GALBIATI

Les religions sans le dogme : les sculptures de Davide GALBIATI ne sont pas des œuvres religieuses, mais elles portent une très forte spiritualité, qui irrigue tout le travail de cet artiste mystique.

Pour le sculpteur certains hommes de bien portent en eux une part d’universalité, un esprit qui, au-delà du corps, va perdurer dans l’univers, une sagesse universelle qui traverse le temps en reliant passé et futur. C’est cette aura que Davide GALBIATI symbolise par une graine ou une coiffe dorées.

Pour lui l’homme sur le chemin de la vie s’apparente à celui qui plantait des arbres de GIONO. Et tel l’arbre qui déploie ses feuilles pour capter la lumière, l’homme est ainsi sculpté car c’est  un être qui se déploie pour capter autre chose qui va au-delà de lui.

L’artiste rejoint l’expression artistique de toutes les civilisations du monde et de toutes les époques : égyptiens, maïas, aztèques, africains, chrétiens, indouistes, tous ont ennobli, par le nemès, la coiffe, l’auréole ou le turban, ce crâne qui semble capter quelque chose venant d’ailleurs. La graine révèle et transmet l’énergie sacrée présente en chaque être : tel est le sens de ses mains de bronze.

Fort de ses études de sculpture, d’anatomie artistique et des références des grands maîtres italiens, Davide GALBIATI privilégie le calme hiératique de la sculpture égyptienne. Il souligne que la simplicité est la plus grande des sophistications, et qu’avec quelques traits et une grande sensibilité elle révèle l’âme d’un personnage.

Par rapport à la noblesse du bois ou du bronze, le choix du béton voire de la résine est une démarche plus contemporaine. Le béton a séduit le sculpteur par sa texture, par la gestuelle du modelage où il retrouve la fraîcheur de l’argile, par ses surfaces lisses et ses porosités aléatoires. Mais Davide GALBIATI aime par-dessus-tout la neutralité de ce matériau humble. « Le béton est en attente d’une âme, c’est un sanctuaire qu’on peut charger. Il suit la volonté de l’artiste. »

Davide GALBIATI est italien. Il habite dans le sud de la France, dans le Vaucluse.

Prix Puvis de Chavannes et médaille d’or du Salon des Beaux- Arts Paris 2016, prix Saturarte Genova 2009, prix Contemporary Art Novara 2008, prix Premio Arte Mondadori Milano 2007.

Ses œuvres sont présentes dans des collections privées en Europe et aux Etats-Unis. Il expose en France et en Angleterre, et pour la seconde fois à la Galerie MAZNEL. 

DELAHAUT

Les gravures de Sabine DELAHAUT sont présentées pour la quatrième fois à la Galerie Maznel. Les thèmes ont bien sûr évolué. Mais la maîtrise de l’art du burin y est toujours exceptionnelle, mise au service d’une expression artistique tout à la fois féministe, ironique, grinçante, surréaliste ou innovante dans le mélange des techniques.

Ses œuvres interrogent le spectateur sur l’évolution d’une société qui conduit l’individu à toujours plus d’isolement, à une incapacité à communiquer avec ses semblables, avec son environnement ou avec lui-même. Ses créations prennent vie par l’accumulation d’images hybrides tirées de la rue, de l’actualité ou de notre passé.

L’artiste associe fréquemment les animaux à son théâtre et crée des personnages mi-homme mi-bête pour mieux dénoncer les travers contemporains. L’animalité permet de montrer ce qui ne se voit ou ne se dit pas. 

Les jeux de pouvoir politique sont mis en scène dans leurs postures, dans les dérives dictatoriales qu’elles traduisent, comme dans les palabres diplomatiques qui s’y nouent.

Enfin les résidences auxquelles l’artiste est invitée viennent stimuler son imagination.
Dans une piscine désaffectée, ce sont des mondes aquatiques qui reflètent en bleu des espaces vides d’eau.
Et au milieu des pâtures des bergers en Corse, des cabanes de pierre font écho aux étoiles.


Sabine DELAHAUT est une artiste belge et vit à Paris.
Son travail a reçu de nombreux prix et distinctions. 1er Prix de la XXe Biennale de Gravure de Sarcelles (2021). Médaille d’honneur 2018 Triennale mini-print Intaglio à Kiev (Ukraine), Grand prix 2017 Biennale internationale d’estampe contemporaine de Trois Rivières (Canada), Prix du Public 2015 Art Hub Open print Londres, Prix de la jeune gravure 2014 Salon d’Automne de Paris.

