KRAML Claudia

Les animaux de Claudia KRAML ne constituent pas une ménagerie de petits personnages décoratifs. Leur existence revendique en fait une ambition beaucoup plus grande : celle de faire comprendre que notre humanité peut avoir besoin de compassion.

Sous les traits très humains d’un lapin, d’un âne, d’un chat, d’un chien, d’un hippocampe, d’un renard, d’un oiseau, d’une licorne, d’un tatou, d’une tortue, d’un poisson, bref de n’importe qui auquel nous ne sommes pas habitués, se cache en fait un individu cabossé ou qui accepterait un peu d’aide. Ses yeux regardent avec nostalgie et espoir vers un monde meilleur. Et c’est pourquoi nous accordons sans détour quelque empathie à ces compagnons étranges, mais qui pourraient nous ressembler.

Ils sourient, parfois un peu tristement mais avec la volonté de continuer, ils ont peut-être perdu la mémoire ou le sommeil, ils ont manifestement un grain de folie : chacun de nous leur invente un brin d’histoire où l’on pourrait se retrouver, la marque d’une rupture ou la confrontation avec un sort trop dur.

A bien y réfléchir, il y a beaucoup de subtilité dans le reflet que nous présentent ces frères de terre cuite. Il n’y a pas de violence face à ses personnages. Ils sont inaptes à faire mal, mais semblent être très aptes à être blessés. C’est un peu de partage et de courage que leur humour nous promet.

Claudia KRAML est allemande et vit dans la belle région du Jura souabe.

Après avoir exercé comme infirmière en hôpital et côtoyé de près des patients en grande fragilité, elle se tourne définitivement vers l’art. Elle est diplômée pour la peinture et la céramique de l’école des Beaux-Arts de Nürtingen.

Elle travaille l’argile blanche montée en creux et émaillée.

Ses créations à la fois expressionnistes et poétiques ont été exposées en Allemagne et en Norvège. 

DELAHOUX Myriam

Myriam DELAHOUX prend plaisir à défier la matière : elle réussit à insérer le métal dans la terre pour traduire le mouvement de ses chevaux ou de ses couples. 

C’est une provocation technique puisque la terre se contracte alors que le métal se dilate à la chaleur.  Son arme de fabrique est un treillis métallique qu’elle soude pour bâtir une structure porteuse. La terre est ensuite placée sur le treillis et cuite à 1200° au four.

Les patines sont passées sur les pièces encore fraîches, au pinceau, par trempage ou pulvérisation. Des terres différentes superposées viendront enrichir les couleurs.

La terre appliquée au métal lui fait comme une peau, et ce mariage inattendu autorise de grandes œuvres élancées, pleines de légèreté et d’énergie.

L’artiste met le même acharnement en utilisant tous les matériaux, terre, métal comme bronze, papier, tissu ou sable ; elle ne s’interdit pas non plus la peinture et la gravure. 

Caché dans une belle rue de l’ouest parisien, un vieux portail à l’équilibre instable abrite son atelier-laboratoire. Dans cette ancienne fabrique de tôle un fouillis d’innombrables restes de matériaux stimule son inspiration.

Myriam DELAHOUX a suivi une formation de céramiste aux Arts appliqués Duperré. Sculpteur autodidacte, elle a bénéficié des recherches de l’inventeur Michel MOGLIA pour mettre au point ses techniques non conformistes.

Ses œuvres ont été présentées en France, Belgique, Allemagne et en Espagne. 

ADAM Mathieu

Mathieu ADAM parle de papier sculpté, qui correspond au devenir d’une grande planche de papier lorsqu’elle passe entre ses mains. Ou même de « papier scalpé », terme dont le sens n’est pas immédiatement accessible : pourtant, effectivement les œuvres qu’il crée sont le produit d’une découpe pratiquée au scalpel. Dans le nom de chaque œuvre on retrouve d’ailleurs le nombre impressionnant de lames utilisées.


Ainsi traitée avec lenteur et minutie, la feuille de papier de départ se transforme en fins lambeaux, tiges, branches ou feuilles, qui s’organisent en suivant un relief naturel. Et à l’abri de son coffret de plexi, le matériau plat métamorphosé en arabesques donne naissance à une sculpture presque végétale. Les jeux de lumière et d’ombre la feront vibrer et varier au fil de la journée.

