JAJA

Les peintures épurées de JAJA ont été présentées comme un écho contemporain au Narcisse du Caravage. Pas pour leur facture proche de la bande dessinée bien sûr. Mais pour leur sens : Narcisse perd conscience de lui-même et du monde qui l’entoure jusqu’à se noyer dans son propre reflet. Il en est de même de l’individu qui, dans notre quotidien actuel, tend à disparaître derrière un téléphone ou un ordinateur, à s’effacer derrière le prisme des écrans.

JAJA puise son inspiration dans la rue. Elle déambule dans la ville et observe.
Son premier outil est le smartphone, pour capter le mouvement en se servant de l’appareil comme d’un véritable carnet de croquis. Ses scènes ne sont pas tant une image du réel qu’une interprétation de l’actualité urbaine, qui met en question comportements et attitudes.

Peu lui importe de surfer sur l’absurde ou l’improbable, elle suscite la réflexion.

Mais l’artiste se pose en témoin bienveillant, au constat fondamentalement positif. Ses images minimalistes sont « surréelles, jubilatoires, lumineuses et pleines d’humour » (Aralya). Elle dit exagérer la réalité pour « réenchanter des vies sans couleurs ». Ses œuvres au graphisme très moderne, à la fraîcheur originale appellent le sourire en réponse à la solitude, à la forêt de béton grise, à la morosité de la vie. Privilégiant la légèreté et la couleur, « le résultat doit être comme une caresse qui effleure les yeux. »

JAJA est née en 1951 ; elle vit en Touraine.
Elle a toujours dessiné, passionnée par les dessins d’HERGÉ, puis, plus tard, par les compositions de VASARELY. Bien qu’inscrite aux Beaux-Arts de Grenoble en cours du soir, elle doit renoncer à ses études d’art et poursuivre sa vie tout en continuant à peindre. Ce n’est qu’au début des années 2000, après avoir obtenu par correspondance un diplôme d’Art Plastiques de l’université Panthéon Sorbonne, qu’elle peut se consacrer essentiellement à son art. 

Elle crée également des sculptures en bois, qui s’expriment comme des casse-têtes poétiques et reprennent les couleurs pastel de ses toiles.

Ses œuvres ont été exposées en Touraine, à Paris, à Lille, en Allemagne, Hongrie, Japon, Etats Unis, au Salon de Montrouge et au Salon Cutlog à Paris. Deux d’entre elles sont présentées en permanence dans l’espace public.

« JAJA voit plus loin et révèle la dimension esthétique de ce qui nous entoure. » (Andréas ALBERTI)

BORIS Claire

Claire BORIS règne sur un peuple de personnages anonymes en mouvement. Les silhouettes longilignes, coiffées d’un chapeau qui est devenu sa marque de fabrique, paraissent familières. Inspirées de la marche, du vent, de la lecture, du voyage, elles reprennent la simplicité et l’épure de l‘univers de Giacometti, de Modigliani ou de Folon.

Cette foule silencieuse est rassemblée dans son atelier en lisière des bois, dans la belle campagne du Loiret. Elle impressionne par le nombre et la taille souvent humaine de ces sujets sans visage ni regard. Et pourtant, par leur présence et leur posture, ils interpellent et ils s’expriment.

C’est aux Beaux Arts de Paris que Claire BORIS, également licenciée d’arts plastiques, a découvert et adopté définitivement la technique du ciment. Une technique difficile, lente et très physique, à force de manipuler des charges de 50 kilos.

La panoplie comprend des matériaux bruts, métal, ciment, sables, eau et quelques outils, pinces, tenailles, marteaux.

Deux mois d’efforts seront nécessaires pour que la sculpture soit achevée. 

Les mélanges sont uniques et les sables de Loire apportent leurs nuances de couleur à chaque oeuvre. Puis la tonalité du ciment évoluera avec le temps, en particulier lorsque ces sculptures très solides seront installées à l’extérieur.

Claire BORIS est née en 1969. Ses oeuvres, exposées en France et en Europe, ont fait l’objet de plusieurs commandes publiques monumentales.

Prix des Artistes Orléanais 1998. Médaille d’Or de l’Académie Européenne des Arts 2006. Prix du Conseil Général du Loiret et Médaille de l’Ecole de la Loire 2007. Prix de Sculpture de la Société Nationale des Beaux-Arts 2008. Médaille de l’Académie des Arts, Sciences et Lettres 2019.

SALIARIS Lauranne

Le terme sgraffito provient du mot italien graffiare, qui signifie griffer. Il désigne un art décoratif utilisé pour le revêtement de façades et la céramique.
Le principe est simple : on applique un engobe coloré sur un mur enduit ou sur une pièce crue. Une fois l’engobe sec, on grave un motif ou un dessin en faisant apparaître l’enduit ou la terre sous l’engobe. 