DAUTHUILLE Stéphane

Le travail de Stéphane DAUTHUILLE fait appel au dessin et à la gouache sur papier, qu’il maroufle ensuite sur toile, puis qu’il enduit à chaud de cire. Cette technique mixte confère à ses œuvres velouté et transparence

« Je suis peintre dessinateur, plutôt que peintre tout court. La ligne, le trait, la composition, les rythmes sont les éléments de base de ma pratique. Un très bon dessin ressemble à une improvisation dans un numéro de trapèze (en moins dangereux) : il se lance dans le vide, chaque trait s’accroche au précédent sans défaillance, et le dessin s’achève, le cœur battant et de crainte et de joie. Mais la plupart des bons dessins sont un mélange de fulgurance et de labeur. J’aime dans le dessin l’illusion démiurgique : un trait altère radicalement le vide sans pour autant le détruire. »

Rien n’est réel dans les thèmes chers à l’artiste, tout est poésie, transparence et légèreté. Pour cette exposition, Stéphane DAUTHUILLE s’est fait armateur, afin de préparer une flottille complète qui a appareillé pour la Baie de Somme. Il fait bon embarquer sur ces vaisseaux et se laisser voguer sur le titre complet de chaque œuvre, comme on lirait une carte marine.

Stéphane DAUTHUILLE est né en 1965 à Saint Malo. Il a étudié à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Rennes. Il vit en Bretagne et y travaille en pleine campagne.
Il expose depuis 2006, en France, en Belgique, aux Etats Unis et à Taïwan. C’est sa troisième exposition à la Galerie MAZNEL.

Grand prix du Salon Mac 2007, prix Azart 2008, prix Madeleine Couderc Fondation Taylor 2024.

CHAUVET Corinne

Corinne CHAUVET, dont c’est la troisième exposition à la galerie, est maintenant bien connue pour ses bonzes rieurs.

L’originalité de cette artiste est de proposer des sculptures optimistes où la douceur, le sourire, le rire ou le fou-rire tient la première place. C’est sa nature de cultiver le côté positif de la vie, et c’est son ambition de transmettre par ses œuvres leur bonheur communicatif. Les créations privilégient l’émotion, la sérénité, l’humour et la joie, dans des attitudes captées comme des instantanés photographiques.

L’artiste est fascinée par l’Extrême-Orient et voyage chaque année pour collecter les sourires. Dès son premier voyage en Birmanie, elle a été marquée par cette attitude de la population. L’humilité lumineuse des moines bouddhistes l’a poussée à développer le moine comme symbole de notre recherche de joie et de sérénité.

Les sculptures sont faites de terre noire cuite à plus de 1100°, elles sont patinées de couleurs vives avec les oxydes de Roussillon. Elle réalise également des bronzes.

Corinne CHAUVET a un master en histoire de l’art contemporaine. Elle a fait des études d’arts plastiques en France et en Angleterre. Elle travaille dans la région d’Albi, où elle a commencé à créer des petites œuvres en terre dès son enfance.

Corinne CHAUVET a reçu de nombreux prix (Métiers d’Art Midi-Pyrénées 2013, prix de la jeune création Occitanie 2014, grand prix GemlucArt Monaco 2016, prix du public Salon de sculpture de Chantepie 2022, médaille de bronze Salon des artistes français 2025). Cinq lieux publics et privés accueillent déjà ses sculptures monumentales.

DENIMAL

Patricia DENIMAL est née en 1952 à Calais. Elle affiche très vite des goûts artistiques. A 5 ans elle apprend le piano, et elle sort du conservatoire à 20 ans avec un prix de musique de chambre. A 12 ans elle fonde sa 1ère troupe de théâtre. Pendant ce temps elle dessine partout, façonne des figurines avec la terre du jardin, qui se délitent dans le four de la cuisinière, et sculpte des morceaux de bougie sous son pupitre en classe.

Plus tard son choix d’étudier des langues qui n’existent plus l’entraîne jusqu’à une licence de lettres classiques. Mais elle connaît ses premières vraies expériences de céramique à 21 ans. Dès lors plus question de faire autre chose dans la vie que d’avoir les mains dans la glaise.
Elle découvre le tournage en Puisaye : le plaisir du geste lui fait presque oublier pendant 15 ans qu’elle était venue pour modeler. Potière, elle s’adonne aux glaçures à base de cendres pour le grès et la porcelaine, puis au raku.

