Nell

Le monde de Nell semble fait de contrastes. Opposition entre matériau et inspiration. Dissonance entre parcours et terroir d’élection. Jusqu’à son nom, sans rapport avec son accent plutôt méridional.

L’artiste travaille le fer. Mesurer, couper, plier, percer, souder, meuler : la construction d’un squelette solide et rigide. Autour de cette base dure, elle torture et façonne des tiges de fer à l’étau, élaborant la chair et la peau qu’elle viendra texturer et unifier. Le sculpteur peut enfin s’approcher de son but, une illusion de légèreté, un mouvement, un envol. Le matériau s’est effacé devant l’art du modelage, l’œuvre va éclore dès que le mouvement sera juste. 
La recherche du corps en équilibre, en mouvement, devient Jumping girl, La rebelle et le vent, Le coureur, Equilibriste, Spinning game… Ou bien elle s’approprie la musique ou la danse avec Violoncelliste ou Singing in the rain, inspiré de ses filles dansant sous la pluie.

Trouver l’endroit où Nell vit et travaille suppose une certaine patience. Les petites routes du causse du Quercy ont leurs secrets, qui protègent un terroir attachant et préservé, entre chênes et murs de pierres sèches.
Les repères du parcours de Nell sont éloignés de cette terre où elle est née : une formation à la ‘Norwich School of Fine Arts’ au Royaume Uni, suivie de cinq années d’études à ‘l’Accademia di Belle Arti’ de Bologne en Italie et d’une année à l’école des Arts d’Athènes, puis une maîtrise en sculpture à la ‘New York Studio School’.


Ce cursus d’exception s’est prolongé en expositions multiples en France, au Portugal, aux Etats Unis. Si une dizaine de communes lui ont passé commande de sculptures monumentales, chacune de ces œuvres, tant aériennes que pérennes, est née dans cet atelier blotti entre Lot et Dordogne