REVEST Christian

Le style dépouillé de Christian REVEST se concentre sur le dessin, la couleur et la mise en scène. Son regard sur les espaces industriels portuaires exalte ces beautés à la fois vides et gigantesques, où le monde du travail a forgé des sites grandioses. 

Son approche picturale est paradoxale : entre dessin et peinture, entre gris et couleurs, entre détail technique et esquisse. Les œuvres laissent une vaste place au blanc du papier, marouflé sur toile. Le choix d’un support en papier, lisse et sans grain, tient à la passion de Christian REVEST pour le dessin, dessin d’architecture et industriel, qui sous-tend son travail.

Les cargos immenses aux couleurs éclatantes émergent d’un environnement de grisailles métalliques, fait de lignes et de constructions graphiques au crayon, à la pierre noire ou à l’encre. L’artiste utilise pour la couleur des crayons, des encres, de l’aquarelle, mais surtout de la gouache, qu’il mélange à de la colle pour accentuer son aspect mat et velouté.

Originaire de La Ciotat, Christian REVEST habite en Provence, non loin de la Camargue où sa passion pour les oiseaux rejoint ses talents d’aquarelliste.

Son expérience de plus de 20 ans comme peintre de toiles de théâtre et décorateur sur de nombreux films (Jean de Florette, Camille Claudel, L’amant, L’ange) lui a donné le goût des grands formats. Il a travaillé pour des noms à l’affiche de la scène française (Jérôme SAVARY, Marcel MARECHAL) et dans des théâtres célèbres (Odéon Marseille, Chaillot, Opéra Marseille, Théâtre de la Criée).

Artiste-peintre des ports, il a cédé de temps à autre à l’attrait du large, que ce soit en résidence sur la goélette Tara, destinée à la recherche scientifique et à la défense de l’environnement, ou en navigation au Groenland. Ce parcours en faveur des écosystèmes marins lui a valu d’être récemment invité à exposer au « 104 » à Paris. 

C’est la quatrième fois que la Galerie MAZNEL présente ses créations.

PALLARO Fanny

Les sculptures de Fanny PALLARO proposent à première vue une incursion hors du temps dans des tribus primitives.

Mais l’artiste n’oublie pas ses études de philosophie. Ce qui pourrait sembler une démarche artistique et ethnographique correspond en fait à une interrogation plus large sur les mystères du visage humain : derrière des traits absolument uniques, ne faut-il pas déceler un patrimoine commun, la trace d’origines convergentes, la proximité universelle avec la nature ?

Les sculptures issues de cette fascination se déclinent ici en 2 familles, celle des ancêtres assis, tous porteurs d’une valeur (le cœur, la pensée, l’amour…) et celle des grands bustes, affirmant la souveraineté de la femme.

Fanny PALLARO est une artiste pluridisciplinaire : la philosophe qui voulait « toucher la matière » est devenue successivement peintre en décor, graphiste, dessinatrice, artiste-peinte, créatrice d’installations. Elle se consacre aujourd’hui à la sculpture, en grès noir, blanc ou engobé.

Son atelier est situé dans l’ancienne abbaye de Sorèze, face à la Montagne noire dans le Tarn.

L’une de ses œuvres fait partie du Fond international d’art actuel de la Ville du Mans.

GRIVET Marie-Astrid

En réduisant les sujets à leur forme, les huiles sur toile de Marie-Astrid GRIVET font appel aux styles figuratif, cubiste et abstrait.

L’artiste peint des natures mortes, des roches, des escaliers ou des personnages, mais ce sont les perspectives qui comptent. La représentation des objets ou des lieux est finalement un prétexte pour se consacrer aux rythmes des verticales et des horizontales, aux croisements des courbes, des pleins et des vides. Le croquis au crayon cherche la composition autour de ces lignes.

La couleur viendra renforcer le jeu des lignes. Elle apporte une douceur à leurs mouvements, elle les dynamise par une proximité de tonalités qui sait se montrer audacieuse.

Le travail est lent : c’est l’apanage de l’huile, qui sèche lentement. Il autorise une approche par étapes et par strates, mettant en jeu pigments et huile solide en bâton, brosses, couteaux, glacis et degrés de dilution.

L’harmonie et l’équilibre seront le final de ce concerto de textures, très intériorisé et proche de l’abstraction.

Marie-Astrid GRIVET est diplômée en gestion et en arts plastiques. Elle travaille à Paris et en Corrèze.

Elle est membre de la Société des Artistes Français.

Ses œuvres ont rejoint différentes collections en Europe, aux Etats-Unis et à Dubaï.

REBILLAUD Jeanne

La gravure à la pointe sèche consiste à dessiner directement sur la plaque de métal, le plus souvent du cuivre, du zinc ou de l’acier, à l’aide d’une sorte de crayon en acier, carbure, céramique ou diamant, nommé « pointe sèche ».

C’est ce qu’on appelle une estampe en taille directe, réalisée sans recours aux acides.

