TERRA

« Pourquoi la sensibilité serait-elle l’apanage des femmes ? » s’étonne Béatrice Terra. L’homme au sens masculin du terme est son sujet de prédilection : il l’émeut par sa sensibilité. Le thème rompt avec l’expression traditionnelle, où le héros apparaît triomphant, guerrier, viril, voire machiste ou dominateur. C’est l’homme fragile, avec ses contradictions, ses hésitations, ses timidités, mais aussi ses ridicules que son ironie peut souligner, non sans tendresse.

Car ce trait au graphite ou au pastel à l’huile n’est pas assassin. De cette palette limitée et franche sourd l’émotion. Et l’on est finalement profondément touché par ces personnages vacillants, qui oscillent ou tâtonnent, silhouettes déroutantes et tragicomiques. C’est une peinture très expressive, où la vie affleure avec humour, authentique, gribouillée et humble.

L’artiste n’a jamais de modèle. Elle puise son inspiration au hasard de l’ambiance d’un lieu, d’une scène, de l’attitude d’un personnage, de l’expression d’un visage ou de la profondeur d’un regard perdu. Elle se souvient de sa perception fugace et se laisse guider. Ses gros pinceaux de bâtiment, très chargés en acrylique, caressent les personnages avec affection. Elle les couvre et les recouvre. Sous les grattages et au milieu des déchirures, issu d’un geste nerveux, rapide et large, le personnage émerge.

Béatrice TERRA est née en 1972. Faute de pouvoir s’inscrire aux Beaux-Arts, elle entame une carrière de communication publicitaire, tout en peignant en autodidacte. Puis elle s’installe dans le sud de la France où elle commence à donner des cours d’expression plastique et multiplie en parallèle les expositions. En 2007 elle retourne dans la région stéphanoise et ouvre son atelier. Elle vit et travaille à Montbrison dans la Loire.
Ses œuvres trouvent un large écho en France, en Belgique, en Suisse, en Espagne et à Monaco.
Sérieux, s’abstenir. Mais pas sérieux, y regarder à deux fois…

SWANNE


Sculptures faites en argile d’Anjou, robes travaillées avec des papiers et des résines époxy auxquelles elles doivent leurs couleurs éclatantes.

Le portrait a été dès son enfance une passion quotidienne. Après des études d’art, elle aborde dans un premier temps le trompe-l’oeil et la peinture décorative. Puis elle se forme pendant 6 ans au modelage et à la réalisation des moules d’art. C’est en 2006 qu’elle ouvre l’atelier où vont naître ses héroïnes de céramique aux longues jambes.
Parallèlement ses réflexions sur l’enfance ont conduit SWANNE a accomplir en 2019 une formation d’art-thérapeute. La pratique de cette discipline la conduit à élargir son approche artistique vers l’humain.

L’atelier de SWANNE porte le beau nom de « Terre d’Enfance » ; il privilégie en effet cette période de construction de l’individu. « On ne renie pas son enfance, on l’enfouit au fond de son coeur ». Les créations aux formes démesurées et aux expressions minutieuses soulignent la vigilance que requiert cet âge de la vie : non seulement en termes de devenir individuel mais aussi comme ferment d’un terroir et d’une société que l’artiste assimile à une immense cour d’école où les codes ont changé.

La Galerie MAZNEL expose ses sculptures pour la cinquième fois. Au fil du temps, celles-ci ont évolué progressivement, élargissant les rivages de l’enfance, aux sujets de petite taille croqués avec une ironie tendre, aux grandes sculptures sereines qui célèbrent la féminité. La facture originale reste inchangée, où les décors riches viennent sublimer la couleur naturelle de la “terre-mère”.

Les oeuvres de SWANNE sont présentées au public depuis 17 ans dans toute la France et à l’étranger. Elles ont reçu le prix d’honneur du Salon des Arts de La Baule en 2013.

STENUIT

« Petits motsnuments aux mots anonymes » : c’est ainsi que Nicole STENUIT nomme ses sculptures à lire en papier journal et en écorce. Par rapport au bois, au marbre ou au bronze, le matériau est modeste ; il est même en péril face à l’invasion du numérique. Mais il permet  de marier l’amour de l’écrit et la transmission des messages collés sur les personnages, au travers d’œuvres d’une beauté subtile.