D’enthousiasmes en détours, c’est en 1990 qu’elle replonge corps et âme dans la sculpture. Ses oeuvres sont présentes en Allemagne, Belgique, Corée du Sud, Danemark, Etats-Unis, France, Grèce, Pays-Bas, et Suisse.

Elle vit aujourd’hui dans le Gard. De sa maison vrai modèle d’écologie, au milieu des chênes verts et des pins, la vue s’étend jusqu’au Mont Ventoux.

L’artiste travaille l’argile de Puisaye, en creux « à la potière », c’est-à-dire en poussant la terre de l’intérieur, ce qui permet de mieux maîtriser les physionomies.
Elle réalise également des bronzes. Le point de départ d’une sculpture est presque toujours une tête humaine, sans vision d’ensemble de la forme finale. L’expression qui en surgit inspirera le reste de l’oeuvre.
Une fois la sculpture séchée, elle est peinte avec des engobes, généralement de porcelaine, colorées d’oxydes métalliques. Une première mise au feu entre 1050° et 1150° peut être suivie d’un enfumage lors d’une 2ème cuisson ; certaines sculptures sont cuites à 1240°, ce qui leur donne la qualité du grès. A ce régime, les oeuvres vivent sans problème à l’extérieur.

« J’ai toujours quelques difficultés à me situer moi-même dans un courant artistique. Mon humeur parfois facétieuse m’inclinerait à me définir comme sculpteur néoacadémique à tendance singulière.
J’aime relier ce que l’humain a de plus intime à une représentation parfois décalée si la nécessité s’en fait sentir, imprégnée en cela de mythes dont je ne suis pas toujours consciente. Partie d’une figuration relativement symbolique, prenant ses racines dans un imaginaire nourri de l’art de civilisations éloignées de la mienne, je me suis acheminée vers une représentation d’êtres charnels qu’on croirait connaître, si ce n’est que bien souvent la chimère les rejoint et donne un sentiment d’étrangeté.
La maturité aidant, peut-être, je m’autorise à ne plus concevoir au préalable, à ne plus dessiner, à imaginer le moins possible. Je façonne mes créatures en me laissant guider par l’expression du visage qui émerge sous la pression de mes doigts.»

WANG

Suo Yuan WANG a été formé au sertissage de diamant pour la joaillerie, puis commence à travailler à l’usine de diamant de Shanghai. Cette expérience lui donnera une dextérité précieuse dont on retrouve la marque dans ses œuvres. 

Né à Shangaï, c’est en 2002 qu’il part en France pour prolonger ses études d’art, au cours desquelles il se forme avec brio à la gravure. L’artiste, peintre et graveur, vit et travaille toujours à Paris.

Illustrant la signification des deux caractères qui composent le prénom Suo Yuan, respectivement exploration et source, l’œuvre de l’artiste recèle un questionnement philosophique, une exploration des sources de la vie qui irrigue son expression artistique. 

« En m’inspirant des éléments qui composent notre univers – l’eau, le feu, le bois, la terre, les métaux –, ou des phénomènes que sont l’ombre et la lumière, c’est par le point, la ligne et le plan, que j’évoque ce qui l’attache au monde sensible. Ces signes reconstituent un espace imaginaire particulier au cœur de mon travail, qui me transporte loin des banalités du quotidien.» 

« Dans mon travail, je voudrais, d’une certaine manière, retrouver également la minutie et la fantaisie de la joaillerie ». Cette intelligence de la main et de l’esprit s’illustre dans ses petits formats, eaux-fortes avec passage de couleur argent appliqué au rouleau, rehaut d’aquarelle, pigment lapis lazuli, et feuille d’or pur.

L’artiste ne se donne pas de limite dans l’exploration de nouveaux territoires artistiques : la gravure sur bois en tryptique « Inner landscape », ou la peinture encres, pigment et aquarelle  « Propagation 2020#1 » témoignent de sa virtuosité.

Suo Yuan WANG a déjà reçu de nombreux prix :Mention d’Honneur – Awagami International Miniature Print Exhibition 2017 (Japon), 1er prix de la Biennale Miniprint de Dreux et prix de la société des Auteurs Dans les Arts Graphiques et Plastiques en 2016, mention d’honneur Carmen Arozena à Madrid et prix du Salon des Beaux-Arts de Garches en 2011, finaliste Gravix successives en 2007, 2011 et 2017. 