Contrairement au dessin, cette gravure creuse le métal, dans un geste qui n’est pas sans évoquer la sculpture.

Graver, dit Jeanne REBILLAUD, signifie temps long et solitude. Elle déclare aimer cet isolement comme elle aime la contrainte d’avoir à finir ce que l’on a commencé : « on ne peut pas chiffonner un cuivre et le jeter comme une feuille de papier, il faut aller jusqu’au bout. »

L’artiste ne donne pas de titre à ses gravures, ce qui lui paraîtrait réducteur.

Elle propose un univers estompé, tirant vers l’imaginaire et le fantastique. De drôles de personnages un peu patauds, un peu acrobates, jetés sur le papier sans décor, rejoignent les contes de Charles Perrault et de Marcel Aymé, l’esthétique du cinéma burlesque et les ombres du muet.

 
Jeanne REBILLAUD a suivi des études d’art à l’Atelier de Sèvres et à La Cambre en Belgique. Attirée par le dessin et l’illustration, elle se consacre exclusivement à la pointe sèche. Elle vit en région parisienne.

Ses œuvres sont présentes à la galerie pour la seconde fois.

Dès ses débuts elles ont reçu de nombreux prix. Entre autres, prix Kiyoshi Hasegawa Fondation Taylor 2014, prix Frédéric et Jean de Vernon de l’Académie des Beaux-Arts 2016, prix de l’estampe et de la gravure européenne de Garches 2017, prix Gravix Fondation Taylor 2019, Mention spéciale au concours Lacourière, BNF Paris 2023, Prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts 2024.

DAUTHUILLE Stéphane

Le travail de Stéphane DAUTHUILLE fait appel au dessin et à la gouache sur papier, qu’il maroufle ensuite sur toile, puis qu’il enduit à chaud de cire. Cette technique mixte confère à ses œuvres velouté et transparence

« Je suis peintre dessinateur, plutôt que peintre tout court. La ligne, le trait, la composition, les rythmes sont les éléments de base de ma pratique. Un très bon dessin ressemble à une improvisation dans un numéro de trapèze (en moins dangereux) : il se lance dans le vide, chaque trait s’accroche au précédent sans défaillance, et le dessin s’achève, le cœur battant et de crainte et de joie. Mais la plupart des bons dessins sont un mélange de fulgurance et de labeur. J’aime dans le dessin l’illusion démiurgique : un trait altère radicalement le vide sans pour autant le détruire. »

Rien n’est réel dans les thèmes chers à l’artiste, tout est poésie, transparence et légèreté. Pour cette exposition, Stéphane DAUTHUILLE s’est fait armateur, afin de préparer une flottille complète qui a appareillé pour la Baie de Somme. Il fait bon embarquer sur ces vaisseaux et se laisser voguer sur le titre complet de chaque œuvre, comme on lirait une carte marine.

Stéphane DAUTHUILLE est né en 1965 à Saint Malo. Il a étudié à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Rennes. Il vit en Bretagne et y travaille en pleine campagne.
Il expose depuis 2006, en France, en Belgique, aux Etats Unis et à Taïwan. C’est sa troisième exposition à la Galerie MAZNEL.

Grand prix du Salon Mac 2007, prix Azart 2008, prix Madeleine Couderc Fondation Taylor 2024.

CHAUVET Corinne

Corinne CHAUVET, dont c’est la troisième exposition à la galerie, est maintenant bien connue pour ses bonzes rieurs.

L’originalité de cette artiste est de proposer des sculptures optimistes où la douceur, le sourire, le rire ou le fou-rire tient la première place. C’est sa nature de cultiver le côté positif de la vie, et c’est son ambition de transmettre par ses œuvres leur bonheur communicatif. Les créations privilégient l’émotion, la sérénité, l’humour et la joie, dans des attitudes captées comme des instantanés photographiques.

L’artiste est fascinée par l’Extrême-Orient et voyage chaque année pour collecter les sourires. Dès son premier voyage en Birmanie, elle a été marquée par cette attitude de la population. L’humilité lumineuse des moines bouddhistes l’a poussée à développer le moine comme symbole de notre recherche de joie et de sérénité.

Les sculptures sont faites de terre noire cuite à plus de 1100°, elles sont patinées de couleurs vives avec les oxydes de Roussillon. Elle réalise également des bronzes.

Corinne CHAUVET a un master en histoire de l’art contemporaine. Elle a fait des études d’arts plastiques en France et en Angleterre. Elle travaille dans la région d’Albi, où elle a commencé à créer des petites œuvres en terre dès son enfance.

Corinne CHAUVET a reçu de nombreux prix (Métiers d’Art Midi-Pyrénées 2013, prix de la jeune création Occitanie 2014, grand prix GemlucArt Monaco 2016, prix du public Salon de sculpture de Chantepie 2022, médaille de bronze Salon des artistes français 2025). Cinq lieux publics et privés accueillent déjà ses sculptures monumentales.