Vous comprendrez combien l’artiste est amoureuse des mots si vous montez dans son atelier, à Liège, dans une maison pleine de désordre et de charme : le lieu est totalement envahi de piles d’extraits de journaux. Où, miracle, elle réussit, malgré les apparences, à trouver finalement le passage qu’elle recherche et la texture dont elle a besoin, entre la finesse du papier du « Monde » ou l’épaisseur de celui du « Soir ». 

Autour d’une armature de fil de fer ou de bois, la création passe par un travail de modelage d’une matière faite de papier journal et de cette colle à tapisser associée à la colle d’os, qui rend l’œuvre si résistante.

Chacune des sculptures est intimement liée aux mots qu’elle porte, qui lui donnent sens et titre.

“Ces créatures se veulent gardiennes de mémoire : elles portent, à même leur chair, les mots qui blessent, les mots qui bercent, les mots qui tuent, les mots qui sauvent. Désignées femmes, elles interrogent les images multiples que leur renvoie le miroir des médias. Êtres de papier, elles se souviennent de leur passé d’arbres et arborent parfois leurs écorces d’innocence”.
La femme est muse, qu’elle soit amoureuse, rêveuse, travailleuse ou encore bouleversée, écorchée, révoltée. La féminité des sculptures de Nicole révèle grâce et sensualité. Elle cache parfois une actualité douloureuse qu’elles dénoncent.

Nicole STENUIT est née en 1947. Littérature oblige, elle a toujours collectionné journaux et magazines et est diplômée de philologie romane. 

Après une brève escale dans l’enseignement, son cheminement passe par le théâtre pour dire la vie des campagnes, puis la video dans les cités ouvrières. Elle y découvre le papier mâché en y créant pour les enfants des marionnettes. Ainsi naît sa vocation pour la sculpture et commence son apprentissage autodidacte.

L’artiste expose chaque année en Belgique depuis 1996.

RIGAIL

C’est dans une très belle campagne proche du Loing, en Seine et Marne, que Jean Baptiste RIGAIL crée les collages et les encres foisonnants et précis qui lui ont valu en 2020 le prix Univers des arts et la médaille d’argent de la Ville de Paris.

Né en 1956, il se plaît, enfant, dans le monde imaginaire de ses histoires dessinées, puis dans celui des objets décalés qu’il détourne de leur fonction initiale. Il suit des études de graphologie mais se consacre bientôt au modelage sur argile : son attirance pour les matières se poursuivra lorsqu’il s’oriente finalement vers la peinture, en autodidacte.

Les matières servent en effet sa création : de support le papier évolue en acteur, le sable devient docile et cohabite avec l’encre, la gouache et l’aquarelle. Avec des pages de dictionnaires ou de partitions il façonne un matériau neuf : les fragments extraits sont froissés et collés en une couche rigide, le papier est plissé, raidi et rendu brillant.
Ses scènes de groupe, où les personnages fourmillent et font masse, font appel à une palette de base concise : noirs et blancs, à l’unisson des pages imprimées, rouges sombres, jaunes et ocres intenses teintant les sables ou fondus en une laque à l’éclat moiré.
A l’inverse les portraits individuels affichent une profusion de couleurs comme pour marquer, à la façon d’Arlequin, les différentes facettes des influences qui nous façonnent.

La précision du dessin renforcée par le noir rappelle le travail du miniaturiste. Les cadrages serrés parfois eux-mêmes recadrés par une nouvelle frise évoquent les compositions de Pierre ALECHINSKY.

Tous différents mais si proches en réalité : pour l’artiste, l’homme est asexué, multiple et répétitif à la fois. Dans le chaos tranquille des peintures de Jean Baptiste RIGAIL, les détails s’emmêlent et les portraits solitaires innombrables s’enchevêtrent pour donner naissance au thème principal. Les multitudes de visages sillonnent la toile dans des positions alambiquées, dans un univers placé sous le signe des addictions, des musiques, de la convivialité qui cache la solitude. Et la mosaïque de ces marionnettes dit à la fois l’uniformité et la singularité de notre humanité, sur un fond d’humour parfois noir.