Des œuvres à la fois épurées, rigoureuses et foisonnantes, qui ont été exposées non seulement en France et en Chine mais aussi au Canada, aux Etats Unis, en Espagne, en Italie au Portugal, en Roumanie et en Corée du Sud.

VARILLON

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Hortense VARILLON, née en 1967, a tout d’abord mené une carrière dans la logique de sa formation juridique et commerciale. C’était sans compter avec sa passion de photographe, qu’elle porte en elle depuis toujours et qui a fini par prendre le dessus. Le temps n’a pas été perdu pour autant : elle a accumulé des milliers de clichés, argentiques, diapositives, numériques et dispose ainsi d’une immense base de données visuelles, qui constitue une source inépuisable d’inspiration.

Si la photo est le support technique de son écriture comme pour d’autres la terre ou la peinture, sa démarche est celle d’une création de nouveaux sujets sous forme de collages photographiques.
La photo de départ et les fragments qu’elle sélectionne, découpe ou détoure, puis colle ou assemble sont bien le reflet d’une réalité tangible. Mais l’association de ces images, prises en des temps, des lieux et des circonstances sans rapport entre eux, nous font plonger dans un monde totalement irréel. Les échelles sont bouleversées, les notions d’équilibre ne sont plus respectées, les corps multipliés volent ou plongent, les objets les plus solides se dédoublent et leurs frontières deviennent incertaines.

L’univers vu par Hortense VARILLON apparaît ainsi mâtiné d’humour surréaliste. Il ne faut pas s’étonner de voir des bicyclettes, une partition ou un smartphone trouver une nouvelle vocation comme horloge, cour de récréation ou jungle..

Peu de couleurs dans ces oeuvres essentiellement en noir et blanc, proches du dessin, car, dans une ultime étape, c’est la lumière qui va être mise à contribution pour leur apporter un dédoublement ambigu. Les compositions sont en effet imprimées sur du plexiglas, décalé de  quelques millimètres du fond du cadre en dibond blanc : un éclairage naturel ou artificiel projette la composition sur le dibond, et confère à l’ensemble une troisième dimension réelle, contredisant celle, conventionnelle et fictive, de la perspective classique.

Les visuels déroutants d’Hortense VARILLON, aériens, poétiques ou simplement esthétiques, ont été présentés dans des salons et galeries, essentiellement en région parisienne. Prix du public Rencontres de Saint Céneri 2018.

TERRA

« Pourquoi la sensibilité serait-elle l’apanage des femmes ? » s’étonne Béatrice Terra. L’homme au sens masculin du terme est son sujet de prédilection : il l’émeut par sa sensibilité. Le thème rompt avec l’expression traditionnelle, où le héros apparaît triomphant, guerrier, viril, voire machiste ou dominateur. C’est l’homme fragile, avec ses contradictions, ses hésitations, ses timidités, mais aussi ses ridicules que son ironie peut souligner, non sans tendresse.

Car ce trait au graphite ou au pastel à l’huile n’est pas assassin. De cette palette limitée et franche sourd l’émotion. Et l’on est finalement profondément touché par ces personnages vacillants, qui oscillent ou tâtonnent, silhouettes déroutantes et tragicomiques. C’est une peinture très expressive, où la vie affleure avec humour, authentique, gribouillée et humble.

L’artiste n’a jamais de modèle. Elle puise son inspiration au hasard de l’ambiance d’un lieu, d’une scène, de l’attitude d’un personnage, de l’expression d’un visage ou de la profondeur d’un regard perdu. Elle se souvient de sa perception fugace et se laisse guider. Ses gros pinceaux de bâtiment, très chargés en acrylique, caressent les personnages avec affection. Elle les couvre et les recouvre. Sous les grattages et au milieu des déchirures, issu d’un geste nerveux, rapide et large, le personnage émerge.