 
L’artiste se plait à jouer de la logique botanique. L’évolution qu’il conduit semble en effet suivre un cheminement en sens inverse : de l’arbre qui devient papier, le papier redevient végétal. Amoureux depuis toujours du papier, pour sa souplesse, sa porosité, sa force, il lui invente ces nouvelles et multiples possibilités plastiques.

Diplômé des Beaux-Arts de Bruxelles, Mathieu ADAM vit en région parisienne. Ses œuvres ont été exposées à Paris, Lille, Londres et Bruxelles.

CITRON

Les bâtons de pastel sont formés de pigments et d’une charge, craie, plâtre ou kaolin, le tout lié par une colle. Ils offrent une gamme très étendue de couleurs : la collection de Thierry CITRON en compte ainsi environ 600.

Mais il n’est pas possible de mélanger les couleurs sur une palette : il faut appliquer directement le ton juste sur le support. Beauté et difficulté de cette technique : savoir anticiper car il est très difficile de revenir en arrière. 

Reste à superposer une nouvelle couche après avoir soigneusement fixé la précédente à l’aide d’un fixatif. C’est grâce à ce processus subtil et astreignant qu’apparaîtra la nature opalescente du pastel, translucide comme la porcelaine, entre la transparence et l’opacité. 

Autodidacte, Thierry CITRON expose depuis plus de 40 ans. Médaille d’Or du Salon des artistes français 1991, médaille d’argent de la Ville de Paris, prix ArtCité au Salon d’automne 2013, prix Art en Perche 2019. Il est considéré comme l’une des références de cet art.

Sa facture simplifie à l’extrême les plans et les perspectives, les ombres et les lumières. Rare parmi les pastellistes, son expression mêle l’abstraction et la figuration. 

Les pastels sont créés sur papier vergé contrecollé sur carton.

Ténor talentueux, fin connaisseur de Bach, la musique s’infiltre naturellement dans ses thèmes, de même que l’ambiance sereine de sa campagne du Gâtinais, aux confins de l’Ile de France. La galerie MAZNEL l’accueille pour la seconde fois.

GALBIATI

Les religions sans le dogme : les sculptures de Davide GALBIATI ne sont pas des œuvres religieuses, mais elles portent une très forte spiritualité, qui irrigue tout le travail de cet artiste mystique.

Pour le sculpteur certains hommes de bien portent en eux une part d’universalité, un esprit qui, au-delà du corps, va perdurer dans l’univers, une sagesse universelle qui traverse le temps en reliant passé et futur. C’est cette aura que Davide GALBIATI symbolise par une graine ou une coiffe dorées.

Pour lui l’homme sur le chemin de la vie s’apparente à celui qui plantait des arbres de GIONO. Et tel l’arbre qui déploie ses feuilles pour capter la lumière, l’homme est ainsi sculpté car c’est  un être qui se déploie pour capter autre chose qui va au-delà de lui.

L’artiste rejoint l’expression artistique de toutes les civilisations du monde et de toutes les époques : égyptiens, maïas, aztèques, africains, chrétiens, indouistes, tous ont ennobli, par le nemès, la coiffe, l’auréole ou le turban, ce crâne qui semble capter quelque chose venant d’ailleurs. La graine révèle et transmet l’énergie sacrée présente en chaque être : tel est le sens de ses mains de bronze.

Fort de ses études de sculpture, d’anatomie artistique et des références des grands maîtres italiens, Davide GALBIATI privilégie le calme hiératique de la sculpture égyptienne. Il souligne que la simplicité est la plus grande des sophistications, et qu’avec quelques traits et une grande sensibilité elle révèle l’âme d’un personnage.