REATO

Avec les créations abstraites présentées par Vero REATO, l’art s’allie à l’innovation technique, grâce au « béton fibré à ultra hautes performances ».
Ce matériau d’avant-garde a été mis en œuvre en 2013 pour réaliser le treillis complexe qui couvre les façades du MuCEM, le musée des cultures de la Méditerranée, à l’entrée du Vieux Port de Marseille. Les fibres qu’il contient lui confèrent des qualités exceptionnelles de résistance, d’étanchéité, de légèreté, et de possibilités d’inclusion. Une opportunité qu’a su saisir l’artiste, pour la réalisation d’œuvres fines et légères, résistantes à l’extérieur comme à l’intérieur.

Détournant ce béton novateur de ses applications d’origine, Vero REATO a ouvert un nouveau mode d’expression libérée, jouant des creux, des bosses, des pleins et des vides. Ses sculptures douces et insolites sont colorées avec des pigments métalliques ou des feuilles d’or, rehaussées d’inclusions de bambou, de rondelles de hêtre, de billes de béton, de verre pilé.
Ecorces d’arbres centenaires des jungles amazoniennes, coraux scintillant sous l’océan, cratères de la lune, cellules au microscope, structures métalliques rouillées sans âge : en jouant sur une seule matière, l’artiste est devenue maître en illusions. que véhiculent des noms tels Archipelagos, Bizitza ou Printemps de lune.

VERO REATO est née en 1966. Elle habite près de Metz, et son atelier ouvre sur la Seille, une petite rivière proche du Centre Pompidou.

Des études en design aux Beaux-Arts de Nancy, en infographie à Valenciennes puis en image numérique à Angoulême l’ont dirigée vers les images de synthèse. Mais leur technologie est encore trop lourde à l’époque et elle se tourne vers l’illustration, moins contraignante, puis vers les peintures murales et la restauration de fresques. Un parcours qu’elle enrichira de recherches sur les matières minérales, chaux, tadelakt, stucco ou enduit mortier, faisant preuve d’une curiosité inventive alternant nouvelles technologies et savoir-faire.

Les œuvres de  VERO REATO ont été exposées en France, en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse. Elles ont figuré en 2017 au Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire. 

RANCILLAC

Marie RANCILLAC est née en 1960 à Paris, où elle vit toujours. Une première formation au dessin et au stylisme l’oriente vers la création de bijoux jusqu’en 1990.

Marie est la fille du grand artiste Jean-Jules CHASSE-POT, célèbre pour ses sculptures ironiques en papier mâché, et la nièce du peintre bien connu Bernard RANCILLAC, qui a fait connaître la « figuration narrative ». Hasard, hérédité ou éducation ? Marie se tourne bientôt vers la sculpture, dans l’atelier du sculpteur américain Charles SEMSER, créateur en particulier de sculptures monumentales en ciment coloré.

Mais notre artiste forge sa propre expression. Comme d’autres se consacrent aux courbes du corps humain, elle glorifie et met en scène les rondeurs, les galbes et les couleurs des fruits et des légumes. A la courge, à la poire ou au navet, elle réussit à donner à la fois émotion et humour.

La technique est celle du modelage. La terre est le grès chamotté, c’est-à-dire dans lequel on a incorporé de la chamotte, argile cuite, broyée et tamisée ; cette matière donne une terre plus résistante et mieux structurée pour le modelage.

Les oeuvres de Marie RANCILLAC ont été exposées depuis 1996 dans des galeries et des manifestations artistiques à Paris, en Bretagne, en Belgique et aux Pays Bas. Elles ont également fait l’objet de plusieurs commandes publiques, d’une exposition personnelle au Centre emblématique de la Céramique contemporaine de La Borne en 2017, et d’une sélection par la Fondation BERNARDAUD jusqu’en 2021.

“Je voulais être une grosse légume de l’art, mais comme j’aime les natures mortes et les accumulations, j’ai chosi, au lieu de représenter des femmes nues, de prendre modèle dans mon catalogue Vilmorin”.
“Marie RANCILLAC a réussi à sublimer la nature en nous livrant une œuvre pleine d’esprit, pure et singulière” (Centre National des Arts Plastiques).

POPOVA

Elle est russe, elle est mariée à un poète italien avec lequel elle vit en Allemagne, ses peintures sont exposées en Malaisie, aux Pays-Bas, à Taïwan et, de nouveau, à Saint Valery sur Somme : qui a dit que l’art n’était pas mondial ? 