Béatrice TERRA est née en 1972. Faute de pouvoir s’inscrire aux Beaux-Arts, elle entame une carrière de communication publicitaire, tout en peignant en autodidacte. Puis elle s’installe dans le sud de la France où elle commence à donner des cours d’expression plastique et multiplie en parallèle les expositions. En 2007 elle retourne dans la région stéphanoise et ouvre son atelier. Elle vit et travaille à Montbrison dans la Loire.
Ses œuvres trouvent un large écho en France, en Belgique, en Suisse, en Espagne et à Monaco.
Sérieux, s’abstenir. Mais pas sérieux, y regarder à deux fois…

SWANNE


Sculptures faites en argile d’Anjou, robes travaillées avec des papiers et des résines époxy auxquelles elles doivent leurs couleurs éclatantes.

Le portrait a été dès son enfance une passion quotidienne. Après des études d’art, elle aborde dans un premier temps le trompe-l’oeil et la peinture décorative. Puis elle se forme pendant 6 ans au modelage et à la réalisation des moules d’art. C’est en 2006 qu’elle ouvre l’atelier où vont naître ses héroïnes de céramique aux longues jambes.
Parallèlement ses réflexions sur l’enfance ont conduit SWANNE a accomplir en 2019 une formation d’art-thérapeute. La pratique de cette discipline la conduit à élargir son approche artistique vers l’humain.

L’atelier de SWANNE porte le beau nom de « Terre d’Enfance » ; il privilégie en effet cette période de construction de l’individu. « On ne renie pas son enfance, on l’enfouit au fond de son coeur ». Les créations aux formes démesurées et aux expressions minutieuses soulignent la vigilance que requiert cet âge de la vie : non seulement en termes de devenir individuel mais aussi comme ferment d’un terroir et d’une société que l’artiste assimile à une immense cour d’école où les codes ont changé.

La Galerie MAZNEL expose ses sculptures pour la cinquième fois. Au fil du temps, celles-ci ont évolué progressivement, élargissant les rivages de l’enfance, aux sujets de petite taille croqués avec une ironie tendre, aux grandes sculptures sereines qui célèbrent la féminité. La facture originale reste inchangée, où les décors riches viennent sublimer la couleur naturelle de la “terre-mère”.

Les oeuvres de SWANNE sont présentées au public depuis 17 ans dans toute la France et à l’étranger. Elles ont reçu le prix d’honneur du Salon des Arts de La Baule en 2013.

STENUIT

« Petits motsnuments aux mots anonymes » : c’est ainsi que Nicole STENUIT nomme ses sculptures à lire en papier journal et en écorce. Par rapport au bois, au marbre ou au bronze, le matériau est modeste ; il est même en péril face à l’invasion du numérique. Mais il permet  de marier l’amour de l’écrit et la transmission des messages collés sur les personnages, au travers d’œuvres d’une beauté subtile.

Vous comprendrez combien l’artiste est amoureuse des mots si vous montez dans son atelier, à Liège, dans une maison pleine de désordre et de charme : le lieu est totalement envahi de piles d’extraits de journaux. Où, miracle, elle réussit, malgré les apparences, à trouver finalement le passage qu’elle recherche et la texture dont elle a besoin, entre la finesse du papier du « Monde » ou l’épaisseur de celui du « Soir ». 

Autour d’une armature de fil de fer ou de bois, la création passe par un travail de modelage d’une matière faite de papier journal et de cette colle à tapisser associée à la colle d’os, qui rend l’œuvre si résistante.

Chacune des sculptures est intimement liée aux mots qu’elle porte, qui lui donnent sens et titre.

“Ces créatures se veulent gardiennes de mémoire : elles portent, à même leur chair, les mots qui blessent, les mots qui bercent, les mots qui tuent, les mots qui sauvent. Désignées femmes, elles interrogent les images multiples que leur renvoie le miroir des médias. Êtres de papier, elles se souviennent de leur passé d’arbres et arborent parfois leurs écorces d’innocence”.
La femme est muse, qu’elle soit amoureuse, rêveuse, travailleuse ou encore bouleversée, écorchée, révoltée. La féminité des sculptures de Nicole révèle grâce et sensualité. Elle cache parfois une actualité douloureuse qu’elles dénoncent.

Nicole STENUIT est née en 1947. Littérature oblige, elle a toujours collectionné journaux et magazines et est diplômée de philologie romane. 

Après une brève escale dans l’enseignement, son cheminement passe par le théâtre pour dire la vie des campagnes, puis la video dans les cités ouvrières. Elle y découvre le papier mâché en y créant pour les enfants des marionnettes. Ainsi naît sa vocation pour la sculpture et commence son apprentissage autodidacte.

L’artiste expose chaque année en Belgique depuis 1996.