La technique du sgraffito est multiséculaire. L’origine remonte à l’art de la céramique archaïque, à partir de laquelle il se développe dans le bassin méditerranéen. Dans l’antiquité, des fresques gravées ornaient le patio des villas romaines.
Mais c’est durant la Renaissance italienne qu’il devient un art de décor de façade très répandu. Il connaîtra un renouveau à la fin du 19ème siècle, en particulier en Europe centrale. 

La réalisation de céramique sgraffitée nécessite maîtrise et concentration. La pièce doit être suffisamment sèche, à la « consistance cuir », mais pas trop, pour appliquer l’engobe de grès brun qu’affectionne Lauranne SALIARIS. Elle peut alors le graver sans perdre de temps, en évitant un effet de rayure sur une surface trop sèche.
« Pas de droit à l’erreur. Il faut avoir un geste à main levée sûr et franc. Et tant pis si le trait n’est pas droit, ça fait partie du jeu, laisser sa part d’imperfection. Chaque pièce prend son identité dans ses erreurs et ses traits. »
Céramique en grès blanc basse température, tournée, parfois estampée, cuite après sgraffitage en biscuit à 970°, puis en émaillage à 1160°. Le contraste est sensuel entre le jaune ou le bleu brillant de l’émail et la terre sgraffitée, brune et mate.

Les formes sont volontairement simples et épurées pour accueillir des décors foisonnants, sgraffités à la pointe sèche.
Les décors très graphiques peuvent être d’inspiration japonaise, orientale, africaine ou celtique. Mais ils rendent hommage surtout aux arts traditionnels des Aborigènes. La culture de la terre d’Arnhem, au nord est de l’Australie, constitue en effet, avec l’Art nouveau et l’Art déco, une des passions de l’artiste.

Lauranne SALIARIS est née en 1969. Elle vit en Provence.

Maîtrise d’anglais et d’italien. CAP de Tourneur de l’Ecole de céramique d’Aubagne. Prix des potiers du marché de Saint Jean de Fos 2020.

DESVAUX

Olivier DESVAUX est un peintre de la lumière. Ses toiles irradient et portent le ressenti intime de leur auteur, en dépassant les apparences immédiates et les précisions descriptives.
Sa facture impressionniste concourt à rendre compte d’une ambiance, généralement optimiste, et met en scène l’éclat de ses couleurs.

Il voue une admiration à Corot, Millet, Monet, Sorolla, mais aussi Rembrandt ou Titien. 

Son approche est contemplative. Il prend le temps de s’approprier les paysages, les scènes urbaines, les sujets de société, les architectures. Il s’isole avec son sujet pour en capter ce qui le fascine.

Sur le vif, il peint une petite ébauche à l’huile ou à la gouache : ces repères lui serviront de guide lorsque, de retour à l’atelier, il prendra du recul pour élaborer une peinture à l’huile de plus grand format tout en retrouvant les tons précis de ses premières perceptions.

Il part toujours d’un fond coloré en fonction du sujet. Il installe ensuite très légèrement la composition avec un jus ton sur ton, avant de passer à la couleur. 

Le peintre a voyagé dans le monde entier avec son chevalet, Maroc, Californie, Norvège, Normandie, Andalousie, Saint Pierre et Miquelon… Toujours en immersion, que ce soit pendant un mois au lac Baïkal comme le raconte Sylvain TESSON dans l’un de ses livres, avec le ballet de l’Opéra Garnier pendant une saison, ou encore à bord de l’Astrolabe vers les Iles Eparses, l’un des districts des Terres australes et antarctiques françaises. Il nous livre aujourd’hui des toiles exclusives de Ault, dont l’ambiance et les lumières l’ont séduit, et des scènes d’intérieur, en prolongement de ses nombreuses illustrations de livres pour la jeunesse.

Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, il a été nommé peintre officiel de la Marine en 2018.

Accessit de la Fondation Noufflard / Fondation de France 2012 et 2014, premier prix Paliss’art 2015, prix Maignan / Fondation Taylor 2017.

Travaux de commande pour le décorateur Jacques GARCIA, pour la médiathèque du Tréport et pour le centre multi-accueil de Grand Couronne.

Expositions multiples en France et au Japon.

Olivier DESVAUX est né en 1982. Il habite dans la campagne normande, au bord de la Seine dont les reflets changeants sont pour lui une source permanente d’inspiration.

SWANNE


Sculptures faites en argile d’Anjou, robes travaillées avec des papiers et des résines époxy auxquelles elles doivent leurs couleurs éclatantes.