Galya POPOVA a toujours su qu’elle voulait être artiste. Née à Moscou en 1978, elle a fréquenté les écoles d’art dès son plus jeune âge. En faisant preuve d’aptitudes telles qu’à 6 ans elles lui ouvraient les portes d’un atelier pour adultes. Mais en Russie comme ailleurs le talent ne suffit pas pour faire vivre un peintre débutant.
En 1998, elle est diplômée de l’Institut d’Art Académique de Moscou pour l’option théâtre et décoration. Et en 2005 de l’Université de Service de Moscou pour les dessins de vêtements. Elle accumule alors un certain nombre d’emplois en tant qu’illustratrice pour des revues ou dessinatrice de mode, expériences dont les sujétions et les contraintes commerciales sont vécues comme des freins à sa sensibilité. 

La conception de costumes de ballet et la création de couvertures de livres vont lui donner son indépendance et elle peut commencer à exposer ses toiles en 2007. A Moscou d’abord, puis aussi en Italie, et bientôt aux Pays-Bas, au Danemark, en Belgique, à Taïwan, en Malaisie, et à Berlin pour une première exposition personnelle en Allemagne en 2016.
« Peindre, créer, sentir les couleurs, les formes, tout cela fait partie de moi, désormais je ne pourrais imaginer faire quoi que ce soit d’autre. » 

Les peintures à l‘huile de Galya POPOVA sont exclusivement figuratives. Ses nombreux portraits de jeunes traduisent une ambiance paisible mais parfois énigmatique. Un décor limité apporte quelques éléments d’interprétation ; ils permettent d’inventer l’une des histoires que peut évoquer l’œuvre.
Pour chaque tableau l’artiste utilise une palette assez monochrome. Les nuances et les profondeurs en sont particulièrement subtiles. Elles concourent fortement à l’atmosphère qui se dégage de la composition et en signent la poésie de façon manifeste.
« Mon mari est un poète. Nous parlons souvent ensemble de notre travail, et de la poésie qui existe dans nos vies à droite et à gauche, en permanence et sans avoir à s’exprimer délibérément. » 

MIJATOVIC

“ L’œuvre fait trembler la règle de grammaire. Elle nous fait sentir comment il ne s’agit pas pour un genre de l’emporter sur l’autre.“ (Viviane DUBOL).

Les personnages d’Alexandre MIJATOVIC – tous des hommes sauf cas rarissime – disent en effet la fragilité des hommes.  A vrai dire, ils ne disent même rien du tout : héros malgré eux, ils ne racontent pas d’histoire. Mais leurs mains loquaces accompagnent et appuient le geste.

Chacun possède sa propre identité sur le plateau d’un théâtre à la fois muet et assourdissant de mésaventures racontées par les corps.
La silhouette, le nez, l’ironie sont ceux de l’artiste. Les yeux sont clos, comme une invitation à l’introspection ou bien parce que l’attitude peut révéler au moins autant de l’âme que le regard : tristesse, humour, gravité, joie ou vague à l’âme.

Comme le danseur utilise tout son corps, ces sculptures ne sont pas des visages expressifs posés sur des bustes mais s’expriment de la tête aux pieds. Avec l’élégance de nous faire sourire de leurs désillusions, que des titres espiègles viennent relativiser.

“ Même lorsque les postures sont légères, il se dégage de chaque pièce une petite fêlure qui rend si attachant le petit homme sans cheveu et distrait mais qui nous fascine infiniment “ (Isabelle Narboni).

Né à Paris en 1971, Alexandre MIJATOVIC vit en région parisienne.

C’est il y a près de 20 ans que cet ingénieur informaticien passionné de sculpture découvre et se fascine pour le travail de la terre cuite. Les distinctions vont s’enchaîner : prix Art & Matière 2008, prix Boesner des Artistes du Val de Marne 2009, prix de sculpture Saint Maurice 2011, grand prix Art Expo de Joinville le Pont 2011, prix de la Griffe Noire des Artistes du Val de Marne 2013, prix de sculpture Ballancourt 2013, prix de sculpture Mennecy 2015, prix Boesner des Artistes du Val de Marne 2016, Médaille de bronze des Artistes Français 2018.

Collections particulières en France, Allemagne, Belgique, Etats Unis, Luxembourg, Suisse.
Terre en grès, bronzes fonderie PAUMELLE.