RANCILLAC Marie

Issue d’une famille parisienne d’artistes de belle notoriété, Marie RANCILLAC s’est forgé une expression originale, au-delà de sa formation au dessin et au stylisme. Comme d’autres se consacrent aux courbes du corps humain, elle glorifie et met en scène les rondeurs, les galbes et les couleurs des fruits et des légumes. A la courge, à la poire ou au navet, elle réussit à donner à la fois émotion et humour. Ses végétaux affichent les attitudes qui font d’eux les héros de sculptures singulières.

La technique est celle du modelage. La terre est le grès chamotté, c’est-à-dire dans lequel on a incorporé de la chamotte, argile cuite, broyée et tamisée ; cette matière donne une terre plus résistante et mieux structurée pour le modelage.

Les couleurs sont toujours à base de pigments naturels. Elles demandent un savoir-faire particulier pour éviter les empreintes du feu et atteindre des veloutés subtils quasi-alléchants.

Les œuvres de Marie RANCILLAC ont été exposées depuis 1996 dans des galeries et des manifestations artistiques à Paris, en Bretagne, en Belgique et aux Pays Bas. Elles ont également fait l’objet de plusieurs commandes publiques et d’une exposition personnelle au Centre emblématique de la Céramique contemporaine de La Borne en 2017. C’est sa troisième exposition à la Galerie MAZNEL.

“Je voulais être une « grosse légume » de l’art, mais comme j’aime les natures mortes et les accumulations, j’ai choisi, au lieu de représenter des femmes nues, de prendre modèle dans mon catalogue Vilmorin”.

PAINTER Andrew

Andrew PAINTER : un monde sens dessus dessous. Rien ne se passe comme prévu. L’absurde et le comique se côtoient. Les couleurs se confondent entre les choses et les êtres. Et nous voilà déboussolés, cherchant, dans l’environnement loufoque dans lequel nous sommes plongés, une valeur à laquelle se raccrocher.

Peintre philosophe, poète observant le monde comme il va, sans se questionner et surtout sans apporter de réponse, avec une tendresse non exempte d’ironie, Andrew PAINTER est un peintre qui ne veut entrer dans aucun mouvement artistique, aucune tendance.

Sa singularité nonchalante produit une œuvre complexe alliant retenue et humour, description acerbe de la société mais sans jugement et avec un parti pris d’optimisme.

L’artiste est toujours curieux de lieux d’exposition hors normes. S’il a été présent à une Biennale de Florence, on a aussi pu retrouver sa patte dans de très grands formats accrochés à la façade d’un magasin Galeries Lafayette, dans un décor du Festival de jazz de Nice, ou sur tous les murs d’une rue voisine au risque d’en bloquer complètement la circulation…

Andrew PAINTER, anticonformiste, n’aime pas dérouler un curriculum vitae et préfère laisser la parole à ses œuvres. Cet anglais a passé un an à Calcutta et voue une passion à l’Inde, où il voyage régulièrement : le décor de fond de certains tableaux en est parfois empreint.

Lorsqu’il s’installe en Anjou, où il vit toujours, il décide de se consacrer à l’enseignement et à la poésie. Poésie qui irrigue l’humour pince-sans-rire des titres à rallonge de ses toiles.

Mais des collectionneurs le pousseront à s’engager exclusivement pour la peinture. Il expose aujourd‘hui avec succès dans plusieurs galeries en France.

C’est la troisième fois que nous présentons ses œuvres.

JURGA

Née en 1977 en Lituanie sous domination russe, dans un pays qui arrachera sa liberté en créant une chaîne humaine chantante, JURGA est une artiste engagée, pour la liberté, pour le climat, pour le vivant, pour la femme, pour la fraternité.

Son originalité tient à son regard sur le monde, à la fois grave et léger, comme le Petit Prince de Saint-Exupéry. Son inspiration se réfère aux contes de fées, aux personnages de bande dessinée, aux films d’animation de son époque. Chez JURGA, les doudous sont vivants, les animaux sont nos compagnons, la lune est une amie.

Cet univers magique est exprimé avec dextérité par un travail de la terre qui ne s’encombre pas de détails mais insiste sur la posture et le regard. Le spectateur entre immédiatement en résonance avec le sujet, retrouvant lui-même son regard d’enfant.

Le bronze, fondu le plus souvent à la fonderie BARTHELEMY ART de Crest, est rehaussé de patines de couleur pour un aspect plus vivant.

JURGA a su fédérer autour d’elle, par l’intermédiaire des réseaux sociaux, une foule d’admirateurs et d’admiratrices qui partagent sa vision du monde et sa conception d’un art populaire et porteur de sens.

Artiste permanente de la Galerie MAZNEL depuis son ouverture en 2012, JURGA a réalisé une sculpture monumentale pour la ville de Saint-Valery-sur-Somme, à découvrir devant l’Entrepôt des sels.