Regarder Corinne CHAUVET façonner une sculpture est un spectacle déroutant : les premières étapes du modelage semblent se contenter d’une ébauche d’un corps manifestement un peu pataud. Une phase de doute, jusqu’au moment où quelques gestes habiles viennent apporter au visage une physionomie beaucoup plus précise et où, brutalement, l’artiste fait éclore le sourire qui éclaire ses personnages : la terre a soudain pris vie sous vos yeux.
Les sculptures sont faites de terre noire ou rose cuite à moins de 1100°, et peuvent recevoir une fois cuites un engobe du Roussillon ou des transferts de terre spécialement préparés au Japon. D’autres sont en bronze.
Corinne CHAUVET est née en 1973. Licenciée en histoire de l’art, elle a fait des études d’arts plastiques en France et en Angleterre. Elle travaille dans la région d’Albi, où elle a commencé à créer des petites œuvres en terre dès son enfance.
Bien sûr l’artiste est fascinée par l’Extrême-Orient et n’en renie pas les références. Lauréate d’Ateliers d’Art de France, elle a participé en 2016 à une résidence d’artistes au Japon, à Shigaraki, célèbre pour ses céramiques, qui l’a beaucoup inspirée. De même en Birmanie et en Thaïlande elle a été marquée par les sourires de la population. L’humilité lumineuse des moines bouddhistes l’a poussée à développer le moine comme symbole de notre recherche de joie et de sérénité.
Les oeuvres privilégient l’émotion, la sérénité, l’humour et la joie, dans des attitudes captées comme des instantanés photographiques. Le spectateur se laisse vite séduire par ces fous-rires porteurs d’optimisme.
Corinne CHAUVET a reçu de nombreux prix (Gemlucart Monaco 2016, Arts du FeuMartres-Tolosane 2014, Métiers d’Art Midi-Pyrénées 2013, Artistes Français 2017). Elle a réalisé des bustes pour le musée de la médecine à Bruxelles, et une sculpture monumentale en hommage à Bourdelle pour la ville de Montauban en novembre 2019.