche scientifique et à la défense de l’environnement, ou en navigation au Groenland. Ce parcours en faveur des écosystèmes marins lui a valu d’être récemment invité à exposer au « 104 » à Paris. 

C’est la quatrième fois que la Galerie MAZNEL présente ses créations.

PALLARO Fanny

Les sculptures de Fanny PALLARO proposent à première vue une incursion hors du temps dans des tribus primitives.

Mais l’artiste n’oublie pas ses études de philosophie. Ce qui pourrait sembler une démarche artistique et ethnographique correspond en fait à une interrogation plus large sur les mystères du visage humain : derrière des traits absolument uniques, ne faut-il pas déceler un patrimoine commun, la trace d’origines convergentes, la proximité universelle avec la nature ?

Les sculptures issues de cette fascination se déclinent ici en 2 familles, celle des ancêtres assis, tous porteurs d’une valeur (le cœur, la pensée, l’amour…) et celle des grands bustes, affirmant la souveraineté de la femme.

Fanny PALLARO est une artiste pluridisciplinaire : la philosophe qui voulait « toucher la matière » est devenue successivement peintre en décor, graphiste, dessinatrice, artiste-peinte, créatrice d’installations. Elle se consacre aujourd’hui à la sculpture, en grès noir, blanc ou engobé.

Son atelier est situé dans l’ancienne abbaye de Sorèze, face à la Montagne noire dans le Tarn.

L’une de ses œuvres fait partie du Fond international d’art actuel de la Ville du Mans.

GRIVET Marie-Astrid

En réduisant les sujets à leur forme, les huiles sur toile de Marie-Astrid GRIVET font appel aux styles figuratif, cubiste et abstrait.

L’artiste peint des natures mortes, des roches, des escaliers ou des personnages, mais ce sont les perspectives qui comptent. La représentation des objets ou des lieux est finalement un prétexte pour se consacrer aux rythmes des verticales et des horizontales, aux croisements des courbes, des pleins et des vides. Le croquis au crayon cherche la composition autour de ces lignes.

La couleur viendra renforcer le jeu des lignes. Elle apporte une douceur à leurs mouvements, elle les dynamise par une proximité de tonalités qui sait se montrer audacieuse.

Le travail est lent : c’est l’apanage de l’huile, qui sèche lentement. Il autorise une approche par étapes et par strates, mettant en jeu pigments et huile solide en bâton, brosses, couteaux, glacis et degrés de dilution.

L’harmonie et l’équilibre seront le final de ce concerto de textures, très intériorisé et proche de l’abstraction.

Marie-Astrid GRIVET est diplômée en gestion et en arts plastiques. Elle travaille à Paris et en Corrèze.

Elle est membre de la Société des Artistes Français.

Ses œuvres ont rejoint différentes collections en Europe, aux Etats-Unis et à Dubaï.

CHALLIER Enrico

Docteur en sciences politiques devenu sculpteur, Enrico CHALLIER est avant tout un amoureux des arbres.
« Je pense que peu choses au monde sont plus belles qu’un arbre tout seul au sommet d’une colline. La silhouette hiératique, mais en mouvement perpétuel, d’un arbre a le pouvoir de m’émouvoir. Encore aujourd’hui, toujours. Depuis que j’étais un enfant j’ai observé, en silence, les arbres. Depuis lors, je les ai aimés de plus en plus et de cet amour profond vient le choix conscient de leur confier mon art. »

Il n’est donc pas étonnant qu’il vive à proximité immédiate des arbres, dans un petit hameau escarpé du Val Chisone à l’Ouest du Piémont italien. C’est dans ce refuge qu’il élabore ses sculptures polychromes.
« Suivre les lignes, les nœuds, les veines du bois et les harmoniser avec l’élégante sinuosité des courbes ou l’acérée tension des angles pour exalter la figure humaine, encore toujours – mais jamais assez – explorée. »

La femme est son héroïne quasi exclusive. L’écorce devient robe, jupe, chaussures rouges et vient habiller des personnages issus de ses nombreuses lectures. SHAKESPEARE, GOETHE, Pablo NERUDA, Paul ELUARD, et bien d’autres, leurs citations parsèment ses catalogues et inspirent les titres de ses œuvres.

Là où GIACOMETTI privilégierait une esthétique froide, CHALLIER s’en remet à la vitalité sacrée de l’arbre : lien physique entre terre et cosmos, « l’arbre assure la fécondité et la continuité de la vie au travers du cycle des saisons, comme la femme donne la vie et la protège. »

Il professe une vision presque mystique du geste du sculpteur : « J’ai une vision sculpturale de la vie. Ce qui est superflu tombe au sol, inutile, comme les copeaux des bois sous les coups de mon ciseau. »
L’artiste se fait philosophe. « Un vrai artiste peut dévoiler des vérités mystiques et doit professer sans cesse la recherche de la beauté, parce que la beauté seule nous sauvera.
Ne pas fermer les yeux devant la réalité mais la transformer, comme la matière des arbres est transformée dans mes sculptures. »                                                              

Enrico CHALLIER a reçu de multiples prix de sculpture en Italie.