Par rapport à la noblesse du bois ou du bronze, le choix du béton voire de la résine est une démarche plus contemporaine. Le béton a séduit le sculpteur par sa texture, par la gestuelle du modelage où il retrouve la fraîcheur de l’argile, par ses surfaces lisses et ses porosités aléatoires. Mais Davide GALBIATI aime par-dessus-tout la neutralité de ce matériau humble. « Le béton est en attente d’une âme, c’est un sanctuaire qu’on peut charger. Il suit la volonté de l’artiste. »

Davide GALBIATI est italien. Il habite dans le sud de la France, dans le Vaucluse.

Prix Puvis de Chavannes et médaille d’or du Salon des Beaux- Arts Paris 2016, prix Saturarte Genova 2009, prix Contemporary Art Novara 2008, prix Premio Arte Mondadori Milano 2007.

Ses œuvres sont présentes dans des collections privées en Europe et aux Etats-Unis. Il expose en France et en Angleterre, et pour la seconde fois à la Galerie MAZNEL. 

MARISCAL

La cristallisation commence classiquement par élever la température du four vers 1250 °C à 1 300 °C : l’ensemble des composants de l’émail qui recouvrent la pièce de céramique va ainsi fondre. La descente en température doit alors se faire très graduellement ; l’émail devenu liquide lors de l’élévation de la température se solidifie et forme des cristaux. Ce phénomène peut être rapproché du processus qui, en hiver, produit des cristaux de glace sur le pare-brise d’une voiture.

Issues de la Chine puis oubliées, les cristallisations apparurent dans la céramique occidentale au milieu du XIXe siècle, à la Manufacture de porcelaine de Sèvres, puis à Copenhague, Meissen, Berlin.
Plus que toute autre glaçure, la cristallisation comporte risques et incertitudes car le rôle du hasard y est déterminant. C’est pourquoi cette technique nécessite des années de recherche et d’expérimentations pour parvenir à obtenir des pièces présentant ces reflets doux et satinés ainsi que cette irisation subtile. 

Choix et combinaison des émaux, détermination des niveaux de température, conduite des paliers de cuisson, utilisation d’acide structurent les master class que José Maria MARISCAL dispense dans le monde entier.

 
L’artiste est espagnol et vit en Catalogne. Habitué de la Galerie MAZNEL, il a privilégié pour cette exposition des tonalités de gris, vert, bleu et blanc qui s’harmonisent à celles de la Baie de Somme.

Lauréat à Sadirac en 2015, à Gouda (Pays-Bas) et Waldburg (Allemagne) en 2016, au concours de tournage d’Aubagne en 2019, José Maria MARISCAL a reçu le titre de Maître Potier de la Région de Catalogne.

DUMAS

Sortie des modes depuis le 18ème, la nature morte devient au XXème siècle un véritable instrument de recherches formelles, avec Cézanne puis les cubistes. La symbolique chrétienne a disparu, et la nature morte, devenue incontournable, se retrouve aussi bien chez les surréalistes que dans le pop art, voire dans le ready-made. 

Les natures mortes de Sophie DUMAS font écho à toute cette évolution. 

D’un côté son travail témoigne à l’évidence d’une maîtrise technique de haut niveau. On songe à l’excellence de Chardin.

De l’autre la mise en scène très contemporaine et l’équilibre s’apparentent à Morandi.

L’artiste affiche une sobriété marquée, dans des compositions très strictes de pots et flacons, accumulés telle une bibliothèque de formes et de couleurs dans son atelier au bord de l’Oise. 

Sa collection actuelle fait la part belle aux bleus et aux reflets, rehaussés par le jaune des citrons traditionnels de la nature morte.

« Avec la nature morte, j’ai choisi un langage qui explore patiemment et minutieusement la surface des choses. Par la contemplation du banal, par la transcription de la matière, par le jeu de la lumière et de l’espace, j’essaie de créer une illusion visuelle qui provoque un trouble de la perception. »

Sophie DUMAS est diplômée de l’Ecole d’Arts Graphiques Maximilien Vox. 

Présente en salons et galeries en Ile de France, elle revient pour la troisième fois à la Galerie MAZNEL.

BONTE

Déambuler en pensée dans les structures aériennes d’Isabelle BONTE, c’est l’invitation de la Galerie Maznel à Saint-Valery-sur-Somme.