Le portrait a été dès son enfance une passion quotidienne. Après des études d’art, elle aborde dans un premier temps le trompe-l’oeil et la peinture décorative. Puis elle se forme pendant 6 ans au modelage et à la réalisation des moules d’art. C’est en 2006 qu’elle ouvre l’atelier où vont naître ses héroïnes de céramique aux longues jambes.
Parallèlement ses réflexions sur l’enfance ont conduit SWANNE a accomplir en 2019 une formation d’art-thérapeute. La pratique de cette discipline la conduit à élargir son approche artistique vers l’humain.

L’atelier de SWANNE porte le beau nom de « Terre d’Enfance » ; il privilégie en effet cette période de construction de l’individu. « On ne renie pas son enfance, on l’enfouit au fond de son coeur ». Les créations aux formes démesurées et aux expressions minutieuses soulignent la vigilance que requiert cet âge de la vie : non seulement en termes de devenir individuel mais aussi comme ferment d’un terroir et d’une société que l’artiste assimile à une immense cour d’école où les codes ont changé.

La Galerie MAZNEL expose ses sculptures pour la cinquième fois. Au fil du temps, celles-ci ont évolué progressivement, élargissant les rivages de l’enfance, aux sujets de petite taille croqués avec une ironie tendre, aux grandes sculptures sereines qui célèbrent la féminité. La facture originale reste inchangée, où les décors riches viennent sublimer la couleur naturelle de la “terre-mère”.

Les oeuvres de SWANNE sont présentées au public depuis 17 ans dans toute la France et à l’étranger. Elles ont reçu le prix d’honneur du Salon des Arts de La Baule en 2013.

GAILLARD

Jean Marc Emmanuel GAILLARD peint la nature. C’est pour lui une respiration, un mouvement constant entre le regard qu’il porte et sa restitution. Il vit à la campagne, entre les étangs de Bresse et la rivière sauvage qu’est le Doubs. Les longues heures de déambulation entre les franges de saules et les roseaux, le chant et les silences de la rivière, les couleurs changeantes et furtives des reflets nourrissent son inspiration.

Jean Marc Emmanuel GAILLARD est né en 1958.
Ses années passées comme étudiant à l’école des Beaux-Arts de Besançon, axées sur les courants conceptuels, ne répondaient certainement pas à sa sensibilité. C’est pourquoi il préféra délibérément les interrompre et amorcer un tour de France autour des métiers du bois. Histoire d’enrichir ses choix artistiques et de les assumer ensuite sur son chevalet.

Sa peinture s’appuie sur la technique de la peinture à l’huile au séchage lent, dont les superpositions permettent des teintes complexes. Pas d’excès flamboyant mais des créations maîtrisées, qui tournent résolument le dos à l’impressionnisme abstrait . Le peintre revendique une approche traditionaliste de l’art.
L’ensemble de ses œuvres reflète un univers homogène, reconnaissable à une palette riche, sourde et subtile. Promesse d’une cohabitation aisée, qui privilégie l’équilibre et l’harmonie.

BRANDY

Lucette BRANDY est née en 1953 ; elle vit près de Limoges.

Elle travaille dans une vieille halle à marchandises qu’elle a transformée en atelier lumineux face à la gare d’un petit village. Les portes de ce haut bâtiment ouvrent sur un monde de poésie bonhomme, où de très grandes sculptures, blanches et pleines d’ironie affectueuse, attendent d’entreprendre le voyage vers la fonderie ou un lieu d’exposition hors norme. Plus loin, des œuvres de tailles moins monumentales prolongent la même rêverie moqueuse, faite d’embonpoints paisibles et de rondeurs douces au regard et au toucher. 

La grâce de FOLON n’est pas loin. LA FONTAINE se réjouirait de la belle prestance des animaux. Et l’humanité des personnages rejoint celle des héros de Jacques TATI : ce n’est pas une caricature mais un reflet affectueux de la façon dont les autres nous voient.

Le parcours de Lucette BRANDY témoigne de son ancrage local. Après une école d’art décoratif à Limoges, elle s’est consacrée à la décoration de porcelaine, dans l’atelier HAVILAND puis en indépendante. Elle s’est ensuite naturellement orientée vers la peinture pour se fixer définitivement sur la sculpture. Sculpture en plâtre, en bronze, en biscuit – Limoges toujours -, et pour cette exposition en papier mâché.

Les œuvres de cette artiste confirmée font l’objet d’expositions régulières en France depuis 1991, tant en galeries qu’en musées et manifestations culturelles. La Galerie MAZNEL les présente pour la troisième fois. 

Lucette BRANDY a participé en 2021 à l’exposition Dixsemblables, lauréat du réseau Astre, réseau d’arts plastiques et visuels en Nouvelle Aquitaine.