GUILBERT Maria

Le fantastique des sculptures de Maria GUILBERT s’apparente à l’esprit de la collection Contes et légendes créée au début du 20ème siècle par la librairie Fernand NATHAN. Les 145 recueils sont toujours édités de nos jours : cette pérennité montre l’extraordinaire pouvoir des mythes, tant dans la construction de nos imaginaires que dans la transmission des règles d’une société. Sculptures comme livres, ces expressions artistiques dépassent totalement l’anecdotique.

Effectivement Maria GUILBERT a conservé de son enfance un goût profond pour les récits fantastiques. « J’ai vécu dans le nord de la Pologne jusqu’à l’âge de sept ans, près de Gdansk, entre la forêt et la mer. Mon enfance était baignée de l’imaginaire des contes nordiques, que ma mère me racontait, et de la nature que m’environnait. J’ai des souvenirs très forts de cette période et j’ai voulu en quelque sorte retrouver ce paysage d’enfance lorsque je suis venue m’installer en France.  

Le conte de Peau d’âne par exemple a beaucoup marqué mon imaginaire et a été à l’origine de plusieurs tableaux et sculptures. L’association mythique entre l’humain et l’animal qu’il induit semble surgie de la nuit des temps : le personnage se drape d’une peau de bête et en devient une sorte d’incarnation. Ce lien entre l’homme, l’animal et plus largement la nature est le fil conducteur de mon travail. Plus généralement, les récits mythologiques et les fables m’intéressent pour le pouvoir inépuisable de suggestion qui leur est propre, pour leur puissance imaginaire et poétique. »  

La robe-cage n’est pas un piège mais l’artiste laisse à chaque œuvre son mystère. Ses femmes silencieuses aux paupières baissées proposent de cerner le symbole qu’elles cachent dans la pudeur d’un conte, ou de traduire l’éloquence du rêve qui les habite.

Maria GUILBERT est diplômée des Arts plastiques de Strasbourg. Sculpteur, elle est également connue pour ses peintures.

Elle vit et travaille dans le Lubéron. 

ROSAZ Diane

Admiratrice du peintre Egon Schiele, maître de l’expressionisme de l’Europe du nord au début du XX e siècle, Diane ROSAZ se revendique du mouvement expressionniste figuratif.

La femme est son sujet de prédilection. L’expérience de l’artiste dans l’art de la danse l’incite à privilégier les visages, les mains et les pieds qui expriment avec force le caractère du sujet.

Sa technique consiste à apporter à la toile de fond des touches successives pour donner une impression de mouvement. A la base, un dessin au fusain qui restera visible. Ensuite du gesso mêlé à l’acrylique, parfois un collage ou du pastel. Les couleurs passées confèrent à l’ensemble une douceur qui vient apaiser sans l’affadir cet expressionisme contemporain.

Durant toute sa jeunesse, Diane ROSAZ a suivi des cours d’art. C’est aux Beaux-Arts de Caracas (Venezuela) qu’elle étudie le dessin anatomique au fusain et à la peinture, ainsi que la sculpture en modelage.

Pendant 25 années, elle a exposé sa peinture dans les nombreux pays où elle a résidé : Vénézuela, Nigeria, Afrique du sud, Norvège, Etats-Unis (Texas). Elle vit et travaille actuellement en région parisienne.

SEGALAS Rémi

Les toiles de Rémi SEGALAS jouent sur la transparence : transparence des dessins, transparence des couleurs, les superpositions donnent vie aux mouvements. Et l’atmosphère à la fois légère et brumeuse laisse planer comme un mystère dont la clé n’est pas fournie mais dont on cherche une interprétation.

A y regarder de plus près, ces œuvres semblent s’apparenter à des fresques. Transparence toujours, la peinture paraît en effet comme projetée sur un mur dont on distingue les imperfections.

Le dessin se veut académique. Il rend compte de façon réaliste de la morphologie, captée au long de plusieurs séances de croquis sur modèle humain vivant ou d’observations de chevaux au travail en centre équestre.

Le rendu donne la perception originale d’une empreinte. Le peintre utilise pour cela une technique qui consiste à poser différents enduits acryliques, puis à les travailler pour les transformer telle une surface minérale brute. Celle-ci accueille un dessin à l’encre léger et transparent.

Lumières et mouvements naissent du mélange original de ces techniques.

Rémi SEGALAS est diplômé de l’école d’Arts graphiques de Blois et de la section design textile des Beaux Arts de Toulouse. Distingué au Salon des artistes français en 2022, à l’Académie européenne des arts France 2024, il a reçu en 2024 le prix spécial du Salon du dessin et de la peinture à l’eau.

L’artiste vit et travaille en région Parisienne, tout en vouant un fort attachement au Béarn.