Structure de son travail, le fil de fer est en acier recuit, brun au reflet bleuté. Nerveux et tendre à la fois, il se plie ou impose une direction que l’artiste suit avec curiosité. Pas de soudure, le fil est ligaturé. Il s’allie au plâtre, à la céramique ou à la tarlatane, une étoffe de coton à tissage ajouré et apprêté, utilisée pour les patrons en couture. La tarlatane teinte se transforme en cloisons discrètes ouvertes au vent. « Brun du fil, café de tarlatane, blanc de nuage. Le fil structure la fragilité, la tarlatane la révèle »

Et la lumière vient redéfinir la matière en révélant ombres et esquisses en lévitation. « Ne pas tout dire, créer l’essentiel et suggérer le reste. »


Partie de la gravure, il lui reste ces traits délicats dessinés sur le mur par l’ombre portée des œuvres.

Ses architectures sont modestes, des abris tout simples, des formes épurées. L’artiste avance ainsi sur les interrogations d’un monde qui se cherche : comment habiter autrement le paysage, quels rapports entretenir avec notre environnement, quels seront les nouveaux motifs du monde de demain.

 
Isabelle BONTE est diplômée des Beaux- Arts de Toulouse puis des Arts Décoratifs à Paris. Elle travaille en région parisienne.

Ses œuvres ont été exposées en Ile de France, à Lyon, à Nice, au Japon, en Grèce et en Suisse. La Galerie MAZNEL l’accueille pour la troisième fois.

MALAGRE

Anita MALAGRÉ compose ses toiles comme on part à l’aventure, sans boussole ni repères, mais tous les sens aiguisés. Elle est à l’affût des sensations qui guident sa main au son des variations Goldberg de Bach, d’un jazz enveloppant ou des sonorités de la guitare classique vénézuélienne. 

Peu à peu, au prix d’un lent mûrissement, un monde apparaît, se dessine, s’impose. 

Sur la toile de lin s’imbriquent des papiers de Japon, Chine, Corée, déchirés, froissés, poncés, rehaussés de quelques touches colorées.

Ils viennent se noyer dans les nuances sourdes de l’acrylique dilué en multiples couches translucides. Les teintes privilégient la variation sans fin des gris doux, qui virent soit vers le bleu, soit vers l`ocre, parfois zébrés d’éclairs de lumière blanche. L’acrylique mat s’y oppose à la légèreté transparente des fibres collées. 

Ainsi naît un univers suggéré, même si chacun peut le percevoir différemment : architectures accrochées aux collines, strates rocheuses, horizons en suspens, nervures de murailles ou blocs de forteresses. Ces indices jalonnent une expression artistique aux limites de l’abstraction et de la figuration allusive.

Anita MALAGRÉ est diplômée des Arts Modernes de Paris. Elle vit et travaille dans le Cotentin.

Elle expose régulièrement depuis 1977 et a été invitée d’honneur de salons parisiens. En galerie elle est présente principalement en région parisienne, dans le Vaucluse et en Suisse. C’est la troisième fois que nous la retrouvons à la Galerie MAZNEL.

JURGA

La sculpture prend vie sous les mains de JURGA à la Galerie MAZNEL. En bronze patiné, au grain reprenant celui de la terre chamottée, les sculptures de JURGA Sculpteur peuplent la Galerie MAZNEL d’une présence silencieuse. Petites filles, petits garçons ou très jeunes femmes, elles apportent de la douceur dans cette halte en Baie de Somme, où la sculptrice JURGA a réalisé une sculpture monumentale devant l’Entrepôt des sels à Saint Valery sur Somme.

Présentées en permanence à la Galerie MAZNEL depuis son ouverture, il y a douze ans, les sculptures de JURGA ont été accueillies avec sympathie par un large public. Chacun comprend le message :  n’oubliez pas la tendresse.

Les patines colorées des sculptures de JURGA sont réalisées dans la fonderie BARTHELEMY ART à Crest, dans la Drôme provençale. JURGA y supervise la finition de chacune des sculptures, partageant son temps entre la fonderie et son atelier à Beaune.

Née en Lituanie en 1977, où elle a laissé une part de son cœur, JURGA a ensuite opté pour la France qui lui a permis de compléter sa formation artistique.