MARISCAL

La cristallisation commence classiquement par élever la température du four vers 1250 °C à 1 300 °C : l’ensemble des composants de l’émail qui recouvrent la pièce de céramique va ainsi fondre. La descente en température doit alors se faire très graduellement ; l’émail devenu liquide lors de l’élévation de la température se solidifie et forme des cristaux. Ce phénomène peut être rapproché du processus qui, en hiver, produit des cristaux de glace sur le pare-brise d’une voiture.

Issues de la Chine puis oubliées, les cristallisations apparurent dans la céramique occidentale au milieu du XIXe siècle, à la Manufacture de porcelaine de Sèvres, puis à Copenhague, Meissen, Berlin.
Plus que toute autre glaçure, la cristallisation comporte risques et incertitudes car le rôle du hasard y est déterminant. C’est pourquoi cette technique nécessite des années de recherche et d’expérimentations pour parvenir à obtenir des pièces présentant ces reflets doux et satinés ainsi que cette irisation subtile. 

Choix et combinaison des émaux, détermination des niveaux de température, conduite des paliers de cuisson, utilisation d’acide structurent les master class que José Maria MARISCAL dispense dans le monde entier.

 
L’artiste est espagnol et vit en Catalogne. Habitué de la Galerie MAZNEL, il a privilégié pour cette exposition des tonalités de gris, vert, bleu et blanc qui s’harmonisent à celles de la Baie de Somme.

Lauréat à Sadirac en 2015, à Gouda (Pays-Bas) et Waldburg (Allemagne) en 2016, au concours de tournage d’Aubagne en 2019, José Maria MARISCAL a reçu le titre de Maître Potier de la Région de Catalogne.

LEVIGOUREUX Odile

« Architecte, peintre, graveur, céramiste, sculpteur, ses multiples talents dénotent une insatiable curiosité. Le caractère protéiforme de son œuvre l’a parfois fait qualifier par la presse de “polytechnicienne” au sens premier du terme. » (d’après Gilbert LASCAULT)

Formée à l’art du vitrail à l’Ecole Supérieure des Métiers d’Art à Paris, l’artiste a expérimenté le vitrail, la tapisserie, le feutre, le papier, avant de se consacrer depuis 20 ans au modelage. Avec l’argile rouge de Beauvais, peinte ou rehaussée de cuivre ou d’or, engobée de porcelaine, elle va créer des bas-reliefs majestueux, des gradins aux choreutes chantants, des cohortes de silhouettes égarées, des processions d’âmes, des chaconnes tourbillonnantes inspirées des danses des 17ème et 18ème siècles qui leur ont donné leur nom.


La nature est omniprésente dans les arborescences sculpturales qu’elle nous livre aujourd’hui. Feuilles, fruits, entrelacs, tout un monde se côtoie, des tiges de berce placées en hauteur comme des chandeliers, des fleurs entre lesquelles se cache parfois un ou plusieurs visages. La terre est recouverte d’émaux chatoyants rehaussés de feuilles d’or

L’inspiration baroque sous-tend toutes les œuvres d’Odile LEVIGOUREUX. Elle fait écho aux œuvres de Couperin, Buxtehude ou Bach qui résonnent, entre autres, dans son atelier.
C’est un univers affranchi des limites entre religieux et profane : “Tant de chefs d’œuvre en architecture, en sculpture, en peinture ont existé grâce aux croyances, magies, superstitions… Les anges, pour moi, ne sont pas des figures qui expriment la gloire de Dieu, ils sont des personnages poétiques, qui s’envolent grâce à la musique.” 

L’artiste, née en 1945, habite et travaille près de Dieppe. 
Ses sculptures foisonnantes sont présentes dans de nombreuses collections publiques et font l’objet d’expositions dans des lieux prestigieux, ; elles seront présentées en 2022 au Musée de la piscine à Roubaix. Prix 2019 de la Fondation Bruckner au concours international de céramique de Carouge (Suisse).

Sans influence de courants dominants à la mode, ses créations sont pétries d’histoire de l’art tout en s’inscrivant dans une démarche actuelle, avec la même ouverture déterminée que celle d’une céramiste contemporaine comme Daphné CORREGAN. L’inspiration étonnamment diversifiée d’Odile LEVIGOUREUX a ainsi bâti un univers baroque revisité.