BENOIT BASSET

Née à Innsbruck, BENOIT BASSET quitte l’Autriche à 7 ans pour ne jamais vraiment se fixer : entre l’Algérie et les 4 coins de la France, son parcours aux racines multiples nourrit un imaginaire peu commun.
Elle a fait des études de philosophie.
Elle vit aujourd’hui en Auvergne. 

Ses huiles revisitent BOSCH, BRUEGHEL voire GOYA en conduisant le spectateur dans un monde fait d’ambiances tout à la fois médiévales, futuristes et mystérieuses. Certes les atours riches y renvoient un lointain écho de la Renaissance. Pour autant ces bijoux et ces parures somptueuses trahissent une inspiration résolument moderne, sous des lignes que ne renieraient pas Black et Mortimer, Star Wars ou Game of Thrones. Au-delà du relief des tissus, des plis des drapés ou des coiffes vertigineuses, l’étrange et le secret irriguent chaque tableau.

Raffinement de coloriste, la mise en scène est surtout un prétexte. Tout repère chronologique et géographique disparaît derrière un fond généralement noir, fait pour souligner une comédie humaine campée avec sarcasme. Elle y déroule une procession de personnages surnaturels ou extravagants, à la prestance ambiguë. Les très longs doigts disent l’opulence, l’ostentation, l’érotisme d’une société qui privilégie l’apparence et le factice. Les bouches mutiques laissent les yeux parler et les regards avouent la concupiscence, l’intrigue et l’envie du pouvoir. L’artiste cache ainsi derrière l’énigme sa vision caustique contemporaine.

BENOIT-BASSET a présenté ses peintures dans de nombreuses galeries en France, en Belgique, en Suisse et en Chine.

Elle travaille avec acharnement et minutie. N’utilisant pas de dessin préalable, elle se laisse guider par les représentations qu’elle a en tête. Le temps de séchage de l’huile impose de multiples sessions, entre lesquelles s’intercale la création de plusieurs autres toiles. Cette élaboration simultanée accouche de scènes qui semblent s’imbriquer, telles une sorte de manga.
Mais au bord de la rivière toute proche une glycine impressionnante camoufle la maison de cette artiste chaleureuse ; et l’on n’imagine pas que dans ce cadre bucolique puisse naître une satire aussi incisive.  

JURGA

JURGA est bien connue des habitués de la galerie, où ses œuvres sont exposées en permanence depuis plus de 10 ans. Et des centaines de milliers d’admirateurs qui la suivent sur les réseaux sociaux.
La popularité de l’artiste tient à la qualité de son travail et à l’émotion que ses sculptures suscitent auprès des publics de tous les continents, quelle qu’en soit leur culture.

Le thème est celui du sentiment de notre propre fragilité. Pour l’exprimer, JURGA sculpte presqu’exclusivement des enfants ou de jeunes adultes. Ce faisant, elle nous incite à ne pas étouffer notre cœur, à ne pas capituler devant un monde qui exige force et raison.

Travaillant sans modèle, car la sculpture n’est ni descriptive ni réaliste, elle laisse ses doigts traduire sa propre émotion : la joie ou la tristesse, le défi ou le sentiment d’abandon, la satisfaction de la réussite ou la timidité, la déception ou l’attente. Une palette de sentiments retenus, en écho à la sensibilité et à l’histoire de la Lituanie, dont elle est originaire et qui la concerne toujours beaucoup.

La contemplation d’une sculpture de JURGA est dès lors une consolation universelle ; ses créatures rompent notre propre solitude par la compréhension qu’elles semblent nous témoigner.

Proposant initialement des œuvres en terre, l’artiste a ensuite préféré les bronzes à patine monochrome ou polychrome. Sa dextérité s’exprime dans l’expression des visages et des corps, et reflète sa sensibilité et son empathie.
Parmi ses grandes références, JURGA cite SOUTINE, CARPEAUX et RODIN. Et ses contemporains Paul DAY, Andy ANDERSON, CODERCH & MALAVIA, ou Mitsy GROENENDIJK.

Notoriété oblige, son atelier à Beaune, en Bourgogne, n’est pas accessible au public. Elle consacre par ailleurs près de la moitié de son temps au travail à la fonderie, principalement chez Barthelemy Art dans la Drôme. Ce rythme astreignant lui permet d’intervenir personnellement à plusieurs étapes essentielles du processus de fabrication des bronzes : la finition méticuleuse de chacun des exemplaires en cire perdue, la supervision du ciselage, et le patinage.Née en 1977, JURGA vit en France depuis une vingtaine d’années.
Récemment, elle a réalisé des créations monumentales à la demande de plusieurs villes françaises : comme ses premières œuvres, ces sculptures se veulent proches des visiteurs, à la demande expresse de l’artiste. « Des ailes pour voler », sa sculpture créée pour l’Entrepôt des sels de Saint-Valery-sur-Somme, en témoigne.